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Monique Christiansen (Traducteur)
EAN : 9782070339280
384 pages
Gallimard (11/10/2007)
3.8/5   32 notes
Résumé :
Per Toftlund se doute que la venue de Sara Santanda à Copenhague ne sera pas de tout repos. La jeune femme, équivalent féminin de Salman Rushdie, est sous le coup d'une fatwa lancée par les autorités religieuses d'Iran. Sa tête est mise à prix. Les politiques ne veulent pas la rencontrer. La protection se fait sans grands moyens. Toftlund doit éviter l'attentat et gérer 24 heures de danger permanent alors que des fuites annoncent la présence d'un professionnel de la... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (7) Voir plus Ajouter une critique
4 millions de dollars, c'est le montant de la récompense pour l'assassinat d'une écrivaine frappée de fatwa par les autorités religieuses iraniennes. C'est la même somme (3.3 millions d'€) pour la tête de Salman Rushdie -le gouvernement iranien a annoncé officiellement en 1998 son renoncement à accomplir la fatwa- dont les versets sataniques ont été considérés comme blasphématoires aux yeux de l'ayatollah Khomeiny.

Entre la police danoise et Vuk l'exécuteur croate traumatisé par le conflit de l'ex. Yougoslavie, c'est une course à la montre.

Ce n'est donc pas un thriller car on assiste à la démarche façon "mission impossible" dont on connaît le but du tueur. Malgré la prouesse cinématographique, l'histoire se déroule "plan-plan" et devient un peu "plate-plate" à mon goût, même si le contexte politico-historique est bien rendu.
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Alors qu'un journal danois, le Politiken, s'apprête à recevoir une jeune écrivaine iranienne, Sara Santanda, menacée de mort par les intégristes religieux de son pays, le gouvernement danois refuse de la rencontrer, prétextant des emplois du temps surchargés, privilégiant de bonnes relations commerciales avec L'Iran…

L'inspecteur Per Toftlung, ancien militaire et célibataire endurci, est chargé de sa protection, et se rapproche étroitement de la journaliste Lise Carlsen qui, en pleine crise conjugale, doit organiser la venue de la romancière devant être tenue ultra secrète…

A quelques centaines de kilomètres de là, dans une Bosnie dévastée par la guerre, un tueur Serbe, Vuk, qui a vu sa famille massacrée et n'a plus que la vengeance pour horizon, est engagé par le gouvernement iranien, via un ancien soviétique du KGB, Kravtchov, pour tuer Sara Santanda pour 4 millions de dollars… Vuk a grandi au Danemark, il parle parfaitement le danois, connait bien Copenhague, et malgré sa haine des musulmans meurtriers des siens, il accepte. Il n'a pas vraiment le choix.

Et de fausses identités en techniques de camouflages, en passant par Belgrade, Varsovie, Berlin, il débarque à Aahrus. Un tueur sans pitié, prêt à tout, noyé dans la masse, formé comme un soldat d'élite, passant inaperçu dans ce petit pays apparemment si paisible...où il est très facile de tuer quelqu'un. Et les cadavres s'accumulent.

Un très bon thriller des années 90, qui oppose la lâche tranquillité de nos démocraties à des êtres menacés ou menaçants, meurtris par des guerres inhumaines ou des idéologies meurtrières, à travers une épopée à rebondissements dont le dénouement laisse entrevoir que le problème du terrorisme est bien loin d'être résolu...Glaçant.
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Dans ce roman, Leif Davidsen se penche sur un épisode sombre de l'histoire récente, celui de la fatwa lancée contre l'écrivain Salman Rushdie. Lise Carlsen, journaliste et présidente du PEN-Club danois, association internationale d'écrivains fondée en 1921 ayant pour but de "rassembler des écrivains de tous pays attachés à des valeurs de paix, de tolérance et de liberté sans lesquelles la création devient impossible", doit organiser la venue au Danemark de Sara Santanda, écrivaine iranienne frappée par une fatwa lancée par les autorités religieuses de son pays. La jeune femme veut sortir de l'ombre et dire au monde entier ce qu'elle pense de la tyrannie religieuse et du comportement des pays européens, y compris le Danemark."Ça ne l'ennuierait pas non plus de dire ce qu'elle pense de prétendu dialogue critique de notre gouvernement avec l'Iran, dont le Danemark se glorifie à Bruxelles." (Page 32)
Dans ce contexte lourd de menaces, la police est évidemment sur les dents, d'autant qu'elle dispose de peu de moyens et que les hommes politiques refusent de la rencontrer. Pendant ce temps, Per Toftlund, inspecteur de la sécurité chargé d'assurer la survie de la jeune femme, doit gérer 24 heures de danger permanent. C'est alors qu'il est informé par des fuites qu'un contrat est chargé de l'exécuter. Il s'agit d'un professionnel, un tueur isolé, un "Danois serbe" (individu né au Danemark de parents immigrés venus y travailler et repartis peu de temps avant l'éclatement de la Yougoslavie), nommé Vuk, membre des services secrets de l'Est en pleine déroute. Les seuls renseignements dont Toftlund dispose est que le jeune homme est blond, qu' à l'âge de 17 ans il a abandonné de brillantes études pour retourner en Bosnie avec ses parents qu'il a vus massacrer  par d'anciens voisins et amis. Traumatisé à son tour, hanté par de terribles cauchemars, il est devenu à son tour un tueur impitoyable. Il est l'homme idéal pour ce genre de mission: grand, blond, parlant le danois parfaitement, sans aucun accent, il est indétectable. Toftlund a moins de 24 heures pour le trouver et le neutraliser."Ce sera une surveillance compliquée, Per (...)D'une part, les ressources sont minces (...)D'autre part, tu seras obligé de tenir compte du fait que le PEN-Club danois, l'écrivain et le journal voudront le plus de pub possible(...)Mais de notre côté, nous souhaitons le max de sécurité...Les politiciens vont être furieux. Ça va faire un raffut du diable." (Pages 45/46).

Dans Le Danois serbe, Leif Davidsen, virtuose du genre policier/espionnage, propose une vision lucide du monde de l'après URSS,mais sans verser dans l'amertume ou la rancoeur. Il décrit avec beaucoup d'intelligence et d'humanité les répercussions au niveau international mais aussi au niveau individuel du raz de marée qui a submergé l'Europe de l'Est, dévastant sur son passage les repères d'un monde moribond.
Il met sa plume de journaliste au service de la vérité de ces hommes et de ces femmes qui ont souffert dans leur chair, mais aussi dans leur âme, des atrocités de la guerre, broyés par un système cannibale basé sur le profit, le pouvoir et l'argent: dans une fiction romanesque passionnante, Leif Davidsen raconte sans juger, décrit sans trancher en faveur de l'un ou de l'autre, dans une intrigue extrêmement bien ficelée, au suspense haletant. C'est ce qui fait la force de son roman.
Lien : https://legereimaginarepereg..
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Un petit tour pendant le conflit des années 1995 dans l'ex yougoslavie, avec un état des lieux de ce qu'est devenue cette région minée par des conflits ethniques,
Un petit tour dans les strates de la mafia russe,
Un petit tour dans les méandres d'un couple, ce qu'il devient à l'usage du temps quand on laisse juste passer les années.
Il y a de tout cela dans ce polar.
Étude politique d'un pays en guerre, de ses relations avec ses voisins avec lesquels il est économiquement lié.
Étude sociologique de ces enfants déchirés entre deux cultures qui auraient pu être nés du bon côté de la balance.
Étude psychologique de l'équilibre d'un couple.
(Un exemple :
Le baromètre qui permet de mesurer la fin d'un amour dans un couple, chacun sait ce qui énerve l'autre, comme pour l'un ... allumer la radio le matin au réveil, et pour l'autre ... fréquenter des lieux comme "les salles des fêtes, le loto et les débits de bière à l'ancienne avec leur billard et la puanteur relents masculins.")
Du très bon boulot Leif,
Votre très bonne connaissance de ce qu'on appelait avant "les pays de l'est", nous permet d'essayer de comprendre l'équilibre du monde, la cupidité et la lâcheté de notre espace européen.
Merci encore monsieur.
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J'ai beaucoup aimé cette histoire qui met en scène des personnages intéressants et bien campés, sur fond de guerre en Bosnie et de fatwa iranienne.
L'histoire est bien racontée, bien construite, le suspense présent jusqu'au bout.
Un très bon moment de lecture, parfois dur, mais toujours captivant.
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Citations et extraits (9) Voir plus Ajouter une citation
De la frontière allemande à Aarhus, Vuk se laissa envahir par le paysage et les paisibles voix danoises qu'il entendait dans le train. Il sentait qu'il quittait sa cape balkanique pour revêtir une identité danoise. Il le faisait sans peine aucune, au contraire, cela lui semblait si facile qu'un instant il se demanda qui il était réellement et pourquoi il revenait. En arrivant à Aarhus, à 17h28, il était un Danois comme tous les autres.
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Le sentiment de son impuissance lui fit mal au ventre. Comment pouvaient-ils faire ça ? Comment un tel fanatisme pouvait-il exister à une époque moderne ? Comment son propre gouvernement pouvait-il être aussi faible ? Comment pouvait-on condamner une femme { mort parce qu’elle avait écrit un roman qui décrivait la manière dont les Iraniennes sont opprimées par ces salauds de religieux ? D’abord Rushdie, ensuite Santanda ? À qui le tour, maintenant ? Jamais les pays occidentaux n’avaient pris sérieusement la défense de Rushdie. Ce qui encourageait les oppresseurs à poursuivre leur politique sans scrupules. PAGES 28 29
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" On prétendait que les Danois vivaient désormais dans une société de services alors qu'à la vérité les services se faisaient de plus en plus rares. Du temps où les stations-service s'appelaient stations d'essence, elles fournissaient des services. Les employés remplissaient les réservoirs, vérifiaient le niveau d'huile, gonflaient les pneus et lavaient le pare-brise de leurs clients. Du jour où l'on avait commencé à les appeler stations-service, les clients avaient dû tout faire eux-mêmes. Ce paradoxe sauta aux yeux d'Ole [...]"(p.244)
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Dans ce lieu, où le seul but de l’existence était de survivre, on trouvait toutes les explications, effrayantes mais évidentes, au fait que les terroristes et les fondamentalistes religieux puissent recruter des jeunes hommes suffisamment désespérés pour sacrifier volontairement leur vie à une cause. Tant que l’on a quelque chose à perdre, on a une raison de vivre. Ceux qui vivaient là n’avaient jamais rien eu à perdre. PAGE 71
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Draskuvic se tenait pour un penseur et un patriote. Il parlait de courage et de justice, exactement comme les intellectuels serbes parlaient de courage et d'honneur. Les intellectuels ne voyaient jamais le sang et les souffrances.
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