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Critique de Syl


Syl
19 septembre 2013
Didier Decoin commence son livre par quelques souvenirs. de son bureau, la fenêtre offre une perspective de rêve : mer et jardin, 367 agapanthes, bleu et bleues. On imagine le petit vent léger de l'été qui berce les hautes fleurs, dans un même mouvement que des vagues. A ce décor, on y ajoute un chat et des livres.
"… si je ne vois de l'avenir ni le proche ni le lointain, par contre je vois des jardins partout.
Il en a toujours été ainsi, aussi loin que je remonte dans ma mémoire. Il me suffisait pour ça d'ouvrir les yeux."
Déjà enfant, il était contemplateur. Sensible aux odeurs, aux formes, aux couleurs, il emmagasinait les sensations et glorifiait leur majesté. A cette mémoire, il mêle la lecture et les jardins. En parenthèse, il nous livre une petite anecdote qui fait sourire… il est de ces lecteurs qui ne peuvent vivre une journée sans un livre ; sinon, il est "livresquement nu".

Ses lectures, le jardin de Bagatelle, ses voyages, l'Angleterre, Lake District… ce sont des châteaux qui s'implantent en campagne, avec leurs fantômes, leurs jardins.
Il y a Westwell Manor et Anthea Gibson. Cette paysagiste a créé le Jardin de la Lune qui suggère des senteurs gourmandes "d'orange, de miel et d'amandes". Sissinghurst Castle de Vita Sackville-West avec le célèbre Jardin Blanc ; teintes blanches à l'infini. le jardin en Ecosse de Osgood Mackenzie qui parle de rêves…
Puis le Trianon à Versailles, la villa de Noailles à Grasse, les jardins de Serre de la Madone à Menton… des décors émouvants, musicaux, odorants…

Cette passion, il la partage avec sa femme Chantal et ses amis de la Cinquième Saison, un cercle de fervents. Il nous conte suivant le dédale de ses pensées, quelques unes de ses visites parmi les 2.200 parcs et jardins de notre patrimoine, louant les artistes qui les ont inventés.
Il n'est pas un jardinier ouvrier mais un jardinier jouisseur. La nature se renouvelle, elle vit et se révèle toujours différente. Il aime sa poésie.
"J'aime assez les jardins un peu clochards, un peu démissionnaires (que ce soit de leur faute ou non), haillonneux, avec des pointées de ronces, au bord de l'abandon.
Je les appelle des "doucets". Ca veut bien dire ce que ça veut dire, qu'il s'en dégage en effet de la douceur, une douceur grise, pelucheuse, cendre et nuage…".

Les confidences de Didier Decoin sont délicieuses, sensibles, elles inspirent l'envie et ont de la grâce. Elles sont une ode et un hommage. Poète jardinier.
Il dit que toute personne représente un parfum. Pour Vita, il la pare des senteurs poudrées des fleurs de thé et des roses bulgares. J'essaie de me définir et mes goûts m'amènent sur des essences d'iris, de bergamote, de roses et une petite touche de seringat. Qu'en est-il de vous ?

Je vous conseille ce livre. Il me rappelle le livre de Philippe Claudel, "Parfums", que j'avais beaucoup aimé.
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