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Citations sur Le gardien de mon frère (7)

Les hommes sont comme les animaux, le pire, c'est d'être isolé du troupeau.
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Staline l'a dit l'autre jour : l'homme n'est qu'un petit écrou dans la grande roue de la révolution.
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(Les paysans) Je suis persuadé que cette destruction massive de toute une classe sociale et de toute une profession aura des conséquences graves et profondes pour l'Union Soviétique pendant des décennies. Jamais elle ne s'en remettra. Le paysan russe est le symbole de l'âme russe, de la Russie éternelle, de l'église orthodoxe. Il représente tout ce qui est russe et authentique. Staline savait que s'il brisait les moujiks, il écraserait l'histoire de la Russie, la tradition et les coutumes russes et que, par conséquent, il frayerait la voie à un homme neuf : l'homo sovieticus. Il n'avait donc pas à se soucier des morts innombrables causées par cette expérience.
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Toutes les religions sont ainsi, inventées par les détenteurs du pouvoir pour que les autres restent dans l'ignorance. L'église est le symbole classique de cette oppression séculaire.
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Extrait du prologue

Ils sont tous là, réunis en mon honneur. Le Premier ministre, l'ambassadeur des États-Unis, le nouveau conseil d'administration au complet, les journalistes triés sur le volet, et toute ma famille. Ma femme actuelle aussi, un exemplaire plus récent, qui affiche quarante-huit ans alors qu'elle en a cinquante-huit, mes deux ex-femmes, toujours en vie et aussi âgées que moi maintenant, bien que je les aie choisies jeunes, ceux de mes enfants qui sont toujours vivants et beaucoup de petits-enfants et d'arrière-petits-enfants ; je les salue tous aimablement, tous autant qu'ils sont, depuis mon fauteuil roulant, mais je pense à Irina, mon seul véritable amour. Je la revois comme si notre première rencontre datait d'hier, alors qu'elle remonte loin jusqu'en 1937.
En haussant la voix, comme lorsqu'on s'adresse à des vieux, ils m'ont annoncé que la reine serait bientôt là et qu'elle me décernerait la croix de Dannebrog, une distinction qui m'a déjà été remise une fois, naturellement, mais qui aujourd'hui s'accompagnera de toutes les palmes imaginables. Du reste, il se peut qu'il s'agisse d'une autre distinction. Je ne les ai pas écoutés. J'ai acquiescé du chef en exprimant ma reconnaissance de ce que Sa Majesté veuille se déplacer en personne. C'est un geste tout à fait inhabituel et extraprotocolaire. Je dois à ma position particulière sa venue ici, dans mon grand jardin qui embaume, en été. Ma chorale, célèbre dans le monde entier : la Chorale Mads Meyer, dont je suis le mécène depuis plus de trente ans, se produira devant la reine, qui sera peut-être surprise de l'entendre chanter trois vieilles chansons datant de la guerre civile espagnole, ainsi qu'un tango de Buenos Aires. J'ai imposé ce programme qui a stupéfait le chef de la chorale - où trouverait-il les partitions de ces morceaux et pourquoi cette idée ? Mais puisque c'est moi qui paie, c'est moi qui décide du répertoire. J'ai fait partie d'une chorale pendant de très nombreuses années, mais j'ai cessé de chanter le jour où j'ai perdu confiance en ma voix.
Je suis très âgé et j'ai surtout envie de mourir, mais je suis toujours là, je branle du chef avec bienveillance en écoutant les discours qui glorifient mes hauts faits, d'abord dans la lutte contre les Allemands, puis au service du Danemark, en faveur de l'industrie et du commerce danois, et je me dis qu'ils ignorent que tous ces exploits sont fondés sur un crime, dont j'ai toujours eu envie de raconter l'histoire avant de mourir.
Le moment est venu de le faire.
J'ai tué des hommes en Argentine, en Espagne et dans la Russie de Staline. En Argentine, c'était pour sauver ma peau, parce qu'une fois de plus, ma queue avait fait mon malheur. En Espagne, c'était sans doute pour servir mes intérêts, et en Russie, c'était pour Irina. Ce ne sont pas ces exploits qui me valent des galons et des décorations. On me les décerne pour mes activités pendant la guerre, cette période où l'on prenait pour du courage la furie qui me poussait à me battre contre l'injustice de la vie. Pour servir mon pays, j'ai éliminé plusieurs Danois traîtres à la patrie ainsi que deux Allemands. La Résistance faisait appel à moi pour liquider les délateurs parce que j'avais le plus de sang-froid. Ils m'avaient surnommé Sans Peur, ignorant que je ne craignais pas la mort parce que le souvenir de mon frère me faisait souffrir le martyre, comme il le fait encore dans mes rêves. Je bravais aussi la mort parce que je voulais m'unir à Irina dans l'au-delà, comme les Amants de Teruel.
Mes mérites pendant la guerre font de moi un héros pour la bonne raison qu'à la guerre, le crime n'en est pas un, contrairement à ce que professent la Bible et l'école.
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Je suis très âgé et j'ai surtout envie de mourir, mais je suis toujours là, je branle du chef avec bienveillance en écoutant les discours qui glorifient mes hauts faits, d'abord dans la lutte contre les Allemands, puis au service du Danemark en faveur de l'industrie et du commerce danois, et je me dis qu'ils ignorent que tous ces exploits sont fondés sur un crime, dont j'ai toujours eu envie de raconter l'histoire avant de mourir. Le moment est venu de le faire.
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La guerre civile espagnole fut la période la plus heureuse de notre vie. Nous étions réellement heureux parce que la mort de ceux qui mourraient semblait justifié et importante.
Car ils mouraient pour une cause en laquelle ils croyaient et qui se réaliserait.
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