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Suite au meurtre qu'il a commis, Arthur se retrouve en prison. Lui ayant sauvé la vie, Lucille attend patiemment que celui-ci sorte enfin de prison et va donc lui rendre visite aussi souvent que possible. Il partage sa cellule avec Denis, pédophile. Tous les détenus veulent le punir pour tout ce qu'il a fait subir aux enfants et pour ce faire, demandent l'aide d'Arthur.
Renée, quant à elle, est au même titre que Lucille en plein désarroi. Pour soulager ses douleurs passées, elle se scarifie. Elle accumule les relations amoureuses, le plus souvent avec des hommes déjà mariés et plus vieux qu'elle. C'est ainsi qu'elle tombe amoureuse de Pierre, musicien de jazz, qu'elle a rencontrée au cours d'un de ses concerts. Mais Pierre n'arrive pas à quitter sa femme...
C'est dans de bien étranges circonstances que les chemins de Lucille et Renée vont se croiser un jour...

Suite du bouleversant Lucille, Renée est tout aussi brillant. Cet album met en scène de nombreux personnages en manque ou en quête d'amour. Ce sont des tranches de vie que nous raconte à nouveau Ludovic Debeurme. A l'instar de Lucille, l'on suit des tranches de vie de tous ces personnages, tous aussi blessés dans la vie, que ce soit Renée ou Arthur. Beaucoup plus triste et fragile, cet album se démarque tout autant par un graphisme au trait aérien et imagé. Les rêves de chacun ainsi que leurs fantasmes sont retranscrits comme dans un conte. Ludovic Debeurme étire, grossit, rétrécit ou déforme les traits exagérément pour montrer les souffrances de l'âme et du corps.
Affranchi de tout cadre et aux dessins toujours aussi épurés, cet album est un véritable roman graphique hors norme. Poétique et parfois violent, il démontre avec brio les blessures de chacun.

Renée vous marquera...
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C'est la suite de Lucille, une histoire d'entrée dans l'âge adulte par des êtres déjà abimés par le temps.
Lucille est retournée chez sa mère, Arthur est en prison, et un troisième personnage apparaît, Renée. Ce sont des écorchés, le bonheur semble les avoir oubliés, ils traînent leur passé comme un boulet. Par rapport au premier tome, le graphisme est plus affiné, les portraits plus appuyés, plus détaillé, toujours en noir et blanc. Mais certaines illustrations deviennent totalement surréalistes, la part du rêve (ou du cauchemar) devient plus prégnante, encore plus lourde, la laideur de ce monde accentuée. le récit est plus morbide, plus noir encore, et moins linéaire, les briques ne se recollent qu'à la fin. le texte se charge de poésie, certains passages sont d'une grande sensibilité. Les illustrations sont aussi de l'ordre de la poésie. L'atmosphère devient de plus en plus étouffante. Les moments symboliques sont même parfois durs à supporter. C'est un livre calme, pour l'importance du blanc dans les pages, pour l'économie de mots, et pourtant on ne s'étonne pas de la violence qui s'en dégage. Ce n'est pas une lecture confortable, c'est certain, mais tellement poignante et redoutable. On ne sort pas indemne de cette lecture.
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Lorsque Renée s'entaille le bras, ce ne sont pas des gouttes de sang qui s'échappent d'elle mais des répliques innombrables d'un petit enfant bossu au visage déformé par la terreur… Ce petit garçon fait écho aux évènements vécus par Renée ; il semblerait que pas un jour ne se passe sans que sa vision ne s'impose à elle. Pas que ça l'enchante mais sans lui, Renée serait seule… sa solitude la pousse d'ailleurs à s'accrocher au premier venu –au premier musicien venu. Si l'humanité lui semble laide, seuls ceux capables de produire un peu de beauté musicale la réconfortent. C'est ainsi que Renée se surprend à suivre un vieux musicien de jazz qu'elle invite chez elle pour une nuit avant de découvrir qu'il est marié. Les sentiments ne sont pas chose habile à manier : il s'y mêle dépendance et dégoût de l'autre, haine de soi-même, veulerie, lâcheté… Et lorsque le passé s'entasse par-dessus tout, on peut y rattacher des fantasmes parfois cruels qui essaient de combler le manque d'amour originel, cause de toute la tristesse des personnages créés par Ludovic Debeurme.


A l'histoire de Renée viennent s'ajouter les histoires déjà évoquées dans le premier volume intitulé Lucille. On retrouve donc cette dernière, guérie de son anorexie par l'amour qu'elle partage avec Arthur. Malheureusement, celui-ci est mis au bagne et cohabite en cellule avec des détenus difficiles à cerner ; où la promiscuité imposée ressemble parfois à s'y méprendre à l'harmonie supposée de la vie conjugale…


« Certains fous, on ne devrait pas les associer… Aucune magie à la sortie de l'éprouvette. »


Et petit à petit, alors qu'il avait réussi à surmonter son passé et sa généalogie, Arthur redevient Vladimir, le flambeau de son père mort en mer. Il s'éloigne de la réalité, perd Lucille et finit par se perdre lui-même totalement.


En variant les thèmes, en faisant intervenir de nouveaux personnages à la psychologie fouillée et aux caractères crédibles, Ludovic Debeurme fait intervenir dans Renée le même processus que celui mis en oeuvre dans Lucille. Il prend ses personnages et les imbibe de désespoir. Il en ressort de petites figures sans consistance, molles, incapables de s'extraire elles-mêmes du bain morbide dans lequel elles se sont plongées. Ludovic Debeurme appuie le trait et n'a pas peur de jouer sur le pathétique. Et puis, peu à peu, il fait se croiser les bons personnages. Dans Lucille, la rencontre de la jeune fille avec Arthur leur fut salvatrice ; dans Renée, ce sera l'amitié liée entre les deux souffrantes qui leur permettra de s'élever un peu de leur réalité crasse et de surmonter les souvenirs lancinants des failles éprouvées.


Avec Ludovic Debeurme, le bonheur n'est jamais total. Il ressemble plutôt à de la mélancolie et semble très fragile. Si le malheur est vécu concrètement par les personnages, la joie, elle, se symbolise par des rêveries incertaines et des visions hallucinées. Encore une fois, il s'agirait presque d'un échec, et on se demande si tout a vraiment été résolu à l'issue de la lecture de ces deux volumes. Un sentiment d'inachevé demeure encore…
Tant de chemin parcouru pour une récompense aussi minuscule ? …
Lien : http://colimasson.over-blog...
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Il y a cinq ans, Ludovic Debeurme invitait à suivre le quotidien de deux adolescents en pleine dérive psychologique. Lucille, étouffée par une mère trop protectrice, et Arthur, repoussé par un père alcoolique et violent, cherchaient respectivement ‘refuge' dans l'anorexie et le satanisme, jusqu'à leur rencontre, qui fît renaître cette flamme qui avait fui leurs vies depuis déjà trop longtemps et leur permettait de trouver un nouveau refuge : l'amour.

Aujourd'hui, l'auteur livre la suite tant attendue de ce roman intimiste. le lecteur découvre non seulement ce qu'il advient de Lucille, de retour chez sa mère, et d'Arthur, livré à la dureté du monde carcéral, mais va également faire la connaissance d'autres personnages. Il y a tout d'abord l'héroïne, Renée, une jeune fille torturée qui s'automutile, mais également Arthur, un garçon violent aux gènes suicidaires. Ludovic Debeurme explore une nouvelle fois avec grand brio, le mal-être de ces deux nouveaux écorchés de la vie.

Si la mise en place de ce deuxième volet est un peu plus difficile, Ludovic Debeurme parvient à aborder avec justesse des sujets difficiles tels que l'automutilation, le suicide et les relations parentales et affectives, en évitant de tomber dans le piège du pathos. En refusant de prendre position et en installant le lecteur dans un rôle d'observateur, il laisse ce dernier s'attacher aux personnages et se faire sa propre opinion. L'auteur va au fond de ses personnages et le développement psychologique est d'une finesse incroyable. Malgré la noirceur des destinées et la complexité destructrice des personnages, il parvient tout de même à maintenir une lueur d'espoir salvatrice tout au long du récit.

En s'autorisant plus de 500 pages, Ludovic Debeurme se donne la place et le temps nécessaire pour poser ses personnages et leur histoire en douceur. Une liberté d'expression que l'on retrouve également dans l'absence de cases, permettant ainsi aux personnages de circuler et de s'exprimer sur l'entièreté des pages. Un dessin minimaliste et une économie de moyens qui permet d'aller à l'essentiel, tout en offrant une grande lisibilité et une lecture plus rapide que prévue. En mêlant onirisme au réalisme, en déformant les corps et en noircissant par moments son dessin, l'auteur parvient également à faire ressortir les émotions enfouies et à dévoiler l'indescriptible. Ces quelques scènes qui vont au-delà des mots, insufflent une force incroyable à ce récit qui combine ambiance malsaine à une analyse psychologique poignante.

Me voilà définitivement fan de cet auteur, dont je range précieusement les chefs-d'oeuvre auprès de ceux de Charles Burns.
Lien : http://brusselsboy.wordpress..
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Le tome 2, Renée, est une très bonne surprise.
Le temps de se mettre dans l'histoire et on se laisse prendre par
les histoires de trois adolescents (Renée, Lucille et Arthur).
C'est un roman graphique très beau très réussi avec des effets de zoom et dé-zoom, des planches très proche du dessin animé.
Je conseille de le lire aux personnes n'étant pas susceptibles de faire des cauchemars, car ça reste des thématiques et un dessin qui peut faire peur et angoissant.
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Renée est la suite de Lucille, qui m'avait déjà bouleversé en mettant en scène la douleur de deux jeunes adultes, Lucille et Arthur. Ce deuxième tome raconte à nouveau la vie de ces deux personnages mais s'attache aussi à la vie de Renée, jeune femme touchante, blessée par la vie, qui tombe amoureuse d'un homme plus âgé, musicien de Jazz. Leurs destins vont se retrouver entremêlés.
Lucille et Renée, deux jeunes femmes, blessées, meurtries par l'absence d'un père dont elle seront inexorablement à la recherche.
Le noir et blanc et les traits fins de Ludovic Debeurme rendent à merveille les ressentis de ces personnages. bouleversant.
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Cinq ans après Lucille, l'auteur apporte cette suite qui continue (et conclut) l'histoire de Lucille et Vladimir, tout en apportant un nouveau lot de personnages et de tourments personnels. Suite aux évènements du premier tome, Lucille est revenue chez sa mère et peut manger, tandis que Vladimir est en prison. C'est entre l'histoire de son co-détenu et de sa famille que se jouera l'histoire.

Honnêtement, j'ai préféré cette suite à Lucille, trouvant que l'ensemble est bien plus maitrisé (il y a différents arcs narratifs qui se croisent) et la cohérence des histoires est bien dosé. C'est une question de famille, de violences et d'actes. Faire ce qui est juste, ce qu'on doit faire, ce qui doit être fait … Vladimir aura une histoire tragique, tandis que Renée semble être une victime trop consentante jusqu'à ce qu'on comprenne à la fin certaines choses sur son passée. le dessin est maitrisé, avec de très belles ombres et des pages qui attirent l'oeil. C'est franchement plaisant à lire et j'ai été très accroché jusqu'à la chute, cruelle et dure mais logique.

Je pense que les deux tomes se complètent très bien. Après un premier tome sur l'adolescence et le mal-être, on a un nouveau tome sur la responsabilité et la difficulté de la vie adulte. Pourtant je trouve que l'ensemble se tient comme une histoire continue, et j'ai beaucoup apprécié. C'est une lecture recommandée, pour peu que vous n'ayez pas peur des romans graphiques au grand nombre de pages !
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Renée est la suite de Lucille, cette BD qui mettait en scène le mal être de deux adolescents ; Lucille l'anorexique et Arthur le suicidaire, deux êtres qui reprenaient goût à la vie au travers de leur amour naissant. Dans cette suite, on retrouve Lucille et Arthur, elle vit à nouveau chez sa maman elle voudrait comprendre pourquoi son père les a quittées. Arthur, lui est en prison suite aux actes violents commis dans le premier volume. Arthur a pour compagnon de cellule, un homme condamné pour crimes sexuels, autant dire que la cohabitation est difficile, il a bien du mal à contenir cette violence qui le torture. de manière fortuite, Lucille va faire la connaissance de Renée, une jeune femme qui s'automutile, rongée par une histoire d'amour avec un homme marié qui ne veut pas quitter sa femme. Comme Lucille, Renée en veut à son père, mais pour des raisons autres… le dessin est toujours aussi criant de vérité, la noirceur du crayon est saisissante et retranscrit si bien les traumatismes des uns et des autres qu'encore une fois le texte est secondaire. Même si parfois le lecteur peu éprouvé un certain malaise il faut avoir le courage d'aller jusqu'au bout pour affronter tous les tabous que l'auteur soulève.
Lien : http://ma-bouquinerie.blogsp..
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(...)
On suit donc le parcours parallèle de Renée. Ponctuellement, les deux jeunes femmes se croisent dans le plus strict anonymat. On remarque des similitudes dans leur manière de manifester physiquement leur mal-être : un rapport à son propre corps difficile, un rapport à l'autre quasi inexistant. Leurs vies affectives semblent leur permettre de vivre par procuration (au travers du regard de l'être aimé). Pourtant, quand l'une s'épanouit dans sa relation d'amour, l'autre s'y autodétruit. Ludovic Debeurme fouille au plus profond de la psychologie de ses personnages. Il le fait de manière assez crue mais le regard qu'il propose sur ces destinées est pertinent
(...)
Lien : http://chezmo.wordpress.com/..
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Il y a d'un côté Lucille, que l'on retrouve amoureuse d'Arthur, emprisonné. Ex-anorexique, elle est encore fragile et vit mal sa vie monotone auprès de sa mère et souffre de l'absence de son père. de l'autre côté, il y a Renée, jeune femme tourmentée et tombant amoureuse d'un homme plus âgé qu'elle, un musicien marié. Un amour contrarié, une femme qui souffre aussi de l'absence de son père. Un père qui va partager la cellule d'Arthur en prison.

J'avais adoré Lucille Tome 1. Avec Renée, j'ai d'abord été déroutée, bien plus qu'avec le premier volume me semble-t-il, par les dessins glauques qui représentent les tourments, les cauchemars, les pensées noires qui habitent les personnages, qui les hantent. J'ai frôlé l'overdose même si j'ai pu en saisir quelquefois le sens des ces dessins difformes.


Peu à peu, les planches aux dessins "classiques", aux traits minimalistes, viennent accompagner les histoires croisées de Renée et Lucille, et on peut en suivre le fil, avec émotion. Et on comprend peu à peu quels fantômes du passé les suivent. Arthur a perdu un père marin, Renée a perdu un frère et son père emprisonné pour crimes sexuels sur mineurs pourrait en être la cause, et Lucille pense à ce père disparu, dont l'histoire est totalement cachée par sa mère. Un drame surviendra en prison, et contre toute attente, réunira ces deux femmes que certaines choses éloignent mais que l'essentiel rapproche.

Un album tourmenté, moins marquant que le tome précédent, mais avec la même humilité graphique et un fort intérêt pour les démons de la mémoire.
Lien : http://chezlorraine.blogspot..
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