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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
A la fois pudique et d'une précision clinique, le livre de Sonia Devillers est le récit de l'histoire de sa famille qui a vécu les drames cumulatifs d'être juif en Roumanie dans les années trente. Comme tous les juifs d'Europe centrale ils ont vécu les persécutions des régimes totalitaires d'avant-guerre, puis la féroce frénésie destructrice des nazis, puis enfin la paranoïa des régimes communistes. C'est singulièrement dans ce cortège d'horreurs que la contribution du communisme roumain à cet acharnement revêt un intérêt particulier. La Roumanie communiste qui avait un impérieux besoin de devises et de machines a conçu le plan diabolique d'autoriser les familles juives à quitter ce pays verrouillé en échange d'achats par eux et leurs proches émigrés d'animaux reproducteurs de race pour développer l'élevage destiné à l'exportation. Passant par un intermédiaire londonien le régime a organisé ce circuit lucratif pendant des années vers l'Europe puis Israël.
Ce récit éclaire cette zone inconnue de l'histoire et illustre une fois encore que tous les totalitarismes méprisent la personne dans un délire à la fois bureaucratique et burlesque. Ce récit n'est qu'une variation supplémentaire de ce drame de la folie ordinaire dont la communauté juive a été plus que d'autres la victime récurrente.
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La couverture dans la collection j'ai lu m'a interpellé:
le titre "les exportés"
la photo sépia siècle dernier d'immeubles typique ère soviétique.
Ce livre qui décrit la dégringolade sociale des juifs en Roumanie au travers de la famille de l'auteur est facile de lecture tout en étant très instructif sur la Roumanie que je ne connaissais qu'au travers de la chute de Ceausescu. Seconde guerre mondiale, guerre froide égrènent les mesures physiques et sociales ignobles et inimaginables subies par les juifs.
Un bémol sur le propos de l'auteur, son insistance sur le fait que les juifs étaient échangés contre des porcs. je comprends son point de vue et son ressenti, mais pour moi, les gangsters, racketteurs au pouvoir ont "exportés" monnayés sans vergogne une partie de leur population qu'ils ont déstabilisé pour mieux les abuser. Ce livre me pousse à me documenter plus sur ce pays dans ces périodes.
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« Les Exportés » de Sonia Devillers fait partie de cette littérature que je qualifierai volontiers « d' humaniste » .
Une écriture douce pour un récit violent, tourmenté. 
L'histoire d'une famille qui court sur 3 générations, l'histoire d'un pays qui bascule dans l'horreur totalitaire du vingtième siècle.
La Roumanie d'abord, une monarchie parlementaire dans laquelle le parti paysan constitue le socle électoral dominé par une élite éduquée et qui regarde vers la France.
Une famille Juive ensuite, qui va émigrer, revenir et pour finir, se faire « exporter » , participant malgré elle à un vaste marchandage d'état : Juifs contre cochons !!
Cochons, moutons, machines agricoles et bien d'autres choses encore ; tout ce que l'état roumain, soviétisé, était incapable de produire.
Sidération, émotion, empathie, voyeurisme jamais, au cours de ce récit nous marchons dans les pas de l'autrice, à la recherche de son passé, de ses origines, de son histoire.
Sonia Devillers, que je découvre, nous livre un récit intelligent. Aux chapitres, correspond une thématique qui colle à l'histoire de la Roumanie, à la marche du monde et à celle de cette famille Deleanu, au destin improbable, celui d'avoir toujours été au mauvais endroit au mauvais moment.

« Les Exportés », au-delà du récit , un vrai talent d'écriture !
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J'avais une double raison de lire ce livre.

Tout d'abord, l'auteur est venue en parler, dans la librairie de ma ville et m'a donné envier d'acheter son histoire. Ou plutôt l'histoire de ses grands parents, juifs en Roumanie, pendant la seconde guerre mondiale, ayant échappé aux pogroms, puis exportés, vendus contre du bétail, par le régime communiste qui a suivi.

Ensuite, ce livre fait partie des livres à lire dans le cadre d'un jury littéraire, celui de cette librairie, auquel je participe.

Ainsi, l'auteur nous dévoile une partie très méconnue de l'histoire de ce pays d'Europe centrale, rarement mis en avant dans l'art en général.
Sur la forme, j'avoue avoir eu un peu de mal avec un style que j'ai trouvé un peu décousu, voire un peu lourd.
Mais, finalement, peu importe. Car le fond, dans ce témoignage, est ce qui doit être mis en avant et ce qui mérite les éloges pour l'auteur qui en fait part.
On parle bien là de ventes d'êtres humains pour des raisons purement économiques dans un pays dans lequel les juifs avaient été préalablement massacrés.
Si l'Histoire a reconnu le génocide des juifs et les horreurs de la Shoah par l'Allemagne nazie, elle avait laissé dans l'ombre ces ignominies commises par un petit pays discret.
Et l'auteur met cela en lumière. Nous amène à savoir, à ne pas oublier, ce que l'homme peut faire d'ignoble à l'homme.
En ces temps de montée des nationalismes, ce sont des choses primordiales à rappeler.
Le "cela n'arrive qu'aux autres" s'est bien produit pour la famille de cette écrivain.
Soyons donc vigilants et continuons à lire et surtout apprendre de ce genre de récits biographiques.

J'aurais sans doute souhaité que l'auteur creuse un peu plus sur cette histoire trouble du pays de sa famille. Ce texte insiste surtout sur ce qu'on vécu ses grands parents. Il n'empêche que ce livre reste nécessaire dans la mesure où la haine et le mépris de l'existence humaine continuent, hélas, d'être dans le coeur de pierre de certains.
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Sonia Devillers écrit comme elle parle ; avec fougue, vivacité. Elle nous parle de ce qui est arrivé aux juifs en Roumanie au cours du 20ème siècle. Au sein de la grande histoire elle nous raconte sa famille. Pas de pathos, pas de mièvrerie. Des faits. C'est un pan de l'histoire de l'Europe que j'ignorais totalement. C'est un pan de l'histoire de notre continent à connaître et comprendre. Pour que cela ne se reproduise jamais. C'est un livre à lire absolument.
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On connait Sonia Devillers car elle intervient le matin sur France Inter.

Elle vient de publier son 1er livre "Les Exportés" pour raconter l'histoire de ses grands-parents roumains qui sont arrivés en France en 1961. Sa mère avait à l'époque 15 ans.

Les archives de la "Securita" étant ouvertes, elle a pu se procurer et faire traduire le dossier de sa famille d'origine juive.
Elle découvre l'histoire de la Roumanie et surtout la répression contre les juifs, alors que sa grand-mère n'en a jamais fait état.
C'est souvent ainsi les secrets de famille. Fréquemment, la 3eme génération cherche à comprendre l'histoire familiale.
La Roumanie ayant fait l'expérience (peu concluante) de la collectivisation économique et ayant une dette de guerre de 300 millions de dollars, mit en place un système obscur de vente des juifs.

Ce récit est bien étayé avec des dates et faits marquants de l'antisémitisme. Certains passages font froid dans le dos.
Néanmoins, c'est très abordable pour qui ne connait que les grandes lignes de l'histoire de la Roumanie.

Un roman-témoignage à lire !
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Écrire contre l'oubli.
"Dans un régime totalitaire, ce dont on ne parle pas,n'existe pas." Et ,"CE-SILENCE LÀ convenait parfaitement" à ses grands- parents, c'est "comme si ils n'avaient rien ressenti ". Mais, Sonia Devillers veut DIRE ce "grand non-dit " d'"un commerce d'êtres humains" : des juifs en échange de bétails (cochons) en Roumanie de 1958-1965. Oui , ses gds parents après avoir être déchus de leurs droits et identité ont été ensuite vendus pour être "exportés ".
Plutôt qu'un récit, l'impression de lire un essai historique tant il y a une recherche et un développement de la vérité des faits sinistres en croisant des sources plurielles.
Un livre nécessaire pour l'autrice et pour l'humanité. SAVOIR sur la déchéance,l'humiliation, la discrimination, le génocide,la vente des juifs roumains.
Bien écrit .
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Ce roman m'a beaucoup marqué car il a été pour moi une initiation à l'Histoire de la Roumanie après la Seconde Guerre Mondiale. C'est finalement un sujet assez peu mis en avant, en tous cas personnellement, je n'avais jamais entendu parler de tels faits. Témoignage historique proche de l'essai, j'ai trouvé cette lecture assez fluide et prenante.
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J'ai lu grâce à ma librairie le livre de Sonia Devillers qui relate l'histoire de ses grands-parents, de sa mère, tante et arrière-grand-mère arrivés en France en 1961 après un départ « convenu , arrangé, financé » de Roumanie.

À travers ce récit, j'ai découvert et appris que la Roumanie pendant la seconde guerre mondiale et encore longtemps après à effectuer une politique anti sémite, sur la lignée de L'Allemagne nazie, c'est à dire dans un premier temps avec des exterminations et par la suite par la vente de cette population.
Chaque individu avait une valeur marchande…et était vendue contre des cochons , des vaches ou du matériel agricole… le tout supervisé par Henry Jacober et le gouvernement roumain.

J'ai trouvé le sujet intéressant , riche en archives, mais l'écriture était parfois compliquée pour moi.


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L'histoire des grands-parents (et de sa mère) roumains, juifs qui furent exportés contre du bétail. le livre oscille entre le récit familial et les données historiques. L'écriture journalistique laisse peu de place à l'émotion, le livre nous permet d'en apprendre plus sur ce pan de l'histoire européenne et de ce pays finalement mal connu.
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