AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,88

sur 123 notes
5
16 avis
4
22 avis
3
8 avis
2
1 avis
1
0 avis
J'ai eu beaucoup de mal à rentrer dans les premiers chapitres. le personnage de Léna, ses lettres qui rythment l'absence et le retour de Vassia, son immobilisme. Et puis, au fil des chapitres, le ton change dans ces lettres. Elles se font plus profondes, mais toujours aussi mélancoliques. Peu à peu, s'y intercalent l'enfance de Léna et sa vie actuelle, et on la comprend mieux. Je me suis laissée bercer par ces mots, leur douceur, leur tendresse, leur profondeur. J'ai plongé avec délice dans le grand nord sibérien, son immensité, sa beauté et ceux qui y vivent. Et puis, tout comme Léna, je me suis laissée emporter par le courant de la vie et je m'y suis réchauffée. Un très beau moment, un roman à découvrir et à savourer.
Commenter  J’apprécie          30
Je ne sais absolument rien de Virginie Deloffre, si ce n'est qu'elle est médecin à Paris et que Léna est son premier roman.
Léna est née en Sibérie, orpheline elle a été adoptée par une parente éloignée Varia, qui héberge aussi chez elle un professeur moscovite, Dimitri, envoyé là par l'Administration pour « réaliser une prospection systématique, qui permettrait de guider le choix ultérieur des zones de forage » et qui depuis plus de vingt ans est resté là. Léna s'est mariée avec un pilote de l'armée de l'air, mais habituée aux grands espaces, à la solitude et aux rêveries, elle n'a pas voulu qu'ils s'installent dans la Base aérienne ; du coup, sa vie est rythmée par les départs et les retours de son mari pour quelques jours, entre leur appartement communautaire et son camp de base, une vie faite d'habitudes et de répétitions, qui la rassurent et créent une certaine stabilité. Nous sommes à la fin des années 80, Vassia son mari, lui ne rêve que d'une seule chose, participer à la conquête de l'espace et marcher dans les traces de Youri Gagarine, d'ailleurs il a été sélectionné avec d'autres pour un nouveau projet spatial secret.
La structure du roman alterne les lettres envoyées par Léna à ses parents adoptifs, Varia et Dimitri, où elle leur raconte sa vie et les retours de Vassia et leur vie à tous deux pendant ces courtes permissions. Virginie Deloffre semble très bien connaître l'histoire Russe et la conquête de l'espace, nous faisant profiter de ses connaissances par de nombreux détails qui viennent enrichir le récit, mais au-delà d'un savoir qui pourrait n'être que livresque, on devine à certaines précisions et remarques que l'auteur sait parfaitement de quoi elle parle et qu'elle est certainement allée sur les lieux.
Le roman n'est bien entendu pas consacré à l'histoire ou à l'ethnologie du peuple russe, il expose deux conceptions du monde qui divergent, ceux qui ont des rêves d'avenir comme Vassia et ceux qui savent se contenter de ce qu'ils ont comme Léna. Mais rien n'est jamais figé, l'Histoire est en marche, la perestroïka, la glasnost, la démission de Gorbatchev, l'effondrement de l'URSS, vont mettre un terme au projet spatial. Vassia et Léna vont se retrouver, l'un avec des rêves moins grandioses et l'autre avec des projets d'avenir qui lui feront dire « J'ai des rêves moi aussi »..
Pour un premier roman, je dois dire que je suis impressionné. L'écriture coulée, le rythme parfaitement calqué sur le propos et les caractères des personnages, en particulier cette Léna qui se complaît dans la routine, une saudade slave … La seule critique que je ferais, au début du roman, les dialogues sont épouvantables, quand Varia s'exprime on dirait un sketch des Vamps ! J'ai failli refermer le bouquin, ce qui aurait été une grosse erreur, car il s'agit d'un excellent premier roman.
Commenter  J’apprécie          30
Ce que la quatrième de couverture ne dit pas, c'est la saveur du texte et des personnages de cette histoire. La première partie du roman est faite des lettres que Léna envoie aux deux chers vieux qui l'ont élevée, Varia (Varvara) et Mitia (Dimitri). Varia, bonne communiste et grand coeur a hébergé Dimitri chez elle lorsqu'il a été relégué dans cette lointaine région pour cause de paroles imprudentes. Chargée de garder un oeil sur cet intellectuel épris de littérature et de changement, ils ont contre toute attente fait bon ménage et se sont adaptés l'un à l'autre, Dimitri tombant rapidement sous le charme particulier du Grand Nord.

Ils ont tous deux pris soin de Léna lorsqu'elle est arrivée petite, fragile, silencieuse et effacée après la mort de ses parents. Déjà dans l'attente, sur une chaise, les yeux perdus dans le lointain. La même attente qui est la sienne lorsque Vassia repart à sa base pour une longue période.


Lien : http://legoutdeslivres.canal..
Commenter  J’apprécie          30
Un roman magique qui, autour de Léna l'introvertie rêveuse, amoureuse de sa Sibérie natale et de Vassia, son mari, brillant pilote, qui rêve d'aller toujours plus haut, nous conte la difficulté de s'accorder au quotidien lorsque les aspirations de l'un et de l'autre sont si diamétralement opposées. Les lettres envoyées à Varia, la lointaine parente l'ayant élevée à la mort de ses parents et à Dimitri, l'ingénieur exilé qui ne repartira jamais à Moscou, sont pleines de poésie et nous éclaire sur son passé. En plein doute en ce début de pérestroïka chacun revient sur ses attentes ses espoirs et sa vision de cette Russie à l'âme particulière. L' histoire de l'aérospatiale racontée, en parallèle, aux enfants, par Vassia nous éclaire sur cette période particulière où les Russes ont damné le pion aux américains en étant les premiers à envoyer un homme sur la lune. Toute cette histoire des petites et grandes choses d'une existence nous va droit au coeur. Une belle découverte!
Commenter  J’apprécie          30
Un très plaisant premier roman.
Dépaysement géographique assuré, promenant le lecteur de la Russie centrale à la Sibérie occidentale près de l'embouchure de l'Ob, puis plus à l'est, sur les bords de la mer de Kara où est née Lena, l'héroïne du livre, et plus loin encore vers l'Est, dans la péninsule du Kamtchatka
Le roman se passe à une époque très particulière de l'histoire de l'URSS, celle de la Perestroïka, bientôt suivie de l'effondrement du pays qui va balayer les repères sur lesquels la population avait appris à penser.
Virginie Deloffre aborde ici le vécu par des citoyens ordinaires de ces changements politiques, avec la particularité de mettre en scène des personnages vivant dans les régions reculées au delà de l'Oural, au contact d'une nature rude et exigeante. Ce roman n'est pas, loin s'en faut, une apologie du régime communiste, dans sa version soviétique, mais il met l'accent sur la peur bien humaine de la perte de ses ancrages.
Commenter  J’apprécie          20
ce n'est pas mon habitude, mais je "pose" une critique pour ce livre dont je n'ai pas encore lu 100 pages. le rythme alterné des lettres de Léna, à chaque départ et/ou arrivée de Vassili et du récit de la réception de cette lettre par "oncle" Mitia et Varvara (Varia) qui l'ont élevée, la petite fille si sage près du poêle, et si vive dès qu'elle part en expédition avec Mitia (Dimitri). Léna raconte l'absence, -ce qui la nourrit-, son immobilité près de la fenêtre. L'auteur raconte la vie russe dans les appartements partagés ou en Sibérie... la fierté des Russes pour leur patrie, quel que soit le régime en place. un livre qui "se déguste". faites un détour par l'Ob, rive gauche.
Commenter  J’apprécie          20
Très beau livre au rythme très doux et très apaisant.
Très belles lignes sur les différences entre l'Est et l'Ouest.
Un très bon moment de lecture.
Commenter  J’apprécie          20
Léna , jeune femme douce et contemplative souffre d'une mystérieuse nostalgie. Avec son mari, aviateur puis cosmonaute, elle vit dans un appartement communautaire, loin de sa Sibérie natale. Elle écrit de longues lettres à ceux qui l'ont élevée : Varia, qui subit avec fatalisme la Perestroïka, et Mitia, scientifique en exil forcé.
C'est une immersion totale très instructive en Russie : réunions politiques obligatoires, candidat unique, KGB, kolkhozes, conquête spatiale, espoirs et souffrances du peuple...... avec comme support de beaux personnages.
Une fine analyse psychologique, une documentation précise jamais pesante, un style très agréable.
C'est un premier roman très réussi !
Commenter  J’apprécie          20
Léna , jeune femme douce et contemplative souffre d'une mystérieuse nostalgie. Avec son mari, aviateur puis cosmonaute, elle vit dans un appartement communautaire, loin de sa Sibérie natale. Elle écrit de longues lettres à ceux qui l'ont élevée : Varia, qui subit avec fatalisme la Perestroïka, et Mitia, scientifique en exil forcé.
C'est une immersion totale très instructive en Russie : réunions politiques obligatoires, candidat unique, KGB, kolkhozes, conquête spatiale, espoirs et souffrances du peuple...... avec comme support de beaux personnages.
Une fine analyse psychologique, une documentation précise jamais pesante, un style très agréable.
C'est un premier roman très réussi !
Commenter  J’apprécie          21
Un peu sceptique au début de ma lecture - j'ai trouvé le style un peu scolaire, surtout dans les dialogues, peu naturels et à la limite de la caricature - j'ai ensuite été captivée par cette histoire d'amour sincère et passionnelle, et surtout par l'histoire de la conquête de l'espace par les soviétiques. Les détails, les coulisses de cette bataille entre l'URSS et les Etats-Unis, la petite histoire de ces hommes inconnus propulsés vers la gloire, tout ceci m'a beaucoup intéressée, surtout que je n'ai jamais vu ce thème abordé dans un autre roman. L'alternance entre les lettres de Léna et le récit de leur réception par Mitia et Varia m'a plu, surtout quand Varia prend les métaphores de Léna dans leur sens littéral, ce qui génère évidemment des quiproquos...
Un roman plaisant à lire - bien que ponctué de maladresses stylistiques - amusant et intéressant, qui ma permis de découvrir l'histoire de la conquête spatiale de façon légère et plus anecdotique que dans les manuels scolaires. Un premier roman original pour cette auteure qui semble passionnée par l'histoire de la Russie !
Lien : http://surlestracesduchat.bl..
Commenter  J’apprécie          20



Lecteurs (255) Voir plus



Quiz Voir plus

Retrouvez le bon adjectif dans le titre - (2 - littérature francophone )

Françoise Sagan : "Le miroir ***"

brisé
fendu
égaré
perdu

20 questions
3704 lecteurs ont répondu
Thèmes : littérature , littérature française , littérature francophoneCréer un quiz sur ce livre

{* *}