Quand on connaît le personnage de G. d'Estoc, féministe et anarchiste, amante de Maupassant et de nombreuses femmes, on peine à ne pas prendre ce pamphlet pour une caricature haineuse. Tout est fait pour laisser penser que ce texte acerbe qui dissimule les noms pour s'en prendre à Rachilde a été écrit par un homme, et plutôt un sacré macho ! Il est difficile de plaider la bonne fois en faveur de Gisèle d'Estoc sachant que ladite Rachilde l'avait éconduite peu de temps auparavant. Ont-elles été amantes ou Rachilde s'est-elle refusée à la réputée l'irrésistible Gisèle ? Les choses sont incertaines mais cette dernière est susceptible et rancunière (elle défia à l'épée une autre de ses amantes, Emma Rouër, si celle-ci a réellement existé...) et ce petit essai a pour but de massacrer la réputation de femme de lettres de Rachilde et de mettre en doute le fait que son roman Monsieur Vénus (sulfureux pour l'époque) ait été écrit alors qu'elle était une vierge de vingt ans.
Si ce n'est la magnifique langue, c'est une lecture décevante qui empeste l'hypocrisie et qui n'ajoute pas à la renommée de cette femme libre et injustement oubliée.
Après quelques lectures complémentaires, il semble que le souvenir de Marie-Paule Courbe/G. d'Estoc ait été manipulé au fil des décennies et que ma propre vision de cette femme ne soit peut-être pas très fidèle à la réalité. Pour en savoir plus, lire les articles de Nicole Cadène et l'ouvrage très documenté de Gilles Picq, Reflets d'une Maupassante aux éditions des Commérages.
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