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Citations sur Premieres Lueurs (8)

Répéter l’histoire du génocide et le rôle que j’y avais joué était devenu une véritable obsession. À la moindre occasion, je me replongeais dans les mille collines du Rwanda en me promettant que jamais le souvenir de ce drame ne serait effacé de la mémoire collective. Je savais que les Rwandais eux-mêmes ne disposeraient jamais des ressources que la communauté juive, par exemple, a su mobiliser pour garder les leçons de l’Holocauste présentes à l’esprit de tous.
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Quand nous entrions dans un village où un massacre avait été perpétré, même les oiseaux se taisaient. Le silence était proprement assourdissant. Doucement, nous faisions le tour des cadavres dans le vain espoir de trouver des survivants, nous arrêtant parfois pour baisser une jupe tachée de sang ou tourner un petit corps brisé vers celui de sa mère.
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Éclairer les autres en narrant notre histoire nous soulage, provisoirement, de nos souffrances. Bien sûr, on ne se remet jamais complètement d’un tel traumatisme; la sérénité durable nous sera à jamais refusée. Le vieux marin et moi avons survécu, alors que tant de magnifiques innocents sont morts. Comme la douleur liée à cette perte ne disparaîtra jamais, nous devons tous deux employer notre vie à raconter notre récit, afin que nos semblables comprennent et apprennent. Nous nous efforçons ainsi de laisser un héritage d’ordre éthique et de créer des êtres humains plus tristes, mais plus sages.
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Autrefois, le vieillard commandait l’équipage d’un navire parti explorer des contrées inconnues. Le temps s’est gâté, le bateau a sombré, et seul le capitaine, impuissant à sauver ses hommes, a survécu. «De l’eau, de l’eau partout, / Mais nulle goutte à boire.» Depuis, le vieux marin se sent coupable d’avoir échappé à la mort, alors que tant d’autres ont péri, d’avoir manqué à son devoir de commandant, de ne pas avoir su assurer la sécurité de ceux dont il avait la charge, d’avoir échoué dans sa mission et d’être en partie responsable d’une tragédie dont il portera à jamais le blâme.
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Comment me mesurer à un système qui faisait la sourde oreille aux besoins de notre ressource la plus précieuse, nos soldats et leurs familles? Si, moi, général à deux étoiles, j’étais impuissant à résoudre le problème, quelles chances les hommes et les femmes des grades inférieurs avaient-ils?
Lutter pour la qualité de vie, dans ce contexte, c’était comme livrer une autre guerre. Une fois de plus, j’avais le sentiment de la perdre.
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Ces images ont beau marquer mon cerveau au fer rouge, ce sont des images de guerre, et j’ai été bien formé à y faire face. C’est autre chose qui commence à perturber mon esprit: je veux parler des horribles réalités de mon commandement futile. Je ne peux tout simplement pas assurer la sécurité de tous: la menace est trop grande et mes troupes sont beaucoup trop restreintes. Plusieurs fois par heure, je dois prendre des décisions de vie et de mort. Parfois, je suis incapable de dépêcher des forces à temps, ou encore le risque est trop grand.
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Et les journalistes sont sur notre dos, à l’affût du moindre scandale, comme de maudits rats d’égout. En tout cas, je remercie le ciel que vous soyez rentré de voyage! Quand même, un an en Afrique aux frais de la princesse, c’est quelque chose! Hé, vous avez vu des éléphants?
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Par nature, les êtres humains cherchent à comprendre, à lier les causes et les effets; c’est ainsi que le vieux marin revit sans cesse les moments qui ont précédé l’horreur, s’évertue à comprendre ce qu’il aurait pu faire pour la prévenir. À tort ou à raison, il est convaincu de l’avoir provoquée en abattant un albatros.
Le vieux marin croule sous le poids de la culpabilité et de la responsabilité. Sa culpabilité, représentée par l’albatros accroché à son cou, est atténuée, du moins en partie, quand, dans son esprit, la beauté remplace la répulsion. En revanche, le fardeau de la responsabilité, incarné par un personnage appelé «Vie-dans-la-Mort», ne l’abandonne jamais: à titre de commandant et de seul survivant, il a, pour l’éternité, le devoir de raconter l’histoire.
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