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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
La journaliste Sonia DEVILLERS a mené des recherches sur un secret familial concernant l'histoire de ses grands-parents maternels. Et à la découverte, au-delà du destin familial, c'est le sort de milliers de juifs roumains qui réussirent à quitter le pays par un ignoble marchandage (échanger des juifs contre du bétail). Oui, vous avez bien lu ! Par l'intermédiaire d'un passeur sans scrupules qui en fera un commerce très rentable.
C'est aussi à travers ce récit, l'antisémitisme d'un pays qui nous est décrit avec force et précision, s'appuyant sur un travail méticuleux (les listes d'échanges notamment sont terribles et ahurissantes !).
Sonia DEVILLERS signe un texte puissant, d'une grande sobriété qui bouleverse, répondant avec une grande précision, aux questions que ces faits historiques méconnus soulèvent.
L'édition poche bénéficie aussi d'une postface fort intéressante suite à la sortie du livre et du retour de roumains non juifs n'ayant pas eu "la chance" de quitter la dictature sous Ceaucescu.
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Un livre absolument édifiant dans lequel la journaliste Sonia Devillers se penche sur l'histoire de sa famille d'origine roumaine, en particulier sur l'exil de ses grands-parents, de son arrière-grand-mère, de sa tante et de sa mère, qui ne lui ont jamais rien raconté ni dévoilé.

Arrivés en France en décembre 1961, l'autrice découvre avec horreur qu'"ils n'ont pas fui". Ils ont été exportés comme de vulgaires marchandises. "On les a laissés partir, ils ont payé pour cela une fortune." Ce "lot de cinq personnes" a été mis à prix et monnayé contre des bestiaux, des bêtes à haut rendement, de préférence des porcs dont le pays avait un énorme besoin ; pas n'importe lesquels, non, des porcs Landrace, une espèce supérieure et pure...

Ce trafic d'êtres humains, ce processus de troc bien organisé, a commencé dès les années 50 dans la Roumanie communiste puis s'est poursuivi durant plusieurs décennies sous la dictature de Nicolae Ceaușescu. Celui-ci ne déclarait-il pas ? "Les juifs et le pétrole sont nos meilleurs produits d'exportation."
C'est dans les années 2000, longtemps après la chute du Rideau de Fer, que les archives de la Securitate furent accessibles et dévoilèrent leurs monstrueux secrets.

Comme tout enfant d'exilé ou d'immigré, Sonia Devillers a un souci d'identité et d'héritage. Sa famille s'étant enfermé dans un mutisme volontaire, elle ne disposait que peu d'éléments concrets pour comprendre ce qui s'est réellement passé. Mais elle a réussi, grâce à des recherches appropriées, malgré des souvenirs douloureux, des non-dits, des blocages psychologiques, a reconstituer l'histoire familiale enfouie. Son livre, parfaitement documenté, écrit dans un style sobre est puissant et dérangeant.
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« Exportation » renvoie à ce qu'un Etat poduit sur son territoire et vend à l'étranger, pour le profit. le terme ne s'utilise normalement pas pour des personnes, pour des citoyens. Or, ce titre avec sa connotation économique et géographique désigne bien la réalité historique vécue par les grands-parents de l'autrice qui réalise ici un véritable travail d'enquête.
Ses grands-parents ont donc été l'objet d'un troc, leur exil de Roumanie contre des cochons. La formule est brutale, elle est répétée plusieurs fois pour que le lecteur puisse intégrer toute la violence des faits derrière, violence physique, politique, matérielle, et surtout antisémite et cynique. Les dirigeants roumains ont cherché à s'enrichir en vendant leur population juive, c'est de la real-politik dans un contexte de Guerre Froide, bâtie sur un antisémitisme ancien. Toute une partie de l'histoire de l'Europe défile sous nos yeux dans cette enquête, des États autoritaires des années 30 à la Seconde Guerre Mondiale, au génocide des juifs et à la Guerre Froide avec la division des deux blocs.
Face à ces événements que l'on peine à concevoir, le récit n'est pas froid et désincarné, au contraire, puisqu'il repose sur l'histoire personnelle de la famille de l'autrice, qui dresse un portrait émouvant de sa mère, traumatisée par un exil dans l'adolescence au point de refuser sa langue maternelle, et surtout un beau portrait de ses grands-parents. Intellectuels cultivés et musiciens, bourgeois cosmopolites, véritables communistes... Dans ce couple, Gabriela, la grand-mère de Sonia Devillers, a une personnalité si forte qu'elle semble dominer son mari, fière et consciente de sa valeur. Mais un élément de leur identité, si secondaire pour eux, si important pour les gouvernants, les relègue comme des sous-citoyens : leur judéité, même s'ils ne sont pas pratiquants, même s'ils ne sont pas vraiment croyants. Et c'est cette judéité qui détermine dans cette Europe si troublée leur destin.
J'ai donc été très intéressée par cette « exportation » de juifs par la Roumanie aux Etats de l'Ouest ou à Israël pour en tirer un bénéfice, en dollars ou en animaux d'élevage. Les éléments sont bien amenés, pas besoin de connaissances préalables sur cet Etat qui n'est sans doute pas le premier auquel on pense quand on imagine le Bloc de l'Est. Mais surtout, j'ai été touchée par les portraits de famille, avec les questions de mémoire et de transmission. Sonia Devillers ne sait rien de la Roumanie et de Budapest, elle ne parle pas sa langue « maternelle » dans le sens de la langue de sa mère, sa langue est le français, la langue de sa patrie. Néanmoins, elle ressent une forme de traumatisme, 3ème génération de rescapés de la Shoah, alors que ses grands-parents eux-mêmes ne se reconnaissaient pas comme tels, eux qui n'avaient pas l'impression d'avoir échappés au génocide – alors, que d'un point de vue historique, les preuves sont là, ils ont été persécutés, ils ont perdu leur travail, et ils auraient pu être tués comme certains de leurs proches. Ces réflexions sur la mémoire et la famille m'ont beaucoup touchée.
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Dans les ExportésSonia Devillers raconte la vie de Harry et Gabriela, ses grands-parents, et aborde de nombreux sujets se rapportant à la politique et la vie en Roumanie des années 1930 à 1961, date à laquelle la famille Deleanu - nouveau patronyme choisi par "appétit de l'avenir et par conviction" - est "exportée" en France. Elle dit les conditions invraisemblables dans lesquelles ce départ a pu avoir lieu " je dirais que mes grands-parents et tant d'autres ont été transformés, à leur insu, en maillons d'une chaîne alimentaire dans laquelle un être humain atteindrait un rang supérieur au cheval, mais inférieur au cochon. le cochon, suprême prédateur" (p. 174).
J'ai complété ma lecture en écoutant sur YouTube un entretien entre Sonia Devillers et Pierre Coutelle (librairie Mollat). J'ai passé une heure très intéressante à l'écouter parler avec enthousiasme de son livre, d'évoquer avec tendresse ses grands-parents, sa mère et sa tante.

Livre très intéressant particulièrement sur le plan historique en dévoilant des informations inqualifiables sur le sort des juifs roumains.
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"Les juifs et le pétrole sont nos meilleurs produits d'exportation », assénait Ceausescu à son cher Pacepa.

Sonia Devillers, journaliste à France-Inter et Arte, raconte l'histoire de sa famille maternelle, juifs roumains "exportés" par le régime de Ceausescu. 

" L'argent, tout l'argent des familles roumaines qui
voulaient s'enfuir, les douze mille dollars que mes grands-parents mettraient une vie à rembourser, avait servi à acheter des porcs. Des bataillons de porcs, des élevages entiers de porcs."

"Non content de ramener la valeur de la vie humaine d'un citoyen juif à celles d'animaux d'élevage, le régime avait choisi, entre tous, le porc, l'animal de l'interdit rituel par excellence. Dans la culture populaire, c'est même ce qui caractérisait le juif, désigné comme celui qui ne mange pas de porc."

Ce troc final, monstrueux, qui a permis aux grands parents de Sonia Devillers de quitter la Roumanie et de s'installer à Paris, est resté caché dans le roman familial et ce n'est qu'après la disparition des témoins oculaires que la journaliste s'est lancée dans l'enquête de l'histoire familiale depuis les années 30 au départ au début des années 60.

L'histoire des Juifs roumains, des persécutions, des pogroms de Bucarest et de Iasi, la déportation en Transnistrie a fait l'objet de plusieurs livres que j'ai lus précédemment : entre autres (je ne peux pas les citer tous)

Athénée Palace de Rosie WaldeckJif Silberstein
Eugenia de Lionel Duroy
Struma 72 de drame pour 769 juifs au large d'Istanbul de Halit Kakinç
les voix de Iasi de Jil Silberstein
Les Oxenberg & les Bernestein de Catalin  Mihuleac

Les livres d'Apelfeld, de Norman Manea et tant d'autres....et le Journal de Mihail Sebastian ... traitent de cette histoire.

Cependant ce trafic ignoble est une nouveauté pour moi. Aussi intéressante la manière dont certains juifs ont feint d'ignorer le problème, même dans les conditions les plus dramatiques, ils ont continué à se figurer que la situation était vivable, à faire de la musique. Avec la fin de la guerre, ils ont imaginé qu'une autre vie était possible, ils ont changé de nom, abandonné Greenberg juif pour Deleanu qui sonnait roumain

Les communistes promettaient une société égalitaire, sans distinction de race, de classe, de religion, sans
discrimination aucune. Des camarades, seulement des camarades et des camarades ensemble. Triomphe du
« genre humain ». Mes grands-parents y crurent de toutes leurs forces. Adhérer au Parti, c'était la chance de se réinventer une histoire. Au point d'aller chercher leur nom dans une fiction.


Au sein du Parti, au début tout leur souriait jusqu'à ce que l'antisémitisme ne réapparaisse. Dénonciations, ou jalousie, ils sont exclus. Pestiférés, il ne reste plus qu'à quitter la Roumanie. Et c'est là que le troc Juif contre devises, ou juif contre bétail ou porc sous l'initiative d'un passeur, basé au Royaume Uni, accessoirement marchand de  bestiaux, de matériel agricole, a permis le transfert...

Récit familial,  265 pages de lecture agréable. 
Lien : https://netsdevoyages.car.bl..
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Coup de projecteur sur les exactions dont ont été victimes la communauté juive sur le sol roumain de 1940 à 1989.

Tour à tour massacrés durant la seconde guerre mondiale puis déclassés et répudiés après guerre, les juifs n'ont de cesse de trouver la solution dans l'exil et la fuite.

Inhumain et impensable , la mécanique orchestrée en haut lieu pour les marchander contre des bêtes.

Un ouvrage bien documenté qui tient plus lieu du récit historique que du roman.
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La Roumanie communiste n'en fini pas de nous révéler ses mystères. Je ne parle pas de la Transylvanie et du Comte Dracula, mais du trafic d'êtres humains.

Ce récit explique, au travers du périple d'une famille, comment le Parti a d'abord échangé ses ressortissants juifs contre des animaux vivants, des structures agricoles, puis contre des dollars.

Sonia est la petite-fille d'une famille juive roumaine d'abord encarté au Parti, puis destituée. Ils perdent alors leur travail et se décide à partir à l'Ouest.

Jamais ils n'ont compris qu'ils étaient échangés contre des porcs danois aux meilleurs rendements.

J'ai découvert avec horreur ce trafic d'êtres humains par un commerçant en import-export, qui prend sa commission au passage, même si personne n'a jamais su le montant exact de celle-ci.

J'ai découvert qu'Israël avait pris la suite en payant directement en dollars.

Et l'auteure insiste avec ironie sur le fait que les communistes roumains ont réussi là où les nazis avaient échoués : il n'y a plus de communauté juive en Roumanie.

Quelques citations :

… je voudrais comprendre comment, dans la Roumanie des années 1960, un homme juif a ^pu être vendu contre du bétail. Je m'aperçois qu'il a été, avant cela, arraché aux abattoirs où il devait être dépecé comme une bête et ce, au cours d'un épisode que Mihail Sebastian qualifie dans son, journal de « férocité bestiale ». Cela fait beaucoup de bêtes et de bestialité pour un même destin humain, celui de mon grand-père. (p.46)

Erik Orsenna me propose son aide avec l'enthousiasme qui le caractérise : « Vous verrez, le porc, c'est extraordinaire ! le porc, c'est économique ; le porc, c'est politique ; le porc, c'est moral. On peut raconter toute l'histoire des hommes à travers le porc. » Il ne croit pas si bien dire. (p.183)

Je dirai que mes grands-parents et tant d'autres ont été transformés, à leur insu, en maillon d'une chaine alimentaire dans laquelle un être humain atteindrait un rang supérieur au cheval, mais inférieur au cochon. le cochon, suprême prédateur. (p.196)

Leur voix ne se brisait qu'à l'évocation de leur maison. (p.213)

L'image que je retiendrai :

Celles des contre-ordres qui empêchent la famille de partir, la Securitate n'étant pas au courant du trafic.
Lien : https://alexmotamots.fr/les-..
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Les grands-parents maternels de Sonia Devillers, Juifs roumains, ont dû quitter la Roumanie en 1961 et s'installer en France. Ce sont les conditions de cette émigration qui nous sont racontées là.
Harry et Gabriela survécurent à l'holocauste qui toucha aussi la Roumanie, alliée des nazis. Quand survint la libération par l'Armée rouge, les communistes prirent le pouvoir. Ils firent alors la chasse aux « anciennes élites » et, plus surprenant, aux Juifs accusés de « cosmopolitisme ». Bien qu'intégrés dans la société roumaine et la hiérarchie du parti, Harry et Gabriela furent inquiétés et poussés à l'émigration. Celle-ci fut étonnante : elle se déroula dans le cadre d'un marché Juifs contre cochons.
Un récit clair, précis, sans emphase tout en étant sensible et une réflexion sur la judaïté.
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Un récit très instructif sur l'histoire de la Roumanie au XX° siècle à travers celle de la famille maternelle de la journaliste Sonia Devillers.
Ces "exportés", ce sont les citoyens roumains d'origine juive qui, de 350 000 à la fin de la seconde guerre mondiale, se retrouveront moins de 10 000 à la chute de Ceausescu en 1989 en raison de leur exil monnayé qui a contribué à enrichir la Roumanie communiste.
Henry Jacober, citoyen britannique mais né Henrik dans l'ancienne Hongrie et juif lui-même, était la cheville ouvrière de ce commerce consistant à acheter des animaux d'élevage à l'Ouest avec l'argent des familles juives cherchant à fuir un pays qui les opprimait mais dont ils ne pouvaient s'échapper. Dans les années 60, avec Israël qui cherchait à se peupler et avait besoin de cadres compétents, plus besoin de passer par la case "espèces", 500 visas d'émigration contre une exploitation avicole dernier cri et chacun y trouve son compte !
Sonia Devillers a pris le parti de la sobriété dans sa narration et si son récit n'a rien de littéraire, contrairement à ce qui est curieusement annoncé en quatrième de couverture, il n'en n'est pas moins fort.
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Jusqu'à présent, comme tout le monde, je connaissais Sonia Devillers en tant que journaliste à France-Inter. J'ignorais qu'elle était d'origine roumaine et juive.

J'ai donc découvert son histoire familiale avec ce récit sous forme d'enquête prenante. Je n'ai pas de connaissance particulière sur l'histoire roumaine, j'en connais les grandes lignes, sans plus, je n'avais jamais entendu parler de ce troc de l'Etat roumain, juifs contre bétail et ensuite simplement espèces sonnantes et trébuchantes avec Israël.

Les grands-parents de l'autrice sont issus de milieu bourgeois. Harry et Gabriela n'ont jamais vraiment raconté comment ils avaient traversé la guerre en échappant à la mort. Ils en parlaient comme quelque chose de banal, donnant l'impression de ne pas avoir de ressenti.

Harry et Gabriela ont adhéré rapidement au discours communiste qui promettait qu'il n'y aurait plus de différences entre les hommes, plus de discriminations.

Alors comment se sont-ils retrouvés sur un quai de gare français en 1961, hébétés après un voyage interminable, angoissant et dangereux ?

L'ouverture des archives de la Sécuritate a permis à l'autrice de remettre en pespective ce qui les avaient amenés là. Au coeur de l'histoire, elle trouve un passeur, juif lui-même, Henry Jacober, dont l'action sera déterminante pour nombre de juifs qui veulent quitter la Roumanie. le pays ayant un besoin énorme d'argent, va négocier leur départ contre du bétail, porcs, poulets, veaux, mais aussi contre des installations ultra-modernes, abattoirs, bâtiments, clefs en main.

C'est un récit assez complexe, avec des détails ahurissants. Sonia Devillers se demande régulièrement jusqu'où ses grands-parents ont été au courant de ce qui se passait, surtout lorsqu'ils avaient une place enviable au parti, après la guerre. Ont-ils fermé les yeux pour garder leur position ou croyaient-ils vraiment à un monde nouveau ?

Le mélange récit familial et grande histoire est bien articulé et se suit facilement. La question de la judéité est centrale, d'autant plus puissante que la famille ne voulait pas en tenir compte elle-même.

L'autrice a dû se construire dans cette famille ou sa mère et sa tante ont été arrachées à leur pays à 16 et 14 ans et en gardent une blessure certaine.

Elle fait un portrait assez sévère de sa grand-mère, consciente de sa valeur et n'ayant jamais digéré son déclassement en France, tout en se démenant pour nourrir et éduquer sa famille.

C'est une lecture que j'ai appréciée, qui amène une pierre de plus malheureusement à ce que l'humain est capable de faire dans le pire. J'ai été un peu parasitée par la perception que j'ai de l'autrice. J'écoute ses émissions et je la trouve régulièrement excessive et de parti-pris, un ton que j'ai parfois retrouvé dans le livre, mais c'est peu de chose au regard de ce qu'elle raconte.
Lien : http://legoutdeslivres.haute..
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