Indéniablement, il s'agit là d'un beau roman.
L'écriture est finement ciselée, on tourne les pages avec envie et on s'évade avec plaisir dans cette communauté villageoise du coeur de la Sardaigne...
... Cependant ...
Il m'aura fallu plus d'un mois pour écrire mon sentiment sur cet ouvrage, car je suis malgré tout resté un peu circonspect au moment de le refermer.
Lu pendant des journées caniculaires, je n'ai pas réussi à m'immerger véritablement dans la torpeur de cette histoire d'amour interdit.
J'en attendais probablement trop et ma désillusion vient du fait que je n'ai pas trouvé l'enthousiasme auquel je m'attendais.
En effet, je me faisais une joie de lire une écrivaine italienne et me remémorait avec délice la puissance narrative de
Goliarda Sapienza. Mais dans cet ouvrage, le personnage féminin est finalement assez fade, et j'ai eu bien du mal à m'attacher à la figure centrale de l'ouvrage (Elias).
De même, j'attendais beaucoup de l'évocation de la Sardaigne rurale de l'entre-deux siècles. Mais là encore, je n'ai pas retrouvé l'intensité de la vie insulaire (telle qu'elle existe par exemple dans la Crète de
Nikos Kazantzaki) ou les parfums d'été de l'Italie (comme chez
Cesare Pavese).
Enfin, l'histoire contée dans ce court ouvrage ressemblait bien trop à celle d'un ouvrage lu peu avant (
Le Don Paisible de
Mikhaïl Cholokhov, paru 25 ans après le livre de
Deledda), sans parvenir à le faire oublier.
Pour toutes ces (mauvaises) raisons, je suis un peu passé à côté de cet ouvrage. Mes attentes étaient certainement trop grandes et ce n'était peut-être pas le bon moment. Tant pis.