Quel plaisir de retrouver
Christina Dalcher avec son nouveau roman dystopique ! À peine l'ai-je reçu, grâce à l'éditeur et à Babelio que je remercie de tout coeur, que je m'y suis plongée, et j'ai vraiment beaucoup aimé.
J'ai retrouvé dans cette lecture beaucoup d'analogies avec
Vox : le caractère combatif et intrépide du personnage féminin central, le rôle du mari trop préoccupé par son job, et son nombril, pour s'intéresser à sa famille, ainsi que la façon dont les protagonistes ferment les yeux sur la réalité avant que cette dernière ne les rattrape.
Ici, il est question d'un système élitiste basé sur le score Q de chaque individu, une sorte d'évaluation de laquelle découle des privilèges ou au contraire, une mise au banc progressive de la société. En commençant bien évidemment par les enfants, redirigés selon leurs résultats vers les écoles « adaptées » à leurs capacités. le but ? Séparer l'ivraie du bon grain. Se débarrasser des cancres et des fainéants, de ceux qui tirent les autres vers le bas en gaspillant les ressources allouées à l'éducation.
J'ai beaucoup aimé les questions d'éthiques soulevées par ce roman qui traite d'un sujet d'actualité brûlant, pointe du doigt la valorisation des intellectuels au détriment des autres. N'oublions pas que les métiers manuels restent aujourd'hui encore dévalorisés (en France en tout cas), d'où l'erreur d'orienter de façon systématique les « bons » élèves vers les filaires générales.
Que les parents souhaitent le meilleur pour leurs petits génies (notez ici le manque d'objectivité…) me parait légitime, de même que nous comprenons au fils des pages comment des gens bien-pensants se retrouvent rongés de remords après avoir participé à un projet qui se révélera plus abject qu'il n'y paraissait de prime abord.
QI, c'est le combat d'une mère prête à tous les sacrifices. C'est l'histoire qui se répète, parce que nous n'apprendrons jamais suffisamment de nos erreurs passées.
Pour finir, si vous trouvez notre système scolaire actuel désespérant, rassurez-vous, il aurait pu s'avérer bien pire.