Les murmures de la nuit

Le rituel peut toujours faire de l’effet, mais il vise davantage à libérer la concentration sur un point précis.

Ce qu’il y a, c’est que, dans mon métier, on apprend vite à ne pas croire aux coïncidences. II s’établit des connexions entre les choses parce qu’elles sont déjà reliées entre elles et non parce qu’elles sont là par hasard.

Un homme blanc ne considérerait le wendigo que comme un monstrueux cannibale qui, d’après les légendes, rôdait dans la forêt. Par ce terme, Whiteduck désignait les mauvais esprits dans leur ensemble.

Les hommes changent d’avis. C’est ce que j’ai fait, après avoir compris où se trouvait la vérité.

Lorsqu’un homme voit mourir des innocents, il doit tout faire pour les sauver.

Chacun est attiré par une catégorie bien particulière de gens ; l’ennui, c’est qu’en général, on ne se retrouve jamais avec la bonne personne. Et au lieu de changer, on se contente de répéter de vieilles erreurs… encore et encore.

Comme elle avait l’air plus jeune qu’elle ne l’était vraiment et était toute petite, faire la manche lui réussissait généralement bien. De toute façon, c’était toujours mieux que de vendre son cul au coin d’une rue. Chelsea avait une théorie quant à son succès dans l’art de la manche : le syndrome de la Petite Marchande d’Allumettes. En général, les gens se laissaient plus facilement apitoyer par ce qu’ils croyaient être une jeune innocente dans une mauvaise passe.

Elle ne connaissait que trop leur mentalité. Ils étaient fiers d’être normaux, sains, comme tout le monde, et la regardaient telle une sorte d’insecte répugnant, mais chacun d’entre eux était prêt à claquer vingt dollars pour une petite pipe vite fait, bien fait.

Son métier de policier avait perdu tout attrait. Qu’est-ce qu’il croyait ? Il n’était jamais qu’un flic des rues. Un flic qui pouvait faire de son mieux, mais qui, le plus souvent, arrivait bien trop tard pour pouvoir se rendre utile. Les inspecteurs, eux, étaient mieux lotis. Au moins, ils avaient une chance de traquer et d’attraper les salopards qui rôdaient dans la nuit.

Il avait horreur de devoir se mêler des querelles domestiques. On ne savait jamais sur quoi on pouvait tomber. Il pouvait s’agir d’une simple dispute assez bruyante pour alarmer les voisins. Ou bien un taré quelconque pouvait se tapir dans l’entrée, armé d’un fusil à canon scié et ne demandant qu’à s’en servir.