Pourtant quand je suis seule chez moi, je me retrouve toujours à un moment ou un autre sur Facebook, à tenter d'espionner mon ex ou d'autres mecs que j'ai fréquentés, pour voir ce qu'ils font, avec qui, quel genre de vie ils ont et que j'aurais avec eux si ça avait marché. Puis je finis immanquablement par commenter un statut Facebook, par exemple prendre part à un débat inutile en croyant que j'ajoute mon grain de sel à cette œuvre collective qu'est la société, par penser qu'en ajoutant ma griffe je participe au changement, alors que tout ce que je fais, c'est combler un vide.
C'est étrange parce que, même si on n'est pas encore attaché à l'autre et qu'on perd d'un coup tout respect pour lui, ça fait mal quand même. Je ne sais pas où exactement ça fait mal .
A l'espoir, je pense.
Anik, 22 h 14
Aloooooors ?
Sarah, 22 h 15
Pas de papillons.
Anik, 22h 19
Les papillons sont surestimés. On se l'est déjà dit. Le mieux , ce sont les chenilles. C'est ce que je vis avec Alex.
Sarah, 22 h 20
Les chenilles ?
Anik, 22 h 20
Les chenilles qui se transforment en papillons.
Je ris et je le regarde avec ce sentiment qui m'habite depuis que... Depuis que quoi exactement? Depuis que je le connais? Non. Depuis que je l'ai choisi? Non. Depuis que j'ai accepté que l'amour, c'est juste ça. Rien de plus. Ça ne m'a pas surprise dans le détour. Ça n'a pas été les coups de foudre que j'ai vécus quelques fois. Ça n'a pas changé ma conception du monde. Ça ne m'a pas transformée. a ne m'a pas transpercée comme une épée. Ça ne m'a pas causé d'angoisse. Ça ne m'a pas placée dans un état d'insécurité et de questionnements. Quelque chose qui, lorsque c'est là, n'est rien de plus que des moments partagés avec quelqu'un, avec qui tu peux inventer ta façon de les vivre.
Cette cicatrice en devenir que je n’ai plus envie de cacher. J’ai décidé d’en être fière. Parce que je me dis que toute cicatrice est le tatouage d’une histoire vécue par le corps, une preuve qu’on a survécu à quelque chose, vaincu un obstacle.
Peut-être que parfois, on rêve si fort que nos illusions prennent le dessus sur la réalité.
Je ris et je le regarde avec ce sentiment qui m'habite depuis que... Depuis que quoi exactement? Depuis que je le connais? Non. Depuis que je l'ai choisi? Non. Depuis que j'ai accepté que l'amour, c'est juste ça. Rien de plus. Ça ne m'a pas surprise dans le détour. Ça n'a pas été les coups de foudre que j'ai vécus quelques fois. Ça n'a pas changé ma conception du monde. Ça ne m'a pas transformée. a ne m'a pas transpercée comme une épée. Ça ne m'a pas causé d'angoisse. Ça ne m'a pas placée dans un état d'insécurité et de questionnements. Quelque chose qui, lorsque c'est là, n'est rien de plus que des moments partagés avec quelqu'un, avec qui tu peux inventer ta façon de les vivre.
On s'en fout des appartements génériques et des haricots rouges. On s'adonne bien c'est tout ce que ça prend au début.