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Citations sur Vivons heureux en attendant la mort (71)

L'âge mûr, par définition, c'est la période de la vie qui précède l'âge pourri.
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Maudite soit la sinistre bigote grenouilleuse de bénitier qui branlote son chapelet en chevrotant sans trêve les bondieuseries incantatoires de sa foi égoïste rabougrie. Mais maudit soit aussi l'anticlérical primaire demeuré qui fait croacroa au passage de mère Teresa.
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Est-il indispensable d'être cultivé quand il suffit de fermer sa gueule pour briller en société ?
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Le seul remède à la vie, c’est la mort librement consentie. L’exemple vient d’en haut : " Suicidez-vous jeune, vous profiterez de la mort ", nous dit le Christ avant de s ‘autodétruire sur la croix à l’aube de sa trente-troisième année.
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"- Alors tu viens, chéri ?" dit encore la mort, dans un souffle infernal et brûlant qui m'envahit le cou jusqu'à la moelle. " Allez, viens. Je te promets que la nuit sera longue. Je te ferai tout oublier. Tu oublieras la pluie, ta vieillesse qui pointe, les passages cloutés, les bombes atomiques ; le tiers provisionnel et l'angoisse quotidienne d'avoir à se lever le matin pour être sûr d'avoir envie de se coucher le soir" (page 96)
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Cette histoire, je la dédie tout spécialement aux milliers d'aveugles qui me lisent et qui ont, j'en suis sûr, mille fois plus d'humour que les faux-culs qui leur font l'aumône de leur pitié rabougrie en les baptisant "non-voyants" avec une pudibonderie de bigots culs-pincés tout à fait répugnante. Mais qu'attendre d'autre de ce siècle gluant d'insignifiance où l'hypocrisie chafouine est instaurée en vertu d'Etat par la lâcheté des cuistres officiels qui poussent la fourberie jusqu'à chialer sur la Pologne en achetant du gaz aux Russes.
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"Tels furent les premiers mots de Robinson Crusoé à celui qui allait s'appeler Vendredi. Pourquoi Vendredi et nom Dimanche ? Tout simplement pour reprendre le mot charmant de Louise Michel déclinant l'invitation de Karl Marx à la soirée de clôture de la Ière Internationale :
- Dimanche, c'est pas possible, j'ai mes radadas." (page 153)
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Attention, ne vous méprenez pas sur mes propos, je n’ai rien contre les racistes, c’est plutôt le contraire. Par exemple : dans Une journée particulière, d’Ettore Scola, Mastroianni, poursuivi jusque dans sa garçonnière par les gros bras mussoliniens, s’écrie judicieusement à l’adresse du spadassin qui l’accuse d’antifascisme : « Vous vous méprenez, monsieur, ce n’est pas le locataire du sixième qui est antifasciste, c’est le fascisme qui est antilocataire du sixième. »
« Les racistes sont des gens qui se trompent de colère », disait avec mansuétude le président Senghor.
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Lettre ouverte à monsieur le chauffeur du taxi immatriculé 790 BRR 75

"Je ne vous oublierai jamais. C’était par un de ces matins d’avril parisien, tout frémissant de printemps sous les platanes vert tendre où l’imbécile et le poète se prennent à trouver la vie belle.

Ainsi allais-je, du pas crétin de ma démarche alexandrine, l’esprit bourgeonnant de pensées éclatantes, quand vous parûtes, monsieur, et m’assombrîtes soudain la tranquillité.
Vous vous êtes rangé le long du trottoir à dix mètres devant moi. La porte arrière côté trottoir s’est entrouverte avec une lenteur infinie, sous la pression désordonnée d’une main fébrile que prolongeait un bras nu décharné.
C’était une main effroyablement tordue par les rhumatismes, désespérément crochue pour ne pas lâcher la vie, une main translucide parsemée de ces étranges taches brunes et lisses qui dessinent parfois d’improbables mouches sous la peau des vieillards finissants. Au prix d’un effort pictural surhumain, de sa main jumelle, cette main pitoyable rutilait par cinq fois de l’éclat saugrenu d’un vernis cerise, dérisoire coquetterie de la très vieille dame qui devait constituer, à l’évidence, la partie cachée de ce membre à peine supérieure.
Je ne le dis pas à votre intention, monsieur le chauffeur du taxi 790 BRR 75, car il me plaît de penser que la sérénité de votre abrutissement global ne vous autorise pas à hisser votre entendement au-dessus d’une rumination céphalogastrique de base, mais il me semble que nous ne devrions pas sourire de cette ultime tentative de plaire qui incite les vieillards au bord du grabat à continuer à se peindre. C’est peut-être une expression de l’instinct de conservation. J’ai entendu un jour Mme Simone Veil faire observer que la plupart des rescapés des camps de la mort nazis avaient puisé la force morale et physique de survivre dans un souci quotidien de fragile dignité qui les poussait à continuer de se tailler la moustache ou de se tresser les nattes jusqu’au fond de leur enfer.
De la portière que la première main maintenant tant bien que mal entrouverte, la seconde a jailli, fébrilement cramponnée à une sobre canne blanche qui battait l’air en tous sens à la recherche aveugle d’un bout de trottoir ou de caniveau. En même temps, la tête et la jambe gauche de votre cliente, monsieur le chauffeur, tentèrent une première sortie de l’habitacle enfumé e gauloises et tendu de skaï craquelé qui vous tient lieu de gagne-pain automobile.
C’était une jambe de vieille de vieille, autant dire un tibia décharné, avec un gros genou ridicule en haut, et, à l’autre extrémité, un escarpin noir dont la boucle dorée tentait en vain d’apporter un éclair de gaieté pédonculaire à ce mollet posthume.
Incapable de s’extraire seule de votre taxi, cette si vieille dame lançait tant bien que mal, à petits coups comptés de sa nuque fripée, une tête ratatinée de tortue finissante dont les yeux usés appelaient à l’aide en vain, au-dessus d’un de ces sourires humbles des vieux dont Brel nous dit qu’ils s’excusent déjà de n’être pas plus loin.
Enfin elle apparut à la rue tout entière, en équilibre au bord de la banquette, hagarde, en détresse, les bras tendus vers rien, les jambes ballantes au-dessus du bitume, le corps brisé, péniblement fagoté dans un sombre froufrou passé, suranné, elle apparut, ridicule, enfin, comme la mouette emmazoutée qui ne sait plus descendre de son rocher.

Cette scène, d’une consternante banalité pour qui sait regarder la rue, ne dura pas plus d’un instant, et j’y mis fin moi-même en aidant la vieille dame à toucher le sol, mais cet instant me parut s’éterniser jusqu’à l’insoutenable à cause de vous, monsieur le chauffeur du taxi 790 BRR 75. Pendant tout le temps que cette dame semi-grabataire vécut en geignant son supplice ordinaire, vous ne bougeâtes pas d’une fesse votre gros cul content de crétin moyen populaire, et vos pattes velues d’haltérophile suffisant ne quittèrent pas une seconde le volant où vos doigts pianotaient d’impatience. Pas une fois votre tête épaisse de con jovial trentenaire ne quitta le rétroviseur où vos petits yeux durs de poulet d’élevage ne perdaient rien de ce qui se passait dans votre dos.
Dormez tranquille, monsieur le chauffeur du taxi 790 BRR 75. Il ne viendrait à personne l’idée de vous inculper, à partir de mon témoignage, de non-assistance à personne en danger. Vous n’avez strictement rien fait de mal ou d’illégal. Vous n’avez pas laissé un enfant se noyer. Vous n’avez pas regardé un piéton blessé se vider de son sang devant votre capot. Vous êtes irréprochable. L’infinie médiocrité de votre lâcheté, l’impalpable étroitesse de votre égoïsme sordide et l’inélégante mesquinerie de votre indifférence ne vous vaudront d’autre opprobre que celui du passant quelconque qui, dans l’espoir de vous voir un jour tomber de béquilles pour avoir l’honneur de vous ramasser par terre, vous prie d’agréer, monsieur le chauffeur du taxi 790 BRR 75, l’expression de mes sentiments distingués. »
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Je hais les taxis!

Il n'y a que deux sortes de chauffeurs de taxi :
ceux qui puent le tabac,
et ceux qui vous empêchent de fumer.
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