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Citations sur Le double corps du roi (11)

Le pouvoir corrompt tout, s'empare du meilleur pour en faire le pire ; séduit les faibles qui rêvent d'être puissants et affaiblit les puissants qui rêvent de l'être encore plus. Comment prendre le temps d'aimer quand le pouvoir vous attend au détour de chaque intrigue, de chaque lutte d'influence, toujours prêt à frapper, à transformer le bien en mal, à envenimer la moindre situation. Le pouvoir est traître, c'est un démon ; il reprend dix fois ce qu'il a d'abord négligemment poussé vers vous.
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L’exclusion des femmes de la succession royale se légitimait jadis par leur incapacité à combattre, à revêtir une armure. Mais c’est le clergé qui a inoculé cette croyance dans l’esprit du peuple. Elle n’a rien de rationnel, ne repose sur aucune impossibilité physique. Et je crois qu’il est temps qu’une cité bâtie en hommage à la fille d’un dieu soit gouvernée par la fille d’un roi.

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Le frère de Broh défourailla ses deux épées pour les montrer à Johan :
« Elles ont été forgées par mon père, tout comme ta vengeresse. Je les ai appelées ‘‘Venin’’ et ‘‘Vengeance’’. Avant chaque bataille, j’empoisonne Venin et j’aiguise Vengeance, au su et au vu de tous, sur la Grand’Place. Je suis porteur de ma propre légende, une légende qui grandit dans la villarbre chaque fois que je reviens de bataille. »

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Après quelques instants perdus en déambulations et en hésitations, il pénétra dans un établissement sordide, une taverne à putes dont l’entrée étroite était littéralement encadrée par des monceaux de détritus exsudant une odeur d’urine et de vomi. Il ferma la porte derrière lui et fut assailli par les effluves piquants d’une salle bondée, au plancher couvert d’une épaisse couche de sciure moisie, parfois rassemblée en gruaux. Il s’approcha du comptoir où il commanda une bière qu’on lui servit dans une chope d’étain.
À quelques tablées de là, quatre marins vérolés, saouls et épais comme des ancres, cherchaient chicane à un jeune homme longiligne et propre sur lui qui, loin de paraître terrifié, les défiait d’un sourire moqueur. Son teint olivâtre, ses yeux bridés, sa longue silhouette fine, laissaient à penser qu’il s’agissait d’un sang-mêlé – moitié Thaumaturge, moitié Canopéen.
À cette heure tardive, la plupart des clients de la taverne somnolaient le visage planté dans leur soupe ou dans le produit de leurs régurgitations. Quelques-uns buvaient en flattant le cul des filles assises sur leurs genoux, d’autres léchaient bruyamment le vin qu’ils renversaient sur les seins de putains rigolardes, attendant sans doute qu’une chambre se libère afin qu’ils puissent s’y vider les bourses.
« Ton père est un ruffian court de la tige et ta mère une pute végétale ! » beugla l’un des marins qui entouraient le sang-mêlé.

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Soldats ! Regardez bien ce qui va se passer et ne me jugez pas sur mes actes, mais sur leur portée. Car j’œuvre pour la gloire de Déméter. Sachez qu’une vie humaine n’est qu’une goutte dans l’océan de l’Histoire.

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Ressourcer est la clef de la pérennité de toute civilisation.

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L'Armure a la dureté du roc, la puissance dévastatrice de la lave, la rapidité du torrent. L'Armure est infrangible et invincible. Tantôt solide, tantôt liquide, l'Armure est arme et mémoire à la fois. La monarchie ne peut exister sans l'Armure car celle-ci est l'âme et le corps véritable des rois. Elle est la Continuité offerte aux mortels, le souffle de l'Universel caressant la poussière du Monde.
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Personne ne vit ici, seuls les fous dans votre genre. Vous voilà prisonniers du domaine de la pluie, des parasites, de la boue, des plantes qui poussent en un jour, des arbres qui tombent foudroyés, des talus qui s'effondrent et des gouffres qui apparaissent comme par magie. D'un voyage à l'autre nous ne reconnaissons jamais les endroits par lesquels nous passons. Nous survivons car nous savons la forêt vivante et lui expliquons à chaque pas que nous ne représentons que peu de nourriture pour elle.
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Le poète s'avança et fit jouer la poignée de la porte. Cette dernière s'ouvrit sans difficulté et lui révéla l'entrée et la véritable nature du labyrinthe : aussi loin que portait le regard, granit et incunables se disputaient l'espace souterrain. Petit à petit, Égée réalisa la portée de sa découverte. Il ne s'agissait pas d'un simple labyrinthe. Il y avait une deuxième bibliothèque sous la première.
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Je sais qui tu es. Tu es de ceux qui, venant de la grande ville, croient que nous, les habitants des arbres, sommes des sauvages, parce que nous ne portons pas de beaux habits et ne possédons pas de belles choses toutes dorées, entassées dans nos demeures. Je vais te dire, poète, regarde nos enfants et compare les avec ceux de Démeter, regarde comme les nôtres rient, comme ils jouent dans un monde pourtant plein de dangers. Prends conscience du lien qui lie ici l'ancienne génération à la présente, et cette présente génération à la nouvelle. Regarde les femmes assises en cercle, préparant la nourriture en plaisantant, en se moquant des travers de leurs maris. Regarde les gamines qui, dès sept ans, s'occupent de la petite dernière, savent la nourrir, la torcher et la protéger. Tu viens d'un monde mourant, alors que le mien est en pleine montée de sève. Mon monde est un monde où la chair, la nourriture et la merde gardent leur place première, s'inscrivant dans le cycle des choses, alors que le tien est un monde froid, un monde de pierre dont les élites tendent toujours vers le plus propre, le plus lisse. Tu viens d'un monde triste où les gens ont aussi peur de vivre que de mourir; moi, j'ai toujours vécu dans un monde où nous avons confiance en notre passé, notre présent et notre avenir, car tous trois sont intimement liés, dessinant un cercle. Je respecte la nourriture que j'ingurgite et ne passe pas ma vie à m'excuser d'avoir à chier pour continuer à vivre; quand tu en seras arrivé à cette compréhension du monde, quand tu auras accepté cela, tu pourras alors me donner des leçons. Parce qu'une chose est sûre, poète, ta merde enrichit bien plus le monde que tes mots.
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