Une épiphanie est une révélation fulgurante, presque aveuglante.
Cette trilogie de Ludivic Debeurme joue pourtant beaucoup plus sur le doute et la quête de soi? Aucune certitude mais une recherche constante. Si, dans un permier temps, Debeurme reste fidèle à ses thèmes de prédilection: la cellule familiale, l'adolescence, l'étrangeté, de nouveaux thèmes, plus universaux, se greffent rapidement. le ton devient plus politique. Debeurme parle d'écologie, de discrimination de racisme, de politique...
L'aspect intime de cette histoire repose sur la relation difficile qui se noue entre un père et son fils. Avec l'adolescence se manifeste une violence de plus en plus marquée envers le monde, tendance encore aggravée par le fait que Koji soit un "mixbody": une créature hybride, mi-homme, mi-animale. Les "mixbodies" sont victimes de discrimination. Si le tome 1 se centrait quasi exclusivement sur le rapport père-fils, ce tome 2 se transfore en récit plus choral. Koji rejoint un groupe de mixbodies et se retrouve déchité entre les entimens qu'il ressent pour son père et les pulsions violentes qui le traverse.
Avec
Epiphania, Debeurme réalise une fable fantastique très originale. Il aborde de nombreux thèmes qui lui tiennent à coeur sans pour autant tomber dans la caricature. Au contraire, le contrepied quilui permet le fantastique lui permet de poser des questions très actuelles sans tomber dans le jugement. Il parle du pouvoir des médias, de la discrimination de groupes d'individus différents de la nomre (race, sexe ou autre), se pose la question de la violence comme moyen de pression... sans jaais se référer directement à une actualité précise, cela universalise son propos et permet un questionnement salutaire.
Je reste plus circonspect sur la forme choise par l'auteur. Ce récit aurait pû bénéficier d'un côté plus feuilletonesque, en se basant sur un découpage en fascicules pour plus jouer sur les rebondissements. La césure en fin de tome 1 tombait un peu à plat. Certains passages auraient pû gagné à être plus développés... Une prépublication en épisodes (sous la forme de journaux comme pour
Tardi de comics comme por Infinity 8) ou aurait pû fonctionner à merveille, mais il est vrai que le style très personnel de Debeurme, même s'il s'est attaché à réaliser un travail plus "grand public" avec
Epiphania, reste sans doute trop clivant pour tenter ce gene d'expérience éditoriale.
En tout cas, nous tenons là une des meilleures lectures de ce debut d'année.