Citations sur In girum imus nocte et consumimur igni: Suivi de Ordu.. (3)
C'était à Paris, une ville qui était alors si belle que bien des gens ont préféré y être pauvres, plutôt que riches n'importe où ailleurs. Qui pourrait, à présent qu'il n'en reste rien, comprendre cela : hormis ceux qui se souviennent de cette gloire ? (...) On n'en avait pas encore chassé et dispersé les habitants. Il y restait un peuple, qui avait dix fois barricadé ses rues et mis en fuite des rois. C'était un peuple qui ne se payait pas d'images. Les maisons n'étaient pas désertes dans le centre. La marchandise moderne n'était pas encore venue nous montrer tout ce que l'on peut faire d'une rue. Personne, à cause des urbanistes, n'était obligé d'aller dormir au loin. Les arbres n'étaient pas morts étouffés; et les étoiles n'étaient pas éteintes par le progrès de l'aliénation. Les menteurs étaient, comme toujours, au pouvoir; mais le développement économique ne leur avait pas encore donné les moyens de mentir sur tous les sujets, ni de confirmer leurs mensonges en falsifiant le contenu effectif de toute la production.
On peut affirmer avec certitude qu’aucune réelle contestation ne saurait être portée par des individus qui, en l’exhibant, sont devenus quelque peu plus élevés socialement qu’ils ne l’auraient été en s’en abstenant. Tout cela ne fait qu'imiter l'exemple bien connu de ce florissant personnel syndical et politique, toujours prêt à prolonger d'un millénaire la plainte du prolétaire, à la seule fin de lui conserver un défenseur.
Comme toute l'organisation de la distribution des biens est liée à celles de la production et de l’État, on rogne sans gêne sur toutes leurs rations, de nourriture comme d'espace, en quantité et en qualité.
Quoique restant formellement des travailleurs et des consommateurs libres, ils ne peuvent s'adresser ailleurs, car c'est partout que l'on se moque d'eux.