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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
L'histoire n'est pas nouvelle dans l'univers des peintres asiatiques. Il s'agit d'un noble souhaitant acquérir une estampe d'un maitre. Ce dernier accepte mais demande un délai et une avance de la moitié de la somme, considérable en plus. L'intérêt scénaristique est dans ce délai, dans ces doutes de malhonnête, d'oisiveté et de vénalité du peintre. Et là, Thierry DEDIEU offre une superbe proposition... le suspens est là.

Les personnages animaux rappellent la faune satirique dessinée par Hokusai dans sa "Manga" ou ceux défilant dans les emaki et particulièrement les Choju-giga. Mais ici l'inspiration est plus chinoise. Les dessins reprennent un peu ces lignes asiatiques avec des traits de détails plus occidentaux... Les touches de couleurs dans cette monochromie forment aussi une syntaxe de lecture: les personnages et quelques détails choisis des maisons chinoises et du monde des lettrés... pinceaux, thés, balades en pleine nature.
Et puis ce mystère de l'attente, de l'acte de création, est ici extrêmement bien rendu. le travail en amont et l'état d'esprit y sont graphiquement présent.s Et je ne peux que vous convier à ouvrir le carnet d'étude à la fin de l'histoire...
Lien : http://1pageluechaquesoir.bl..
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« Un riche mandarin de la prospère province du Siam » admire chez un ami une estampe. Saisi par la beauté du dessin, il propose de la lui acheter ! La réponse est négative, mais il s'en retourne chez lui avec le nom et l'adresse de l'artiste.
Ne perdant pas de temps, le mandarin se rend chez le maître des estampes pour lui commander un dessin. La tractation se fait moyennent un délai de six mois et la somme de cinq mille yens, la moitié payable d'avance.
Pour l'artiste et celui qui a passé commande, la notion de temps n'est pas la même. L'un s'impatiente, l'autre puise son art dans la contemplation et la méditation.
Le jour venu, après tous ces mois, le maître amène un rouleau de papier vierge qu'il déroule devant le regard surpris du mandarin très agacé. En quelques coups de pinceau, l'oeuvre prend vie et subjugue. C'est un petit écureuil qui descend d'une branche de bambou… magnifique !

Le conte aurait pu s'arrêter à la satisfaction des deux parties, mais l'histoire prend une autre tournure lorsque le mandarin refuse de s'acquitter du restant de la somme demandée ; le maître n'ayant mis que quelques minutes pour tracer l'estampe. Que pensez-vous que le maître fit ?

La fable a sa morale, belle, sensible, spirituelle et d'une honnêteté très digne. La vraie valeur de l'art ne se trouve pas que dans le dessin, elle est aussi dans l'étude et l'inspiration. Pour reproduire la vie, la beauté, il faut d'abord l'approcher, l'analyser et l'apprendre. Pour le maître d'estampes, l'imagination ne suffit pas pour rendre la perfection.
(Cette philosophie peut-être discutée… mais ça serait s'éloigner du message.)

Si je devais décrire en deux mots ce conte illustré, je dirais élégante sobriété. L'auteur a su traduire son histoire avec des dessins rappelant la pureté des estampes et en ne colorisant que les tissus des kimonos. Il se rapproche des maîtres qui ont avant lui tracé à l'encre des histoires dessinées. Douceurs, harmonie, grâce, réflexions, intériorisations…
Les personnages sont des animaux. le mandarin est un cochon bien gras, cupide et fat. le maître est un renard, dont la posture est droite, altière.
Dans la dernière partie du livre, Dedieu nous offre des esquisses de son cahier d'études. Crayon, encre, un écureuil est saisi sur le naturel. Il montre la dynamique de ses observations, le détaille, l'apprivoise, et finit par rendre au pinceau la moelle essentielle de sa morphologie et de sa quintessence.

Je vous recommande ce beau conte illustré…
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Ce très court album est presque un conte, avec sa morale, en mode japonisant. Un riche mandarin commande une estampe à un fabuleux artiste et s'étonne de la somme exorbitante et du délai très long exigés par l'artiste. Il s'agace également de le voir oisif pendant tout ce temps… Cependant, le jour dit, l'artiste se présente et réalise sous ses yeux, avec la plus grande fluidité, un dessin magnifique.
On comprendra que ce temps était nécessaire pour que l'artiste observe le monde et apprenne à exécuter parfaitement le geste (et l'argent, nécessaire pour se nourrir pendant ce temps !)

Le portfolio à la fin de l'album, qui contient tous les « essais » de l'artiste dans sa période d'incubation, contribue à l'originalité du livre et à sa qualité.
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