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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Un petit bijou exquisement ciselé... c'est la première image qui me vient à l'esprit après avoir refermé ce livre. Pas un roman, ni une fiction mais un défilé de personnages comme dans un album photo. Ils ont tous en commun leur mort : violente, injuste mais surtout...élégante, et l'époque où elle se situe : la Terreur. Les derniers jours des différents protagonistes de cette période sauvage de notre histoire, narrés avec maestria par un jeune auteur qui nous livre ici son premier roman. Dans un français élégant et même précieux, L Histoire devient une redécouverte tant la construction des chapitres est originale. Raconter la mort des uns vue par les autres donne un éclairage tout nouveau à la réalité historique. Et s'il n'y avait que les faits historiques... mais François-Henri Désérable émaille son récit de références à la littérature classique autant que contemporaine, faisant appel aux héros réels ou imaginaires de ces oeuvres. Ces "clins d'oeils " littéraires donnent à l'ensemble une légèreté qui font de ces nouvelles un vrai bonheur de lecture.
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Un premier roman réussi, et avec la manière. C'est en effet ce qui marque en premier lieu dans ce livre. La langue de François-Henri Désérable est à la fois exigeante et accessible. C'est une écriture fluide qui ne craint pas d'enchâsser les propositions au moment opportun et emploie habilement un lexique soigné. Elle sied parfaitement au récit et c'est toujours très plaisant de lire un auteur qui accorde tant de soin à ses phrases.

Quand au contenu proprement dit, on est impressionné par l'érudition de l'auteur, mais surtout par sa faculté à l'utiliser à bon escient et à nourrir son récit de très nombreuses références et anecdotes sans lasser le lecteur ( on ressort de la lecture la tête pleine de bons mots à placer judicieusement en conversation pour piquer au vif l'intérêt de vos amis. ). L'anecdote n'y est jamais inutile mais au contraire un élément qui fait partie intégrante des rouages narratifs du récit, ainsi les bons mots de personnages illustres, les allusions culturelles, les événements présentés et le propre récit de l'auteur forment un tout harmonieux et convaincant. En faiblesse, on pourrait peut-être reprocher le manque de vécu de certains personnages. Un défaut en partie dû au choix de l'auteur de consacrer à chaque personnage quelques dizaines de pages, ce qui empêche d'explorer à fond la personnalité de chacun, au risque de faire de leur mort tragique une simple anecdote historique. La jeunesse de l'auteur est également perceptible, si certains événements sont très vivants grâce à l'humour et l'érudition de François-Henri Désérable ( j'ai par exemple trouvé le chapitre sur Danton très réussi ), d'autres scènes, certes plaisantes à lire, auraient eu besoin de ce petit truc en plus afin d'être touché par la destinée de ce personnage. Il suffit parfois de quelques mots pour transformer une description ou un sentiment en un tableau inoubliable, mais il est probablement plus difficile pour un jeune auteur de trouver ces mots qui peuvent révéler toute l'expérience de la vie.

En conclusion, ce n'est ni un roman à l'intrigue haletante ni un livre destiné à bouleverser la science historique, mais un roman historique au plaisir très communicatif car si en temps que lecteur on tire beaucoup de plaisir à le parcourir, on sent que l'auteur en a pris tout autant lors de la conception de son récit.
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Deux raisons qui m'ont attirée vers cette lecture : tout d'abord ce titre-choc : Tu montreras ma tête au peuple, phrase que Danton aurait dite au bourreau sur l'échafaud et ensuite, l'écriture de Henri Deserable que j'avais grandement appréciée dans Évariste. Il ne faisait pas bon être politicien de 1792 à 1795 dans la France révolutionnaire : la guillotine, surnommée le « rasoir national » ou la « faux républicaine » régnait en maître sous l'égide d'une famille de bourreaux, les Sanson, dont il est fait mention, entre autres, dans ce brillant roman ou essai historique. Parmi les têtes tombées, Deserable en a recensé quelques-unes, dont celles de Charlotte Corday, la reine Marie-Antoinette, Lavoisier, André Chénier, Danton, Robespierre et nous raconte de brillante façon les excès commis par les hommes au nom de la Révolution. Un ouvrage intéressant et instructif.
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Lu d'une traite ces récits écrits d'une main sûre (déjà) et dont l'intérêt ne retombe jamais.
Il est vrai que l'auteur restitue cette terrible époque avec talent et il faut avoir une connaissance approfondie du sujet pour pouvoir en parler ainsi. Des réminiscences de G. Lenôtre, du STELLO de Vigny (pour l'épisode de la fin de Mme du Barry) et bien d'autres viennent à l'esprit en le lisant.
On s'y croirait.
Toutefois, car il faut bien qu'il y ait un "toutefois", oh, peu de chose mais: disait-on au XVIIIème siècle qu'il est 16 ou 17 heures? Ou alors ai-je trop lu de Nicolas le Floch?
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Une lecture difficile à l'issue fatale, un pan de notre Histoire.
Nous sommes à la Conciergerie, les personnages Charlotte Cordey, Marie-Antoinette, Danton, Camille Desmoulins et autres Girondins et aristocrates ayant offensés la toute jeune république, vivent leurs derniers instants. Dans quelques heures ces hommes et femmes vont être guillotinés. Dans l'humidité et la noirceur de leurs cellules, sous l'oeil haineux de leurs geôliers, les condamnés se livrent. Les récits sont bouleversants, les confessions douloureuses.
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Un livre très intéressant basé sur L Histoire, mais aussi original car il ne raconte que la fin d'illustres personnages de l'Histoire, à savoir le moment où ils vont se faire guillotiner.
Bien sûr on retrouve un autre personnage illustre, le célèbre bourreau Sanson !
S'adaptant à l'histoire, l'auteur nous raconte sa fiction et on peut dire que c'est réussi.
Il se lit très rapidement, on sent que l'auteur s'est amusé avec ses anecdotes et nous aussi !
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Une galerie de personnages rassemblés autour de leur destin final : la guillotine. L'auteur nous offre une approche des personnalités intime et passionnante dans une époque tourmentée où tout semble redoutablement possible, on s'y sent dans un huit clos paradoxalement ouvert, cerné par la folie.
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F.H Désérable prend pour titre de son livre le célèbre propos de Danton au moment de son exécution : « Tu montreras ma tête au peuple ». le cadre historique est ainsi dressé, la Terreur écrase les ennemis supposés de la France révolutionnaire entre 1793 et 1794.
L'auteur expose en dix « portraits », ces instants terrifiants où le condamné se prépare à la mort. Qu'ils soient célèbres ( Charlotte Corday, Marie-Antoinette, les Girondins, Danton, Lavoisier, André Chénier ), anonyme ( Adam Lux, un allemand ), tiré d'un roman ( le marquis de Lantenac personnage de « Quatre-Vingt Treize » de Victor Hugo ) ou le bourreau Sanson, les personnages ont laissé un témoignage fort au moment de la mort par leur attitude, leurs réactions, leurs derniers mots …
La force du livre tient à la brièveté des récits, au choix des narrateurs. Charlotte Corday témoigne de ses derniers instants, le frère d'André Chénier écrit une lettre pour se déculpabiliser, le gendarme Merda relate l'arrestation de Robespierre… Ainsi l'auteur mêle rappel historique, anecdotes , légendes et genre romanesque dans un style alerte.
F.H Désérable souligne l'humanité des personnages. L'approche de la mort impose gravité, recul, fragilité… mais aussi dignité. L'humain prédomine.
Un roman intéressant qui maintient l'intérêt à la lecture.

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Auteur jeune, François-Henri Désérable a choisi pour ce recueil une héroïne heureusement démodée mais qui eut ses heures de gloire, la veuve De Saint Pierre, la Louisette, le rasoir national. Mais j'ai un faible pour la moins connue abbaye de monte-à-regret. Au générique de cet article ce sera donc starring la Guillotine. Dix textes, j'hésite à dire nouvelles, qui nous replongent dans la Terreur, cette époque bénie où tel qui décapitait vendredi pouvait perdre la tête dimanche. Et tout ça est très finement raconté avec humour et réflexion. Souvent à travers les souvenirs d'un gardien de prison ou de différents témoins on revit ainsi les derniers instants de célébrités, à commencer par l'Autrichienne.

le titre du livre est la dernière phrase prononcée par Danton lui-même. Danton narre ainsi en personne ses heures ultimes. On sait le tempérament jouisseur de cet homme et son opposition à l'autre, le poudré, le rigide. La truculence est donc bien là dans les adieux de Danton et Désérable y fait merveille, "Les cuisses des femmes me guillotineraient, le mont de Vénus serait ma Roche Tarpéienne". Mais ne nous y trompons pas, toute la hideur de l'institution capitale parcourt le livre.

le plus grand esprit français du siècle dernier évoque la haute figure du savant Lavoisier. C'est génial. "Devant l'échafaud il continua de lire jusqu'à ce que son nom fût appelé. Alors il sortit de sa poche un signet, le plaça à la page où il avait arrêté sa lecture et, sans prononcer une parole, posa sa tête sur le billot". le grand chimiste aurait pu tenir un blog littéraire.

Mais tous les épisodes de Tu montreras ma tête au peuple valent le détour. Les confidences du petit-fils de Sanson, Sanson, exécuteur de son état dont le descendant n'hésite pas à louer le sens de l'humain, "On a beau dire, répétait souvent mon grand-père, la guillotine est une grande avancée". le chagrin de Marie-Joseph Chénier, culpabilisant de la mort de son frère André. Les pages Marie-Antoinette, consacrée à la gorge ex-royale, et à Charlotte la jolie normande marassassine. Ce livre de François-Henri Désérable, qui devrait se méfier, avec ses prénoms très Ancien Régime, est passionnant, pas seulement pour qui aime L Histoire, mais aussi pour le courage et la classe de certains condamnés, leur drôlerie parfois, leur pathétique parfaitement mis en scène, de façon très concrète par l'auteur né en 87, très prometteur. Il est vrai qu'il est picard, comme moi...Et hockeyeur professionnel, comme moi. Non, pas comme moi.


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J'ai adoré ce recueil de nouvelles.
J'ai été littéralement projeté dans ces jours terribles de la terreur et il se dégage de ces pages énormément d'émotion.
Bravo à ce très jeune auteur qui fait preuve dans l'écriture de ce livre d'une très grande maturité et qui a une réelle qualité d'écriture. Et bravo aussi pour la richesse de la langue.
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