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Des chroniques à la fois réalistes, utopiques, ironiques, acérées, provocatrices qui s'adressent d'abord aux Algériens, lecteurs du « Quotidien d'Oran » mais qui nous concernent aussi.
Un livre courageux qu'on ne referme pas , qui reste à disposition et que l'on rouvre volontiers pour continuer à réfléchir plus longuement sur les thèmes traités : la religion, la laïcité, les clivages de sociétés, des générations ,le sort des femmes...
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Mes indépendances de Kamel Daoud sont un recueil de chroniques de l'auteur de 2010 a 2016 parues un peu partout car l'auteur est aujourd'hui, après son Meursault, contre-enquête très connu et publié un peu partout dans le monde.
Comme tous les recueils de ce genre c'est un livre agréable que l'on peut lire en suivant les chroniques les unes après les autres ou en prenant une chronique ici et une chronique là, car chacune d'elles est un petit texte qui, comme le veut la loi du genre se suffit a elle-même.
Cependant il est clair que l'ensemble a une réelle unité et qu'il donne a voir le monde aujourd'hui et surtout l'Algérie d'aujourd'hui et il nous donne une vision très triste mais , hélas, très vraie des pays dits musulmans, de l'Algérie qu'il connaît bien pour y vivre et de cette idéologie de notre siècle: l'islamisme politique aussi dangereuse et aussi grave que l'ont été le national socialisme, le fascisme et le communisme soviétique.
Il faut voir comment a travers la description du pouvoir en Algérie le pays est devenu triste, sans ambition réelle, rétif a la liberté, confiné de plus en plus dans une bigoterie qui se répand dans toute la société.
Sur le pouvoir on pourra lire «Schéma standard de la dictature arabe» (p.75) c'est écrit de manière drôle mais le fond est tragique,l «Le concept le plus triste depuis deux mille ans» (p.115) sur l' inaptitude à la démocratie a laquelle ces pouvoirs ont réussi a persuader le peuple, et encore «Je veux que les révolutions soient un échec» (p.436) qui dit bien comment ces pays voient toute tentative d'aller vers la liberté!
Sur l'Algérie les nombreuses chroniques sont cruelles tant elles montrent l'évidence de l'échec du pouvoir depuis l'indépendance. Il y a d'abord le constat de ‘état du pays, de sa tristesse . On lira «Prenez le jour, rendez nous la nuit» qui montre l'enfermement de ce pays, le «guide de l'Algérie par un ambassadeur américain» (p.63) un pouvoir qui a si mal traité son peuple que ce dernier ne s'aime pas comme cela est si bien dit dans «Névrose:Les Algériens n'aiment pas ressembler aux Algériens» (p.227);
Sur l'Algérie l'auteur donne aussi quelques clés en montrant comme se comporte le pouvoir pour s'accrocher ainsi dans «La stratégie du labyrinthe pour faire de l'Algérie un «cas complexe» (p.134) au point que pour comprendre l'Algérie actuelle une nouvelle science est née: «Du métier inépuisable de l' «algérologue» (p.213.) L'auteur est cruel lorsque il pointe la véritable faute du pouvoir qui utilise les «martyrs « de la guerre pour sa petite politique et qui nous dit: «Malheureusement nous n'avons pas eu un Mandela en 1962» car on sent que l'auteur souhaiterait une Algérie regardant l'avenir, ouverte, avec une religion apaisée et ouverte et qui ferait de ses différences (langue-régions) une richesse au point d'acceuillir symboliquement les cendres de Camus (p. 246)
Enfin un très grand nombre de chroniques sont consacrées à l'islamisme et à ses ravages en Algérie mais aussi partout dans le monde. L'auteur analyse avec finesse l'emprise de cet islamisme sur les sociétés, son pouvoir sur les peuples malgré la bêtise, la cruauté et l'absence de réelle perspectives de cette idéologie obscurantiste, son utilisation aussi ,hélas, par les pouvoir et notamment le pouvoir algérien.
Kamel Daoud est-il totalement et définitivement pessimiste? Il ne cache rien de la gravité du mal et de la difficulté d'en venir à bout mais on sent , chez lui, une lueur d'optimisme lorsque il évoque dans plusieurs chroniques la situation et les perspectives en Tunisie. Il va même publier un livre prochainement sur cette question, sur ce seul pays ou un petit espoir reste encore vivant et que les tunisiens ,je l' espère sauront préserver. Il faut en tous cas ,ici et ailleurs ,lire ces chroniques elles font réfléchir et n'est-ce pas, finalement, l'objectif d'un tel exercice?
Lien : http://jpryf-actualitsvoyage..
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Au carrefour du journalisme, de l'analyse politique, et de la poésie...
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Cruel, frustrant, du journalisme poétique mais tellement réelle!! une critique hautement sociale et politique d'un pays qui prends de plus en plus l'eau mais qui y a toujours appris a vivre en apnée ... des récits tragiquement vrais et poignants d'un auteur torturé par son amour du pays!! A CONSOMMER SANS MODÉRATION
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Je ne suis pas fan du journalisme sur le vif, à chaud, engoncé dans l'actualité et aveugle à l'avant comme à l'après. Et Kamel Daoud était un journaliste de l'actualité algérienne à l'époque de ces chroniques. Je n'avais donc pas grandes raisons de m'y plonger. Mais après l'avoir entendu sur plus d'un plateau et lu à la volée dans la presse étrangère, j'ai rangé mon préjugé, et j'ai très bien fait ! Kamel Daoud part en effet du fait divers chevillé à toute actualité mais prend de la hauteur dans les belles lignes qu'il livre autour de thématiques qui me parlent beaucoup : les femmes, l'écriture, la langue, le peuple, la religion, les extrémismes.
Ce qui donne une belle unité à ces chroniques pas du tout éclatées comme pourrait le suggérer l'aspect journalistique du volume. Un fil rouge de thèmes restreints les traverse jusqu'à aujourd'hui, car tout ce qui y est dit reste d'une affligeante actualité, mais habillé de beaux effets. La plume de Kamel Daoud synthétise la vivacité du journalisme, la poésie de la littérature et le recul de l'analyse. On est au carrefour des genres et c'est ultra rafraîchissant ! Bien que ... parfois cruel, cynique, mordant, mais toujours libre, sans fards ni concession, ni pour le monde ni pour l'Algérie. de quoi me réconcilier avec les plumes de journalistes. Ce que j'avais auparavant essayé de faire avec Leïla Slimani, mais en vain.
Ça peut s'avaler d'une traite, se trier par thème ou se picorer à l'unité (2 à 3 pages par chronique). Perso, je l'ai d'abord avalé d'une traite, armée de post-it et fluos, puis re-picoré à l'emporte-pièce, pour m'imprégner ou juste me rappeler ...
Lien : https://www.instagram.com/p/..
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un recueil de chroniques écrites par le journaliste et écrivain algérien Kamel Daoud dans lesquelles ils nous livre sa vision du monde et commente l'actualité politique, sociologique et économique de l'Algérie et du monde entier
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