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Mon deuxième coup de coeur de l'année revient à un recueil de nouvelles québécois. Sept nouvelles très diverses reliant intimement une angoisse existentielle individuelle à un aspect de la crise environnementale. Chacune met en scène un personnage qui doit composer avec un monde en perte de sens.

Le tour de force vient du ton choisi par l'auteur, jamais moralisateur, sans aucun surplus didactique lourdaud pour réveiller notre conscience écologique et nous éveiller aux enjeux environnementaux. Et toujours à hauteur d'hommes et de femmes, qu'il s'agisse d'un enfant, d'un adolescent, d'un fils, d'un frère, d'un grand-père. Antoine Desjardins s'abstient de donner des réponses pour laisser le lecteur chercher les siennes ou sonder son âme, réfléchir à son propre rapport au vivant.

Parmi les sept, trois m'ont particulièrement touchée :

- « A boire debout », percutante avec ses québécismes et son humour insolent, mettant en scène une très jeune cancéreux hospitalisé pour une leucémie incurable. La météo apocalyptique ( pluie diluvienne, inondations liées à la montée des eaux suite à la fonte des glaces ) est au diapason de sa rage.

- « Feu doux », bouleversant témoignage d'un grand frère qui voit son frère disparaître et se retirer du monde conventionnel pour vivre ses convictions orientées vers la décroissance. Certaines pages sur la relation fraternelle sont absolument sublimes et déchirantes.

- « Ulmus americana », tout aussi bouleversante de nostalgie et de douceur d'un petit-fils qui voit son grand-père disparaître et le laisser avec son extraordinaire orme auquel il avait consacré toute sa vie pour le protéger de la graphiose.

L'agencement des nouvelles est impeccable, avec les trois pré-citées pour ouvrir le bal, encadrer les autres et clore le recueil, le tout porté par une écriture toujours très maitrisée et déliée, pleine de vivacité et de sensibilité, s'adaptant à chaque fois au rythme et à la musique de la nouvelle concernée. Je referme ce premier roman épatée par le talent de ce jeune auteur, surtout, sans être désespérée par le chaos éco-anxiogène décrit mais au contraire réconfortée par la chaleur humaine qui se dégage de cette oeuvre intelligente et profonde.

Lu dans le cadre du collectif 68 Premières fois
https://www.facebook.com/68premieresfois/
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Un recueil de nouvelles à garder à portée de lecture, pour de temps à autre s'imprégner à nouveau de l'ambiance particulière de l'un ou l'autre texte.


Ce sont sept textes, très différents les uns des autres, dans leur longueur, le style d'écriture (ne pas s'effrayer par le joual de la première nouvelle, elle offre un exotisme transitoire, dont il faut profiter avec décontraction), les personnages variés de l'enfant au vieillard, des femmes et des hommes, aussi divers que les passants sur un trottoir, même si à chaque fois le narrateur est masculin. Mais derrière les différences, un leitmotiv, un bilan sans appel, un requiem pour une humanité prise aux pièges de son incurie.

Et malgré tout, de l'espoir derrière le chant funèbre, car chacun des personnage imagine ou met en oeuvre des solutions, à son échelle, mais avec conviction. (Sauf peut-être dans la première nouvelle, faute de possibilité pour l'enfant malade d'agir, sinon en exprimant sa colère contre l'injustice de son sort) .

C'est lumineux, autant que la couverture, malgré l'inéluctable. D'ailleurs à y bien regarder, sur cette couverture, on peut y ressentir la brûlure d'un soleil non filtré, la sécheresse d'un arbre assoiffé, et la montée des eaux .


J'ai aimé chaque texte, et eu l'impression de lire autant de romans, tant il en ressort à chaque fois une puissance narrative qui vous attire au delà des mots.

Lien : https://kittylamouette.blogs..
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Ce recueil de nouvelles est un coffre aux trésors renfermant émotions, tendresse, humour au service de la cause écologique. Chaque nouvelle en effet, quand elle n'est pas directement liée à un problème écologique, y fait toujours allusion, comme c'est le cas dans étranger, l'histoire de cet homme qui noie son désespoir dans l'alcool, et qui se retrouve en ville, face à un coyote.

L'auteur a su enrober les grands maux de l'humanité dans des récits passionnants réveillant les émotions du lecteur :

Dans « A boire debout », il raconte la lente agonie d'un adolescent atteint de cancer, qui, pour toute distraction, écoute la radio qui lui apporte des nouvelles de notre planète, et pas de bonnes nouvelles ! Pluies, montée des eaux, populations réfugiées, disparition des ours polaires... une nouvelle triste et préoccupante, dont l'écriture relève du génie, particulièrement à la fin.

La deuxième s'intitule couplet, ce n'est pas celle que j'ai préférée : elle mêle l'histoire d'un jeune couple dont la femme attend un enfant, et la disparition des baleines noires. Si la fin pose une question concernant la mise au monde d'enfants humains qui se justifie, je l'ai trouvée assez violente et ne cadrant pas avec les personnages et l'ensemble de la nouvelle.

Feux doux, la quatrième, raconte l'histoire d'un homme attaché à son jeune frère, élève brillant, étudiant à l'avenir prometteur, si cet avenir toutefois, se place dans les normes de nos sociétés, incluant la carrière, la fortune et les relations. Mais ce frère conscient du malaise de la planète, prendra d'autres chemins...

Dans « fin du monde », notre héros, jeune adolescent, s'est approprié un beau terrain de jeu, un bois à l'état sauvage à la sortie de la ville, territoire de prédilection pour les bêtises, les cabanes, la liberté d'agir en cachette des parents, en bande de préférence... Mais à la sortie de l'hiver, il voit cet espace rasé et prêt pour la construction d'un lieu de résidence, la ville s'étend au détriment de la nature.

Dans « générale », le narrateur raconte l'histoire de sa tante Angèle qui toute sa vie, va montrer à quel point son dynamisme la porte pour défendre les oiseaux qui se sont installés sur son terrain et disparaissent soudainement.

La dernière sera celle que j'ai préférée : amour, tendresse et complicité d'un jeune homme et de son grand-père. Ce grand père qui lui raconte son arbre, un orme centenaire en danger comme les autres arbres de cette espèce, menacé par la graphiose. Dans cette nouvelle, on lira un magnifique conte du grand-père.

L'auteur, par un savant mélange d'émotions et de catastrophe écologique, semble avoir trouvé le mode d'emploi pour tirer la sonnette d'alarme et faire prendre conscience des dangers qui menacent l'humanité. Ce livre devrait donc être lu à grande échelle. Je vous recommande cette pépite !
Lien : https://1001ptitgateau.blogs..
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7 histoires qui disent la fragilité du monde

Dans ce recueil, Antoine Desjardins réussit le tour de force de raconter les maux de notre planète sans parti-pris militant, ce qui donne encore davantage de force à ses écrits.

Ce premier livre du Québécois Antoine Desjardins rassemble sept nouvelles qui, pour certaines, se rapprochent davantage d'un court roman et qui ont pour point commun de parler d'écologie et des dangers qui guettent notre planète. le tout avec beaucoup d'élégance et de finesse, presque comme en arrière-plan du récit. C'est le cas de "À boire debout" qui ouvre le livre. On y croise un garçon de 16 ans coincé au septième étage de l'hôpital de Montréal. L'étage de ceux dont l'espérance de vie est très limitée. Pour le narrateur, tout a commencé le vendredi 26 novembre 2017 en cours de biologie. Une soudaine faiblesse suivie d'une perte de connaissance. Les premiers traitements s'avèreront inefficaces. Suivront alors une batterie de tests et l'hospitalisation. «Mon corps a jamais répondu aux traitements comme prévu. Après quatre semaines de chimio, la leucémie s'était pas résorbée à leur goût. Ils ont contre-attaqué avec une nouvelle ronde de chimio, m'ont passé au micro-ondes avec leur machine intergalactique, rectifié les doses, essayé une couple de nouveaux médicaments. Ils m'ont dit leurs noms, mais à part le «Vin Christine», je les ai tous oubliés. Ils sonnaient pas mal tous comme des noms de joueurs de hockey russes.»
En attendant l'échéance, le temps se déroule au rythme des soins et des visites. Celles de la famille qui se désespère et s'épuise, y compris financièrement, allant jusqu'à provoquer un sentiment de culpabilité pour le garçon qui se dit que s'il partait plus tôt, cela arrangerait tout le monde. Celle de son infirmière préférée qui lui remonte le moral. Au fur et à mesure que son mal le ronge, des rêves de catastrophe le hantent, à l'unisson des informations qui parlent du réchauffement climatique, du détachement d'un iceberg géant ou encore d'une attaque d'ours affamés dans un village.
La seconde histoire se déroule d'abord à Cape Cod où Sam et son ami assistent au passage des baleines. Et le spectacle est au rendez-vous dans cet endroit réputé pour le ballet des cétacés. de retour à Montréal avec les images du couple formé par une baleine et son baleineau, ils se mettent à la recherche d'un appartement un peu plus grand pour pouvoir accueillir leur progéniture. Mais la crise du logement n'est pas qu'un slogan et il leur faudra se consoler en dénichant une maison à Laval-des-Rapides. C'est là que la nouvelle de la mort de «leur» baleine va les secouer. D'autant que le cas n'est pas isolé. L'activité humaine allant entrainer la fin de l'espèce. Je ne dirai rien de l'épilogue de cette sombre fable.
Dans «Étranger», on fait la connaissance d'un homme parti noyer son chagrin dans l'alcool après que sa femme l'ait quitté et qui erre passablement ivre dans le quartier où se trouve le domicile de son ex-femme. Des bruits près des sacs à ordure attirent son attention et il finit par se retrouver nez à nez avec un coyote. Une histoire de peur et là aussi un épilogue inattendu.
«Feu doux» nous est raconté par Cédric, l'aîné d'une fratrie qu'il compose avec ses deux soeurs cadettes Sophie et Maude et son frère benjamin, Louis, qui a huit ans de moins que lui et qui va s'avérer très doué. «Une fois mon frère installé en résidence et ses études subventionnées par l'université McGill, mes parents ont enfin pu souffler un peu. Toutes ces années de dur labeur, de surtemps, de dévouement, de sacrifices, n'avaient pas été vaines. Ils irradiaient de fierté. Leurs quatre enfants, des universitaires. Leur petit dernier, un génie en devenir. Chacun avait trouvé sa voie. Chaque chose avait trouvé sa place.» Sauf qu'à l'issue de ses brillantes études de Droit, il décide de faire un grand voyage. de Birmanie, il ira en Inde. Puis part en Mongolie, en Indonésie, aux Philippines, au Japon, en Nouvelle-Zélande pour atterrir en Australie. C'est alors que son aîné s'est rappelé la phrase de son prof de biologie: le génie frôle toujours la folie. Une phrase qui va le hanter, y compris lorsque Louis revient à Montréal pour se spécialiser en droit de l'environnement. Car son engagement est à mille lieues de ses capacités. Il fait dans le bénévolat et l'ascétisme avant de décider de revenir aux sources, de travailler avec et pour la nature. La question qui le taraude - autant que le lecteur - est alors. Peut-on le condamner pour cela?
«Fins du monde» tient du rite de passage pour une bande de gamins. Si leurs parents leur ont interdit de franchir le périmètre constitué par quatre blocs de béton, ils décident de franchir le boulevard et, à travers le bois, d'escalader un bâtiment en ruine. Une mission qui permet de prendre un autre statut. Mais un terrain de jeu qui va disparaître, rasé par les bulldozers pour laisser la place à un nouveau quartier. La fin de l'enfance s'accompagne ici d'un désir de vengeance, de dégrader les maisons en construction. Des expéditions qui vont mal finir...
«Générale» met en scène Angèle, la tante du narrateur. Cette dernière s'est battue contre l'érection d'un gazoduc sur les terres familiales et est devenue depuis ce combat homérique une ardente défenseuse de la nature, offrant notamment aux oiseaux un terrain favorable à la nidification. Mais un matin, les centaines d'espèces qui vivaient là ont disparu, laissant place à un silence de mort. Que s'est-il passé? Les hypothèses s'accumulent sans offrir de réponse définitive. Quel avenir se dessine-t-il?
Pour clore le livre, «Ulmus Americana», le nom scientifique de l'orme américain, raconte le lien très fort entre un grand-père et son petit-fils. Après quelque quarante années à travailler comme charpentier, le grand-père s'occupe de son petit-fils et de son orme, dont il lui raconte la légende. Un superbe conte qui va nourrir le jeune homme. Mais l'arbre est malade, victime d'un parasite qui le tue à petit feu. Comme le grand-père rongé par un cancer. Une dernière nouvelle qui fait écho à la première et boucle en quelque sorte la boucle.
Signalons pour ceux que le vocabulaire ou les expressions québécoises rebuteraient qu'il est aisé d'en comprendre le sens dans le contexte. de plus, l'éditeur a eu la bonne idée d'adjoindre un lexique à la fin du recueil.


Lien : https://collectiondelivres.w..
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Ce que j'ai ressenti:

Je fais silence. Parce que je veux écouter les oiseaux, le chant des baleines, les déplacements des coyotes. Je veux entendre l'arbre, les feuilles et l'herbe qui pousse. Je veux être sûre que tout est encore là, à faire du bruit. Y prêter attention. Avant les Fins du monde. Parce qu'il y a des urgences qui crient, qui fleurissent ici ou là, Antoine Desjardins nous fait un bouquet de 7 nouvelles où l'Indice des Feux est à son point de bascule. Il fait le lien entre toutes, avec un fil conducteur de chocs et d'émotions fortes, afin de nous donner à lire, une flamboyance.

Ce recueil, c'est une urgence. de multiples urgences cachées dans le banal, dans la vie ordinaire, dans les foyers. le Maintenant, alerte. Des petites fenêtres, ici ou là, pour ressentir au plus profond, le malaise latent. J'ai peur du suicide à Feux Doux, j'ai peur de la maladie, de la vieillesse, des champignons. J'ai peur quand je vois que tout fout le camp. J'ai peur des game over, du Groenland qui se ramollit, des virus, du manque de lumière…Peut-être que vous allez croire que je suis « chicken », mais qu'importe! Je voudrais Mettre. Mon.Fucking.Cadran enfin à l'heure de nos amours, de notre environnement, du vivant sous toutes ses formes. Je voudrais ressembler à tante Angèle, être un peu de Louis, avoir la patience de Grand, voyager avec Couplet…Parce qu'on ne peut dissocier l'humain de son environnement, l'auteur prend le parti d'intégrer des notions fondamentales de ces dommages irréversibles planétaires, en écrivant avec une empathie d'une tendresse renversante, des histoires de vies ordinaires. Et il me vient comme une déchirure…J'y perds mon souffle, des larmes et des morceaux de chairs, mais j'y gagne en perspicacité, en sensibilité. C'est un impact inouï.

Je ne veux pas devenir zombie, pas laisser mourir le temps, pas plus que regarder crever la faune et la flore de cette planète. Je refuse de m'y résoudre. Je veux retrouver le lien avec le Vivant, -avant la mort-. Parce qu'on le sait que c'est inévitable, autant ne pas être dans une forteresse d'indifférence monstrueuse, autant choisir d'éteindre les feux de la destruction, autant lire ce livre. Parce que je ne veux pas me jeter contre la nostalgie d'un monde que le profit aura déchiqueté, j'aimerai brandir l'Indice des feux devant vos yeux, avant qu'on ne soit submergé d'une déferlante telle qu'on ne pourra même plus boire debout…Et tant que j'y suis, j'aimerai vous dire que je me suis pris 7 « kicks », j'en reviens « Maganée »…Mais…Avec un immense coup de coeur! À vous, maintenant, d'aller toffer les feux!

Remerciements:

Je tiens à remercier très chaleureusement Babelio ainsi que les éditions La Peuplade pour leur confiance et l'envoi de ce livre.
Lien : https://fairystelphique.word..
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Un recueil de nouvelles qui incluent des éléments de changements écologiques. Ce n'est pas un essai, mais plutôt des exemples de vies ordinaires dans le contexte très actuel de l'urgence climatique :

- Un ado qui se meurt du cancer… pendant que la pluie tombe et que les glaciers fondent au Groenland…

- Un couple qui s'interroge sur son avenir pendant que les baleines noires se meurent…

- Un divorcé plein de ressentiment alors que des coyotes se promènent dans la ville…

- Un gamin qui affronte le monde mystérieux de la forêt et des promoteurs rasent un parc en pleine nuit…

- Une dame qui a combattu pour empêcher un pipeline de traverser ses champs et qui se lève un matin pour constater que les oiseaux ont disparu…

- Un garçon trop génial, aux études brillantes, qui conçoit des jardins urbains et cherche une autre façon de vivre…

- Un homme âgé qui a protégé son arbre de la maladie des ormes, un sage qui demande de « prendre soin de tout, en particulier de ce qui est en train de disparaître ».

Un recueil touchant et une belle écriture, très réaliste, qui apporte son lot de réflexions.
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***,*

Notre planète est en danger. Jusque là, malheureusement, je ne vous apprends rien. Ce que je peux, je dois, vous faire découvrir c'est le recueil de nouvelles d'Antoine Desjardins, qui écrit avec talent sur ces maux d'hier, d'aujourd'hui et de demain.

Avec beaucoup de tendresse, il sait mettre des mots sur ce fera notre malheur si nous ne faisons rien : la fonte des glaces ou encore la disparition d'espèces.
Grâce à ses 7 nouvelles, Antoine Desjardins attire notre attention. Avec subtilité, il plante un décors, une histoire, des personnages. Si la catastrophe arrive, c'est bien que tout ceci n'aura pas joué son rôle de barrière, n'aura pas alerté sur l'imminence du danger...

Antoine Desjardins ne dénonce rien. Il annonce... Des feux sont allumés un peu partout autour de nous. Qu'ils soient proches ou lointains, nous ne pouvons pas ignorer ces indices...

Merci aux 68 premières fois pour cette belle découverte !
Lien : https://lire-et-vous.fr/2021..
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Les comportements humains bousculent la nature, les changements climatiques en étant le meilleur exemple. Dans ce recueil de nouvelles, l'auteur illustre quelques-unes de ces conséquences néfastes en les intégrant dans des tranches de vies qui n'y sont pas, de prime abord , reliées. le résultat est inégal, allant de l'éblouissant au plus léger, sans toutefois ne jamais décevoir. La fusion des deux thèmes dans certaines allégories est géniale, je pense ici particulièrement à “À boire debout” et “Feu doux' alors que celle du coyote urbain m'a semblé moins évidente, bien que l'histoire en soi reste amusante.

Mort d'homme et mort d'arbres, disparition d'oiseaux et météo chamboulée, angoisse de paternité et extinction des baleines noires, empiétement urbain et perte de nature, autant de liens, joliment emmenés, qui portent à réflexion. En soi, les récits captent l'intérêt et, en prime, sensibilisent. On est loin du pamphlet, rien d'agressif ici. Juste une prise de conscience. Comme s'il n'était pas déjà trop tard. Espérons-le . . .
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Sept nouvelles étonnantes, dures, émouvantes, grinçantes, pour raconter à l'envers non pas ce que l'homme a fait de mal à la nature, mais en miroir ce que cela fait à l'homme d'avoir fait du mal à la nature, car on en est là: la destruction de la biodiversité, le dérèglement climatique intégrés, métabolisés en nous et qui viennent modifier en profondeur l'ADN de nos pensées.

Ainsi ce jeune cancéreux en phase terminale pour lequel le bruit de la pluie n'est plus un délicat soulagement mais l'évocation d'inondations apocalyptiques, ainsi cette femme enceinte pétrifiée dans sa maternité par la mort des baleines, ainsi cet enfant qu'un peu de nature dans un terrain vague terrorise et sa bétonisation rend méchant.

Un peu de soleil quand même, avec la magnifique nouvelle finale, variation autour de l'éternel thème "le vieil homme et son arbre". Rien que pour cette dernière, ce recueil vaut d'être lu!
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J'aime bien l'idée que les 68 premières fois introduisent dans leur sélection un recueil de nouvelles, même si ce n'est pas mon genre habituel de lecture.
J'ai eu du mal avec toute la première partie du livre, mais beaucoup apprécié la deuxième partie, plus émouvantes.
Sept nouvelles plus ou moins égales, mais touchantes. Telle que l'histoire du grand frère qui surprotège son cadet comme une mère-poule, ces enfants et leur terrain de jeux ou bien cette femme qui va chercher ces oiseaux qui ont disparu de son jardin. Quand à la dernière nouvelle, qui relate la relation filiale petit fils et grand-père et qui nous parle d'un arbre centenaire.
J'ai donc été très émue par ces nouvelles et plus particulièrement la dernière.
Chaque nouvelle à un lien avec la nature humaine ou animale ou autres, qui nous questionne et donne à réfléchir.
Un bon premier roman.
Merci aux 68 premières fois et aux Éditions La peuplade de m'avoir permis de découvrir ce livre.
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