Citations sur Sa vie dans les yeux d'une poupée (44)
Quand le sentiment d'injustice se cogne contre le constat de sa propre impuissance, quand la souffrance qui en résulte devient intolérable, alors naît la colère.
Colère contre soi, quand on se trouve bête ou coupable de ne savoir mieux se battre. Colère contre ces autres qui n'en ont que faire et sont à des années-lumière de vos malheurs ridicules.
Colère contre tout le monde, la terre entière, personne. Contre personne en particulier, alors elle revient se nicher à l'intérieur et tourne, tourne, tourne encore. A vide, croit-on, mais rien n'est plus faux.
La colère, même rentrée, ça se nourrit de ce qu'on a en soi. Ca noircit tout, rend chaque chose aigre, vous fait cynique, agressif et violent. Vous pousse à chercher les embrouilles pour le plaisir d'en découdre avec le premier venu, parce qu'on sait bien que, sans cela, la rage vous tuera.
La colère, c'est comme un cancer qui vous ronge, comme un cri qu'on a envie de hurler de toute sa rage, une rage plus grosse que soi, à s'en briser la voix, à s'arracher la gorge et à vomir ses tripes, à se péter tous les vaisseaux dans un AVC qui vous laisserait sur le carreau, peut-être, mais en paix, enfin...
J'ai pardonné des erreurs presque impardonnables , j'ai essayé de remplacer des personnes irremplaçables et oublier des personnes inoubliables .
En le serrant contre elle, le corps de l'enfant, dans un état de putréfaction plus avancé encore que celui des deux autres cadavres, laisse échapper un gargouillis ainsi qu'un liquide sirupeux.
" Et chaque jour, elle revoit défiler toute sa vie dans les yeux d'une poupée. "
L'espoir. C'est terrible, l'espoir. On s'y accroche de toutes ses forces parce que, au final, c'est tout ce qu'on a et que, sans ce sentiment pourtant si fragile qu'un simple silence peut le briser, on n'est rien, on est mort.
Quand le sentiment d'injustice se cogne contre le constat de sa propre impuissance, quand la souffrance qui en résulte devient intolérable, alors nait la colère.
Colère contre soi, quand on se trouve bête ou coupable de ne pas savoir mieux se battre. Colère contre ces autres qui n'en ont que faire et sont à des années-lumière de vos malheurs ridicules.
Colère contre tout le monde, la terre entière, personne. Contre personne en particulier, alors elle revient se nicher à l'intérieur et tourne, tourne, tourne encore. À vide, croit-on, mais rien n'est plus faux.
La colère, même rentrée, ça se nourrit de ce qu'on a en soi. Ça noircit tout, rend chaque chose aigre, vous fait cynique, agressif et violent. Vous pousse à chercher les embrouilles pour le plaisir d'en découdre avec le premier venu, parce qu'on sait bien que, sans cela, la rage vous tuera.
La colère c'est comme un cancer qui vous ronge, comme un cri qu'on a envie de hurler de toute sa rage, une rage plus grosse que soi, à s'en briser la voix, à s'arracher la gorge et à vomir ses tripes, à se péter tous les vaisseaux dans un AVC qui vous laisserait sur le carreau, peut-être, mais en paix, enfin...
C'est ce que j'appelle déshumaniser les vieux. Ils deviennent animaux, étrangers à leurs propres corps, sont obligé de subir des humiliations au quotidien et finissent par préférer glisser dans l'apathie et le détachement en attendant la mort plutôt que de se voir subir ça...
p200.201
Voilà, c'est fini. C'est tout. La vie reprend, ou plutôt continue, car le monde ne s'est pas arrêté de tourner parce qu'un homme a violé une femme. Ça arrive tous les jours, rien de plus banal. Rien de plus anodin. Tellement facile à ignorer. Á oublier D'ailleurs, n'a-t-elle pas simplement rêvé? Tout cela ne peut-il pas disparaître de sa mémoire si elle se jure de ne plus jamais y penser? Si. Il faisait noir. Il n'y avait personne. Sans témoin, sans elle pour vouloir s'en souvenir, plus rien. Ça ne s'est pas produit.
J'ai pardonné des erreurs presque impardonnables, j'ai essayé de remplacer des personnes irremplaçables et oublier des personnes inoubliables. J'ai agi par impulsion, j'ai été déçu par des gens que j'en croyais incapables, mais j'ai déçu des gens aussi. J'ai tenu quelqu'un dans mes bras pour le protéger. J'ai ri quand il ne fallait pas. Je me suis fait des amis éternels. J'ai aimé et l'ai été en retour, mais j'ai été aussi repoussé. J'ai été aimé et je n'ai pas su aimer. J'ai crié et sauté de tant de joies, j'ai vécu d'amour et fait des promesses éternelles, mais je me suis brisé le coeur tant de fois!J'ai pleuré en écoutant de la musique ou en regardant des photos. J'ai téléphoné juste pour entendre une voix, je suis déjà tombé amoureux d'un sourire. J'ai déjà cru mourir par tant de nostalgie et j'ai eu peur de perdre quelqu'un de très spécial (que j'ai fini par perdre)... Mais j'ai survécu! Et je vis encore!
C'est un silence tout en subtilité qu'elle a appris à interpréter dans le souffle et les rares sourires qu'elle guette comme des bouées dans une mer démontée. Parfois elle aimerait le briser, ce silence, le traverser en hurlant comme on triomphe d'un désert.