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Citations sur Play boy (51)

Quand j'entre dans l'eau je réfléchis à la façon dont je vais la quitter. Et puis je me calme. Je retrouve le calme. La certitude qu'il ne faut rien choisir. Quand je monte les dernières marches et que je sais qu'elle m'attend je me demande comment je vais faire pour qu'elle ne voie pas que je ne l'aime plus. Et puis elle est là et de nouveau je l'aime. Je ne fais rien. Rien d'autre qu'être là.
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Et si je la tiens dans mes bras ce n'est pas pour mon plaisir, c'est pour comprendre comment elle se débrouille avec le réel et comment elle le tord avec moi, et jusqu'où on peut le tordre elle et moi, et jusqu'où on peut tromper la mort.
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Comment fais-tu avec ton désir ? Montre-moi. Et comment fais-tu avec la peur et avec la tendresse et avec la haine et avec l'ennui ? Montre-moi.
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Je le vois quand elle se raidit sous l'effort qu'elle fait qu'elle fait à tout tenir ensemble. Dans ce vacillement je vois tout ce qui ne colle pas chez elle. Je sais qu'elle ne changera rien, toute idée de mouvement lui est étrangère. C'est une femme fixe, qui ajoute des choses aux choses (...).
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Elle me tient là, ni trop loin ni trop près, comme un peu plus qu'une hypothèse, un peu moins qu'une réalité.
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Le summum de la connerie, pour lui, ce sont les gens qui vous demandent comment vous allez. Ça va ? Tu vas bien ? Qu’est-ce qu’on peut répondre d’intelligent à une question pareille ?
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C'est étrange une femme. C'est quelque chose de radicalement différent. Je ne sais quand j'ai commencé à me dire ça. Peut-être quand je l'ai vue allongée à côté de moi, le premier matin, quand elle dormait et que je ne dormais pas. Je comparais nos corps, nos seins. Je le savais que j'avais pas de hanches, peu de seins, que j'étais plus grande et plus mince que la plupart des filles, mais c'était vague. Je me mettais devant la glace de la piscine pour essayer de comprendre. Peut-être que le crawl avait accentué le dessin des épaules et l'effacement des hanches. Mon corps était exactement ce que j'étais. C'était sous mes yeux depuis toujours cette histoire. Je me comparais avec elle. Je me voyais et je la voyais elle, elle comme toutes les femmes que je n'étais pas. Les épaules, ce qu'il y a de souple, de rond chez elle et chez elles, ce qui ne l'est pas chez moi. Je la mesurais et je me mesurais. Moralement, aussi. Je me disais Une femme c'est quelque chose que je n'imaginais pas. Quelque chose de plus nu, de plus cru que les hommes/ Quelque chose qui toujours au bord de l'obscène. C'est ça que j'ai découvert avec elle. Les hommes sont moins gênants. Pas aussi émouvants peut-être. Mais jamais gênants. Oui, peut-être que ça a commencé le premier jour que je l'ai vue nue. Ou plus tard. Quand je l'ai vue ne rien vouloir me donner. Quand j'ai senti ses mains trop sèches sur moi. Quand je l'ai vue avec ses enfants, qu'elle dévorait doucement, l'esprit tranquille, l'âme en paix. Quand j'ai compris les choses aux êtres, pas même les grandes choses, les petites, les toutes petites choses. Quand j'ai vu qu'elle ne désirait rien du monde. Je me disais C'est ça une femme, c'est une peau très douce, c'est la bêtise, c'est une âme étroite qui n'est pas à la hauteur de la douceur de la peau, ce sont des caresses bâclées, un corps qui ne peut rendre l'hommage qu'on lui rend, un animal qui ne sait rien de l'amour et du désir, qui ne sait rien non plus de la beauté, un être qui n'est jamais grand, un corps bourgeois un peu sale, quelqu'un qui pleure quand il est méchant. Et qu'aimer une femme, c'est la mépriser en même temps. Je comprenais la violence des hommes. Je me demandais si c'était ce qu'ils éprouvent toujours pour nous, si c'était ce que Laurent avait éprouvé pour moi.
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Je suis bourge au cas où y aurait un doute. J'ai même des duchesses du côté de ma mère. C'est pour ça que je parle comme ça. Ils adorent. Moi aussi j'adore. Peut-être que c'est parce que qu'on se fait chier plus que les autres, nous les grand bourgeois, qu'on parle comme ça. Autant que les pauvres. Les vraiment pauvres. Ceux des banlieues, ceux de partout. Ça soulage un peu en attendant qu'il se passe quelque chose.
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C'est quoi un mort ? Un mort c'est rien. C'est un tas d'os quelque part. Un truc dont on ne se souvient pas. Après on peut raconter ce qu'on veut. On peut prendre tous ces petits os, les mettre dans l'ordre qu'on veut, réinventer une peau, des vêtements, en faire un pantin, le mettre debout, le faire marcher, l'embrasser, l'engueuler, lui prêter des intentions, un sens, s'inventer des dialogues, des conversations. On peut tout inventer. On peut s'imaginer une vie avec les morts. Moi je ne crois pas à tout ça. Je crois que les morts n'ont pas d'importance. Qu'il n'y a rien entre eux et nous. Qu'il n'y a pas de chagrin.
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Il y a un âge de l'enfance où on sait exactement ce qu'on veut. Après on ne sait plus. Après on ne se souvient plus. C'était simple ce que je voulais à quatre ans. C'était les cheveux courts, des vêtements de garçon, des jeux de garçon, une vie de garçon. Jusqu'aux maillots de bain, jusqu'aux mêmes shorts rayés bleu et blanc que mes cousins, que je portais l'été. Je n'étais gênée de rien. Il n'y a pas de gêne à cet âge. Les autres enfants m'acceptaient comme ça.
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