Sérénade pour une souris défunte

Frédéric Dard a la génie de faire surfer San-Antonio sur la même vague sans tomber dans le déjà vu ou le réchauffé.
L'enquête démarre à nouveau sur un événement apparemment anodin, et v'là-t'y pas que notre commissaire doit partir pour l'Angleterre grimé en curé pour confesser un jeune homme condamné à mort...
Une nouvelle aventure palpitante sur fond de trafic de drogue, de gros méchants, de jolies dames, du cyanure, du whisky, le tout dans une enquête toujours plus échevelée.
Du San-Antonio pur et dur quoi !
Alex

San-Antonio chez les rosbifs, ça n'a pas le chic de James Bond, mais ça a le même effet sur les nanas. Tout commence par un mort, car San-Antonio sème les cadavres comme d'autres sèment des petits pois. Dans une Angleterre brumeuse et sans le recours si utile à la causette, notre cher commissaire trouve le moyen de soulever une petite traductrice, d'occire quelques trafiquants de coke, de déterrer le squelette d'une souris, de se faire embarquer sur un yacht, de s'y faire cogner, d'y foutre le feu, de se noyer à moitié et de se taper l'infirmière au réveil, tout ceci bien sûr en n'oubliant pas les réflexions saugrenues, les métaphores fort de café et les jeux de mots que, frustré de pas pouvoir dire dans ce pays de barbares où l'on ne cause même pas l'argot de Pantin, il écrit, avec cette verve qui fait passer au lecteur ami un bon moment de rigolade macabre.

Depuis ma découverte des San Antonio, je me laisse surprendre à passer d'excellents moments de lecture. C'est grivois, ça ne vole pas toujours très haut, les enquêtes sont légères, ça se lit super vite et c'est clairement à l'opposé de la bien pensance de notre société actuelle mais cela m'amuse toujours autant en grande partie grâce au style Frédéric Dard qui joue avec les mots avec une facilité déconcertante. Et même si la recette est souvent la même, il y a des titres que j'aime bien et d'autres où ça fonctionne moins chez moi. "Sérénade pour une souris défunte" fait parti de ceux que j'ai adoré. Dixième de la série (sur 175 ce qui me laisse encore d'autres options de surprises), je ne sais pas si c'est l'ambiance anglaise ou le fait que du coup notre héros au langage fleuri va devoir essayer de se faire comprendre mais j'ai trouvé qu'il y avait ici une atmosphère excellente. Si j'aurais aimé avoir la même répartie que notre Commissaire, je peux au moins affirmer que je speak l'english comme lui. On a la fierté qu'on mérite. Ce livre fait en tout cas parti à ce jour des San Antonio que je préfère. C'est bath ?