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Citations sur Samsara (18)

Après la Pangée, et la première dislocation des continents, la plaque indienne, un continent à elle seule, une très grande île à la dérive, venue du sud à pleine vitesse, avait heurté l'Asie. Elle continuait à l'emboutir depuis ce parking de l'hôtel Sparsa. Sa poussée provoquait craquements et séismes dans le nord, tremblements de terre tout autour du plateau tibétain, et augmentait peu à peu, dans mon dos, l'altitude de l'Himalaya, centimètre après centimètre.
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Un peu en retrait du fleuve, l'église du « Sacré-Cœur de Chandernagor » était flanquée d'une grotte de Lourdes, sur laquelle de grands singes irrévérencieux à longue queue en balancier faisaient les guignols au-dessus de l'imperturbable Bernadette Soubirou, laquelle en ses très lointaines Pyrénées eût été davantage surprise de voir apparaître l'un de ces animaux inconnus que la Vierge elle-même, dont elle avait au moins vu les images au catéchisme.
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Seul un héron m'avait précédé sur la plage.
C'était un héron gris et blanc très haut sur des pattes jaunes. Depuis la lagune, il avait survolé la lisière de la forêt pour venir distraire son ordinaire de grenouilles en becquetant de petits bidules salés, crabes ou mollusques. Il avançait à pas lents, un peu voûté. Lui manquait sur le bec une paire de lunettes rondes pour figurer un vieillard réincarné en volatile, perdu dans ses pensées, les mains dans le dos. Ou bien il les avait perdues, ces lunettes, et les cherchait sur la grève.
Fumant assis sur un muret, je soupçonnait qu'une manière de vague conscience ne lui faisait pas défaut1.
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Au milieu du chantier dans la fournaise, parmi les arbres secs et les corbeaux noirs sautillant sur l’herbe jaune, des hommes maigres et noueux, leurs torses nus et bruns laqués de sueur et leurs têtes couvertes de turbans de chiffons pleins de poussière, cassaient de la rocaille à la pioche et charriaient des pierres, ainsi que leurs devanciers des siècles plus tôt lors de la construction du monument à la gloire d’un tyran, et je voyais la vie de ces hommes dans l’effroyable roue, la meule qui les broie, la multitude des morts et des estropiés sur le chantier pour la dépouille unique d’un chef, la méprisable entreprise de la vanité ou de la peur de ne pas laisser de traces, quand bâtir des mausolées de papier, rêver allongé sur un lit en fumant des cigarettes constituaient des activités fragiles qui entraînaient après tout de moindres dommages.
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Le confinement était depuis longtemps le seul sport que je pratiquais. Et cette situation ne faisait qu’accentuer ce travers ancien, ou ce goût, depuis l’enfance au Lazaret de Mindin, de ne pas bouger, de ne pas me soucier de la vie matérielle si d’autres y pourvoient, de demeurer calme et seul, cette fascination de la position horizontale qui porte le nom de « clinophilie », comme s’il s’agissait d’une maladie, quand elle est le sage repli pascalien.
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La lignée des générations est un bon instrument de mesure de l'Histoire.
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« C’est curieux comme les morts peuvent sauter sur nous en pleine rue ou dans les rêves. » Cette phrase de Virginia Woolf, je la savais de mémoire et elle me revenait souvent, « sautait sur moi » à l’improviste.
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Dans la position clinophile, les yeux fermés ou contemplant le plafond, vingt-cinq ans jour pour jour après le début, le 21 février 1997, de ce projet « Abracadabra » de douze romans sans fiction, dans douze lieux du monde, je retrouvais la conversation de la veille au soir avec Samuel Berthet.
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Elles semblaient être de Pandurang Khankhoje à Ispahan, ces phrases : « Je me souviens de la faim, de la soif, et du carillon d’une caravane aux chameaux d’étoupe qui me recueillit dans le Nord, tandis que chantaient les grenouilles. Les chameliers aux turbans entourés de ficelle me soignèrent. J’arrivai ici, hébété, stupide, gardé par des enfants couverts d’amulettes. Le prince me recueillit ; dans le monde entier, il n’était bruit que de notre défaite. » Mais elles furent écrites quelques années plus tard, par Malraux, dans L’Expédition d’Ispahan.
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Winston Churchill, qui a servi en Inde et dirige à présent la flotte britannique, sera l’ennemi acharné de Gandhi, ce petit « fakir séditieux » à demi nu.
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