On meurt mais on continue à tenir les rênes de la mémoire de ceux qui nous ont aimées.
Qu’est-ce que c’est bon de vivre en souriant. De ne pas craindre que ça s’arrête. Bien sûr il faudra mourir, et sauf extraordinaire, on ne va pas pffft s’éteindre d’un même souffle tous les deux. Pourtant, quand on est si heureux, on espère presque que ce sera différent, que le bonheur parviendra jusqu’à contrôler la mort.
Un temps j'ai été cette femme qui ressemblait à un applaudissement. Nous avons fini par nous quitter, elle et moi, c'est plus reposant.
Je ne fais plus entrer mes lunettes dans la salle de bains pour ne pas voir les détails.
"C'est Pinocchio une femme, on se regarde, on se ment. On ne peut pas s'en empêcher."
on dit aux petites filles qu'il faut souffrir pour être belle, on devrait leur apprendre la volupté. Arrêter avec la petite sirène, il y a d'autres moyens de trouver un prince qu'en y laissant ses écailles"
Est-ce-que toutes les femmes sont comme moi? Sommes nous toutes un paquet de promesses que l'on ne tient pas?Les bien carrossées vouées à être cabossées?
Impossible de rester indifférent à ce livre !
Si vous aimez les portraits de vies décrites avec réalisme vous aimerez ce livre, tout y est dit … les blessures du corps et de l’âme, les secrets de femmes, la nostalgie de l’enfance, les cris de colère de la jeunesse, les mensonges, le drame familial qui accuse ceux qui n’ont rien empêché, le naufrage de la vieillesse mais aussi l’amour pour une grand mère , pour un homme , pour une femme…. Avez vu le film « venus beauté « avec Nathalie Baye et Bulle Ogier ?? on retrouve dans les pages l’atmosphère feutrée des cabines de soins de beauté, les secrets chuchotés comme une plainte
C est un live de femmes….on y parle beaucoup d’hommes , et de mort.. de suicide …
Tout se passe chez Alice à l’Eden ,le nom de l institut est bien choisi .. Tour à tour les femmes d’une même famille et de tous âges, se mettent à nue sous forme de monologue, elle se confient, elles s’abandonnent ..
Alors défilent devant le lecteur , sous les mains réconfortantes de l’esthéticienne
Barbara adolescente rebelle, Manon l’anorexique, Caroline la quinquagénaire blessée, trompée ou la triste Clarisse qui semble avoir une grimace greffée sur le visage,. Lily la vieille dame indigne n’a jamais su élever ses filles… mais sa libido effrénée n’est-elle pas pour oublier le suicide de sa fille Eve ??
la grand-mère la plus attachante, la plus aimée de tous c’est Jeanne qui a passé toute sa vie avec son mari dans sa ferme du Lot à donner aux autres, qui leur a appris à partager. C’est une vie usée jusqu’’à la corde..une vie faite d’amour qui n’avait pas le temps pour l’anxiété… « le bonheur n’est pas une obligation , il faut vivre c’est tout « nous dit-elle.
mais surtout le point fort du récit c’est le suicide d’Eve , tout tourne autour de son souvenir et d’une lettre qu’elle aurait laissée à son fils Nicolas..
, elle ne supportait plus d’avoir perdu son mari , d’avoir perdu son bonheur. Personne n’a vu la lettre. Chacune y va de son idée..
Voilà un joli livre.. mieux que çà . un livre à la fois rageur et mélancolique !
Les mains d'Alice donnent l'oubli à ceux qu'elles touchent.
Même mal en point ou en mille morceaux, il nous reste toujours quelque chose de la force qui naît avec nous. Il faut parfois aller la chercher loin tant elle a été malmenée mais on doit essayer de la retrouver.