Rien n’est plus horrible que la disparition d’un enfant. Rien de rien.
Je ne peux même pas me plaindre sans me sentir coupable. Pourquoi ? Parce que je suis une femme comblée qui a tout pour être heureuse – tout ce que l’on peut raisonnablement souhaiter. Et de surcroît, j’aime ma vie.
Ron Quigley se coltine le ViSOR - le registre des auteurs de crimes sexuels et violents. Le pauvre, il n'arrête pas de branler du chef en sifflant entre ses dents et de temps à autre, on l'entend maugréer : "Putain, c'est dégueulasse", ce qui semble plutôt normal, se dit Joanne.
"Cela peut paraître terriblement facile, pourtant la plupart des gens ont du mal à dire pardon."
Il faudrait encore se coltiner les animaux que les maîtres refusent de stériliser par principe, au prétexte qu’on ne doit pas perturber les lois de la nature, mais j’ai tendance à penser que si ces gens-là ne tourmentaient pas les personnes qui exercent mon métier, ils se rabattraient probablement sur autre chose. Les combats de coq peut-être ; ou les violences conjugales.
L’erreur à ne surtout pas faire, c’est de porter un jugement sur ses amies. Si jamais j’esquisse la moindre critique, la moindre remarque désobligeante à leur propos, elle se rétracte et se ferme comme une huître.
Comment aurai-je pu produire deux fois une telle quantité d'amour ? Mais il est né et l'amour est né avec lui. J'ai réussi du premier coup.
"Toi et moi pour toujours", a dit Joe. [...] C'est ce qu'il m'a murmuré quand j'ai mis au monde ses enfants, ce qu'il répète quand je dégueule dans les toilettes après avoir forcé sur le vin ou quand une belle femme apparaît à la télé et que je le regarde pour vérifier s'il la reluque mais qu'au lieu de la reluquer, c'est moi qu'il observe, amusée par ma mine défaire. Toi et moi pour toujours, et je retrouve ma joie de vivre. [...] Si je merde, cela n'a pas d'importance. Parce que, pour Joe, rien de ce que je fais n'est vraiment tout à fait merdique.
Joanne met ce phénomène sur le compte de l'argent. De nos jours, les femmes ont de quoi se payer de l'alcool et si les femmes de la génération de sa mère n'allaient pas se soûler la gueule dans les bars, c'est qu'elles n'en avaient pas les moyens.
Un homme qui veut enlever une fille lui dira qu’elle est jolie. La fille pensera, Il m’aime bien, et comme il est plus vieux et que les adolescentes doutent souvent d’elles-mêmes, elle se laissera prendre au jeu. Elle croira tout ce qu’il lui raconte.