Les grands séquoias de Californie, géants des forêts de la côte est auraient sans doute disparu par l'exploitation forestière, sans la création des parcs nationaux américains.
Ces arbres de forêt primaire constituent le fil rouge du roman, mettant en confrontation une société rurale vivant des métiers du bois et la prise de conscience écologiste de préservation de la nature. S'y ajoute l'aspect sanitaire des méfaits de l'épandage.
1977: Rich, propriétaire d'une parcelle de « géants », Colleen sage-femme confrontée dans son métier aux conséquences dramatiques des pesticides, leur famille, leurs voisins, un petit monde courant après chaque dollar pour vivre chichement par un métier difficile et dangereux.
Une population à la croisée des chemins, face à la disparition d'une activité aux conséquences dramatiques pour tous.
Un narratif efficace, sans recherche d'écriture, une plume rude à l'image d'une population aux rapports humains rugueux et à la déveine coriace, Une image de l'Amérique travailleuse, voire besogneuse, farouchement attachée au concept de libre entreprise.
Il y a matière à une belle adaptation cinématographique !
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C'est l'histoire d'un massacre, celui des derniers séquoias géants dans l'ouest des Etats-Unis. Pour aider à l'enlèvement des arbres abattus la compagnie forestière pulvérise des herbicides extrêmement efficaces mais dangereux pour la faune, la flore et les hommes qui vivent près des bois.
C'est l'histoire de la prise de conscience des habitants que ces exfoliants sont nuisibles pour l'écosystème et pour les familles qui boivent l'eau de la rivière où de moins en moins de saumons reviennent frayer.
C'est aussi et surtout une histoire d'amour entre Rich le vieux bûcheron, le corps perclus de douleurs et Colleen beaucoup plus jeune mais tout aussi amoureuse. Ces deux-là ont un petit garçon, ils s'aiment au quotidien. Leur journée est rythmée par des phrases, des gestes simples emplis de tendresse. Colleen est en pleine dépression après avoir perdu une petite fille au deuxième trimestre de sa grossesse, sa huitième fausse couche. Elle n'est pas la seule dans ce cas, nombreuses sont les femmes de cette petite communauté à avoir perdu un bébé ou pire à avoir donné naissance à des enfants au cerveau atrophié.
Le style et la construction sont très classiques et l'intrigue assez lente à se mettre en place. Mais les familles ne peuvent pas se mobiliser contre ces pesticides et rallier les écologistes de la ville en quelques pages. Les habitants qui sont tous liés d'une manière ou d'une autre à l'exploitation forestière vont devoir prendre position pour ou contre l'étendue du parc national. Cet agrandissement signifie la perte d'un travail pour la plupart d'entre eux, même si ce travail est dur et dangereux.
Ce qui est beau dans ce livre c'est la relation amoureuse entre Rich, quelle belle personne, et Colleen. Elle résiste à tout : aux tractations financières, à la famille de Colleen bien pesante, aux regards des membres de leur petite communauté et même à l'adultère.
Je n'ai pas du tout aimé la fin que je ne peux évoquer sans divulgacher l'histoire mais ce roman grâce à ses personnages incarnés reste en tête une fois le livre refermé.
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Sans voix face à ces géants de Californie, ce livre m'a donné envie de me replonger à leurs pieds.
Déroutée de ressentir de la sympathie pour Rich, ce bucheron qui gagne sa vie à couper ces êtres centenaires, j'ai apprécié le point de vue que l'auteur a choisi pour partager avec nous une année dans la vie d'une bourgade qui doit sa survie à la coupe de cette forêt. Victime du lobbying américain, ce que l'on peut appeler le "rêve américain", tout se joue à pile ou face, où être un bon bluffer est un atout.
Pour pouvoir travailler, ils ont besoin de désherber et quoi de mal à ressentir un léger mal de tête les jours qui suivent l'épandage, si cela permet de faire rentrer un salaire pour faire vivre sa famille?
Oui, mais voilà, les choses sont plus compliquées. Les femmes font des fausses couches ou mettent au monde des bébés mal formés. Alors certains décident de ne plus fermer les yeux, mais difficile quand au sein d'un même couple, lui vient d'investir leurs économies dans une parcelle et qu'elle souhaite juste avoir un enfant...
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