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Citations sur La Castiglione (11)

Cruellement déçue, après sa rupture avec Napoléon, elle avait cherché à connaître d'autres jouissances dans les bras d'amants successifs. C'est le paradoxe de cette vie : celle dont l'Histoire garde le souvenir comme d'une "grande amoureuse" ne savait pas aimer.
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Il est des êtres pour qui la réussite, toujours, va de soi et pour qui l'insuccès demeure inconcevable. La comtesse de Castiglione était de ceux-là.
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Au début de juillet [1858], Virginia apprenait que son cousin partait pour se reposer en Suisse. En réalité, Cavour se rendait bien en Suisse, mais il franchissait incognito la frontière française, arrivait à Plombières le 20 juillet, y passait la nuit et rencontrait l'empereur le lendemain. [...]
A la fin des entretiens, on était d'accord. Napoléon s'engageait à reconstituer l'ancien royaume cisalpin du premier Empereur : Lombardie, Vénétie, Émilie, Romagnes. En compensation des sacrifices consentis en hommes et en argent, en compensation aussi de l'accroissement du Piémont, devenu un grand État, la France recevrait la Savoie et Nice.
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Le triomphe d'autrui est supportable seulement s'il est discret.
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La vie avait repris à Turin depuis le mois de novembre - la vie de tous les jours. [...]
Les mêmes amis revenaient les mêmes jours visiter les Castiglione. Les journées défilaient, trop prévues, trop semblables.
A son Journal, Virginia inscrivait souvent pour définir une journée, le seul mot : Idem - sous le jour précédent.
Idem : l'heure du lever. Idem : l'heure de la promenade. Idem : le moment des repas. Idem : les protestations d'amour de François. Idem : ses colères. Idem : les visites clandestines de Doria. [...] Idem : l'instant d'aller dormir...
Idem : l'ennui...
Virginia s'ennuyait.
Elle avait cru pénétrer dans l'existence, de plain-pied, réellement, le jour où elle avait épousé François. Elle avait cru alors connaître toutes ces joies ignorées dont rêvent les jeunes filles. Un jour, tout avait cédé, de ses illusions : elle avait cherché dans les bras d'un amant le bonheur qui lui était refusé. Ce bonheur, elle comprenait maintenant qu'elle ne l'avait pas connu.
Elle avait dix-neuf ans et sa vie lui était à charge.
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Le voyage royal allait se dérouler selon les prévisions de Cavour. Aux Tuileries, le roi remporta un vif succès de curiosité. Le comte Horace de Viel-Castel put constater : "Le roi de Piémont est un véritable sous-officier ; il en a le ton et les manières ; il fréquente beaucoup les filles et paraît fort disposé à traiter cavalièrement toutes les femmes ; sa conversation est plus que légère ; la légèreté du fond n'est pas même gazée par la pudeur de l'expression, il aime le terme grossier, il parle sans retenue de ses bonnes fortunes et il nomme les femmes les plus considérables de Turin en disant simplement : Celle-là a couché avec moi."
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Qu'elle ait eu la volonté d'aimer, qu'elle ait cru aimer, c'est incontestable. Mais ses jugements quant à l'amour sont aussi changeants que ses attitudes : "Je ne crois pas à l'amour, écrit-elle un jour, c'est une maladie qui s'en va comme elle vient, peu à peu..." Dans une autre lettre, elle paraît rendre à l'amour la primauté qu'ailleurs elle lui ôtait ; elle trace cette phrase mélancolique : "Où il n'y a pas d'amour, il ne reste rien à la longue." Ne pourrait-on penser que le fond de sa pensée, c'est dans une autre phrase qu'elle l'a laissé percer : "Je ne crois pas aux amours et je ne compte que sur celui du moment." Au vrai, elle manquait de confiance dans l'avenir ; de cruelles leçons l'avaient convaincue qu'il n'existait pas de longues amours et, devant les protestations de ses amants, elle demeurait sceptique.
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Le général Fleury, aide de camp de l'empereur et qui compta au nombre des soupirants de la comtesse - mais soupirant éconduit ! - a évoqué dans ses Mémoires, non sans aigreur, cette hostilité que souleva dans Paris l'attitude déplaisante de Virginia : "Infatuée d'elle-même, écrit-il, toujours drapée à l'antique, ses cheveux magnifiques pour toute coiffure, étrange dans sa personne et ses manières, elle apparaissait aux heures de réunion comme une déesse descendue de la nue. Elle se faisait conduire par son mari dans une partie retirée du salon, se laissait admirer comme une châsse, absente au milieu de la foule, affrontant tous les regards sans que l'admiration indiscrète qu'elle excitait troublât le moins du monde le calme glacial de son attitude. Elle ne parlait presque jamais aux femmes. Quelques rares admirateurs avaient seuls l'aubaine d'un sourire, d'un mot ou d'un salut. Semblable à une grande artiste qui vient de chanter dans un monde qu'elle ne connaît pas, elle attendait, patiemment, indifférente, que les maîtres de maison vinssent lui faire compliment."
Une transformation soudaine apparaissait sur son visage, lorsque les souverains lui adressaient la parole : "Dès que, poursuit Fleury, l'empereur ou l'impératrice s'approchait d'elle, sa physionomie se transformait, sa bouche, jusque-là dédaigneuse, laissait voir ses admirables dents, ses yeux brillaient, traduisaient son triomphe, sa vanité satisfaite ; à tous elle semblait dire : Je ne suis pas ici pour vous, je suis d'une autre essence que vous."
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Virginia ne manquait aucune réception. On la voyait aux Tuileries, on la voyait chez Morny, chez la princesse Mathilde, chez le compte Le Hon. On la voyait chez le duc de Bassano, chez les Tascher de La Pagerie, chez les Holland, chez lady Cowley, femme de l'ambassadeur d'Angleterre...
Presque chaque jour, elle changeait de toilette. Il lui venait des idées neuves, audacieuses, pour la réalisation desquelles tous étaient mis à contribution. Un jour, elle décidait de s'habiller, pour un bal masqué, d'une robe de tulle d'or ; elle parcourait tout Paris sans en découvrir. Le soir, à un bal chez Morny où elle s'était vêtue "en or, avec la couronne, les cheveux plats", elle parla avec le compte Jules de Castellane de son caprice : "Castellane a parié de me trouver ce tulle d'or."
Il était 4 heures lorsqu'elle rentra, ce jour-là, dans son appartement [...]. A 10 heures; on l'éveillait : " On m'a éveillée pour Castellane qui est venu me porter le tulle...". Ce serviable Castellane ne devait pas s'en tenir là : "Je me suis levée, puis il a été en chercher d'autre avec les étoiles qui allaient bien."
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Napoléon, à qui la cinquantaine approchant n’ôtait pas son goût pour les jolies femmes, se sentait très facilement attiré par ces "occasions tendres de causer", les mollia fandi tempora de Properce. Les occasions, à la cour, s'offraient à lui, nombreuses. Il les cueillait au gré de son désir. Ceci ne l'empêchait pas d'aimer sincèrement l'impératrice :
- L'impératrice, disait-il à la princesse Mathilde, je lui ai été fidèle pendant les six premiers mois de notre union, mais j'ai besoin de petites distractions et je reviens toujours à elle avec plaisir.
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