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Citations sur Le goût du large (51)

Au cœur de l’Afghanistan subsiste une fragile zone de paix, la région de Bamiyan, un merveilleux pays peuplé par des gens aux yeux brisés et aux pommettes hautes. On les appelle les Hazaras.
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Le génocide des Juifs lui semblait provenir d'une démarche rationnelle. Un homme capturait des gens qu'il ne connaissait pas. Un autre les obligeait à monter dans un train. Un autre les en faisait sortir. Un autre les triait. Un autre les enfermait dans une chambre à gaz. Encore un autre appuyait sur le bouton. Encore un autre brûlait les corps. Elle comprenait la division des tâches, la déresponsabilisation générale personne ne tuait, c'était une organisation, une machine dont les ressorts étaient connus, mais personne, littéralement, ne tuait.
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Dans les zones de conflit, les relations humaines se nouent plus brutalement qu'ailleurs, les gens donnent et reçoivent beaucoup, sans attendre, sans jauger, sans calcul, l'amitié est impavide, forte et brève, un bourgeon que l'on voit éclore et fleurir en accéléré dans les films sur la nature.
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Il est minuit. Je fais corps avec le cargo. Je ne perçois plus ses vibrations constantes. L'Afrique est toujours là, au loin, et sa présence magnétique détache du fond des mers les ombres qui y étaient enfouies. Piqués de coquillages, les souvenirs remontent en surface et je les reconnais immédiatement. Ces souvenirs sont tatoués. C'était la guerre civile en Côte-d'Ivoire, c'était triste et sale, comme on imagine toutes les guerres. Mais, car sans «mais», la vie serait épuisante de bêtise, dans ce chaos, des créatures de rêve m'ont pris pour Brad Pitt et j'ai piqué le plus grand fou rire de ma vie.
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Les personnels expatriés des ambassades et des grosses ONG vivent cloîtrés dans cette bulle tous les jours. Pour travailler en Afghanistan, ils sont priés de suivre à la lettre un cahier des charges précis. Interdiction de marcher dans la rue. Obligation de circuler en 4x4 blindés spéciaux. L'expatrié a droit de sortir deux fois par semaine dans cinq restaurants, avant minuit, et doit prévenir quarante-huit heures à l'avance. Si un rebelle manque à ses obligations, on lui applique la règle des 24/20. 24 heures. 20 kilos de bagages. Au revoir. Pas la peine de faire de longs calculs pour comprendre que les personnels des ambassades sont hermétiquement isolés de l'Afghanistan réel. Ils n'ont quasiment jamais parlé avec un Afghan dans la rue. Ne sont jamais allés au marché. Ne peuvent pas sentir le pouls de la ville. Guidé par ma coupe de champagne, pendant la soirée, j'ai demandé à l'ambassadeur de France, Jean-Michel Marlaud, si cette obsession sécuritaire n'était pas contre-productive à la longue. Si, à force de s'isoler, les huiles des ambassades n'en venaient pas à se retrouver déconnectées d'une société qu'elles étaient censées aider à gérer.
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La solitude, c'est se raconter à soi-même des blagues et les trouver drôles. La solitude, c'est consacrer chacune de ses pensées à l'étude d'un temps qui ne s'écoule plus, ne file plus, n'avance pas, compressé, lourd, minéral, pierreux. (pp. 174-175)
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Un vieux Russe buriné taillé dans un bloc de granit et dont aucun sculpteur n'avait songé à finir le visage. (p.53)
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« Il s'écrie : « Eh les gars, et si on allait faire un foot au pôle Nord ? » A ce point du récit, il faut rappeler que selon Google Map, 3812 kilomètres séparent cette soirée arrosée à Moscou et le frais pôle Nord du mois d'avril, à peu près la distance qui sépare Paris de Dakar. Mais bon la nuit est encore jeune, il est à peine 4 heures du matin. »
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Sur le cargo MSC Cordoba, je revis chaque jour la leçon apprise auprès de Spyros : renoncer à l'efficacité pour profiter de la beauté. Ne pas courir partout sur le navire afin d'en connaître chaque recoin. Juste s'asseoir sur le pont et regarder la mer danser dans les lueurs du couchant sans plus penser à rien.
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Nous faisons demi-tour parce que l'on ne sait pas où l'on va. Dans un désert, c'est ennuyeux. Dans un désert hanté par des islamistes qui n'aiment pas les gens qui aiment le saucisson, c'est pénible.
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