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Critique de Leo38000


Charles Dantzig est un vrai amoureux de Proust.
Il aime jusqu'aux travers de la personne et aux défauts de son oeuvre.

Je le dis en toute simplicité : j'aime Proust pour les mêmes raisons que CD, et en toute modestie aussi, car si j'excuse quelques travers que j'ai repérés, je n'ai ni la culture de CD, ni sa connaissance de l'oeuvre, pour en reconnaître autant que lui.

CD porte sur Marcel Proust et sur son oeuvre un regard souvent décalé par rapport à tout ce qu'on peut lire par ailleurs. C'est réjouissant quand on reconnaît son propre regard, et cela ouvre de nouvelles perspectives quand son point de vue à soi était différent.
Les remarques sur Albertine notamment, dont beaucoup font la couverture féminine de Alfred Agostinelli, mais dont CD avance, arguments à l'appui, que ses comportements et réactions ne peuvent être celles d'un jeune homosexuel, ont particulièrement retenu mon attention.
Au-delà de leur originalité elles rajoutent de la profondeur et de la densité à un auteur et à une oeuvre qui n'en manquaient déjà pas.

J'ai aimé les coups de pattes à Gide et, en passant, à Breton, donnés pour des raisons inhabituelles là encore, et ô combien mérités.

J'ai aimé les coups de griffes aux antisémites autoproclamés et anti proustiens invétérés de l'entre-deux-guerre (sans vraisemblablement qu'aucun ne l'ait jamais lu) : Léon Daudet, Céline, Abel Bonnard, Abel Hermant…(hum hum comme c'est bizarre…)
Quant aux anti proustiens contemporains je souscris une fois encore à l'idée de CD selon laquelle leur arrogance est le symptôme de quelque chose d'inquiétant.

Avec son immense culture et son ironie pas toujours tendre Charles Dantzig nous donne à voir un Marcel Proust tout en contradictions et en cela très humain.

Il nous rappelle qu'un génie peut se cacher sous les traits d'un petit bonhomme bien ordinaire, comme Bergotte, comme Elstir, comme Vinteuil… ou comme Marcel Proust.

Et cela a quelque chose de réconfortant.
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