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3,9

sur 220 notes
Etonnant roman qui brinquebale son héros autant que son lecteur dans tous les sens, le laissant parfois perdu et désorienté.

Originaires de Suède, Håkan et son grand frère Linus sont envoyés à New-York par leurs parents dans l'espoir que l'Amérique leur offre une vie meilleure. Arrivés sur le continent américain les deux frères se perdent de vue et Håkan embarque par erreur sur un bateau pour San Francisco. Dès lors, il n'aura de cesse d'essayer de rejoindre son frère à New-York.

« L'aube n'était qu'une intuition, une certitude encore invisible, mais Håkan s'élança vers elle à toutes jambes, le regard rivé sur ce lointain qui ne tarderait pas à rougeoyer et lui montrer la direction menant à son frère. »

A son arrivée à San Francisco, Håkan se retrouve complètement perdu. Il est très jeune, seul, ne parle que le suédois, n'a aucune notion géographique, il ne comprend donc pas le monde dans lequel il a atterri.

L'auteur prend le pari d'une écriture originale et déroutante qui transcrit de manière subtile la perception, souvent partielle, des évènements par son personnage. Les premiers chapitres sont ainsi dépourvus de dialogues, celui-ci ne pouvant comprendre les échanges auxquels il assiste. Certains éléments du récit restent donc parfois mystérieux et inexpliqués.

La route d'Håkan va croiser celles de nombreuses personnes. Certaines seront bienveillantes et lui tendront la main. La plupart lui seront hostiles. Cette galerie de personnages est particulièrement éclectique : un naturaliste à la recherche de l'origine de la vie, des fanatiques religieux, quelques pionniers et chercheurs d'or, une mystérieuse tenancière de saloon…

Devenu malgré lui une légende « le Hawk » mais aussi un paria, Håkan va peu à peu s'éloigner des grandes routes pour privilégier la solitude qu'offrent les territoires encore inhabités.
La description de ces paysages emblématiques de l'Amérique est saisissante. La nature y semble tour à tour désolée et grandiose, laissant le sentiment à Håkan de ne jamais y avoir sa place. Là encore, l'immersion dans son esprit et ses pensées est totale et troublante. le temps se dilate, la folie n'est jamais loin pour cet homme inadapté à ce monde (étonnant chapitre 20 qui déroute le lecteur).

Un point de vue sur la Conquête de l'Ouest original pour un roman qui déstabilise autant qu'il fascine.
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Au loin, d'Hernan Diaz fait partie de ces romans qui restent dans la tête telle une ritournelle.
Håkan, jeune paysan suèdois, au moment d'embarquer pour New York, perd son frère de vue et embarque sur le mauvais bateau. Il se retrouve en Californie, seul et ne parlant pas un traître mot d'anglais. Il n'a qu'une idée en tête : marcher vers l'Est pour atteindre New York et tenter de retrouver son frère. Commence alors un voyage insensé à contre courant des caravanes de pionniers venus chercher fortune. Très vite Håkan croise une série de personnages tantôt hostiles et dangereux, tantôt fantasques et bienveillants. de malentendus en rumeurs, il devient the hawk un géant légendaire qu'il tentera de fuir lui-même.
A travers le voyage du personnage, c'est l'Amérique qui se dévoile. On traverse plaines, déserts, canyons... On rencontre chercheurs d'or, fanatiques religieux, indiens... Et si le roman contient des longueurs, on ne peut s'empêcher de s'obstiner avec le personnage dans cette quête folle et d'espérer toujours.
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AU LOIN de HERNAN DIAZ
Häkan est né en Suède, dans une ferme, ses parents cultivaient pour un homme riche. La terre s'épuisa, les voisins quittèrent progressivement la région, des enfants moururent puis un jour il ne resta qu'Häkan, son frère aîné Linus et les parents. le propriétaire réclamant toujours les mêmes revenus, le père va cacher une rare naissance de deux poulains, n'en déclarer qu'un au propriétaire et vendre le second qui lui fournira l'argent pour faire partir ses enfants en Amérique.
C'est donc dans ce voyage que nous allons suivre Häkan car dès Portsmouth, dans la foule, il perdra de vue son frère et devra poursuivre seul sa route. Ne parlant pas anglais, il cherchera un bateau en demandant « America », mais l'Amérique du Sud c'est aussi l'Amérique et son périple va commencer à Buenos Aires puis San Francisco. Son objectif, retrouver son frère Linus, son aîné qui lui, saura se débrouiller. Mais, sans carte, il n'a aucune idée des espaces infinis entre lui et New York où ils étaient censés aller. Ne parlant que Suédois, n'ayant aucun talent particulier, il va se trouver embarqué dans des aventures invraisemblables avec pour seul atout, son physique, c'est un géant, une force colossale et une résistance à toute épreuve. Et de la résistance il en aura besoin entre cette femme tenancière de saloon qui va l'utiliser pour son plaisir, ce zoologiste écossais qui l'entraînera à la recherche de micro organismes autour de lacs salés, ces indiens, ces pseudos pasteurs prêchant Dieu, véritables tueurs, escrocs. Heureusement Häkan apprend vite et de toutes ses rencontres, sa force et sa vitalité vont le rendre célèbre partout où il passe.
Hernan Diaz nous propose une conquête de l'Ouest à l'envers, l'odyssée d'un homme simple perdu dans l'immensité, d'un homme qui découvre la violence des hommes, leur barbarie, que rien ne l'a préparé à affronter. Une belle écriture, un récit linéaire très facile à suivre, difficile de résister aux aventures éprouvantes d'Häkan le géant suédois. Un livre à la teneur assez sombre.
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Je ne critique pas ici pour donner mon appréciation, fort élogieuse au demeurant mais pour signaler une forme littéraire que je n'avais encore jamais rencontrée. L'auteur répétè dans un chapitre plusieurs passages entiers avec de légères variations de début et de fin à plusieurs pages de distances. On croit d'abord à une erreur puis on finit par comprendre que cette répétition s'inscrit dans le droit fil du récit de la répétition des activités quotidiennes. J'aime ce moment où l'auteur nous réveille d'une inattention littéraire ou l'on s'abreuve sans se délecter.
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Fils de paysan, Hakan et Linus sont poussés par leur père à quitter la Suède pour New-York afin d'éviter la misère qui s'annonce. Mais au port de Portsmouth, Hakan perd son frère et se retrouve en Californie. Bien décidé à le retrouver, il décide de traverser cette terre qu'il découvre. Un destin hors du commun l'attend...
En pleine ruée vers l'or, un adolescent qui se retrouve en terre inconnue et sans parler la langue, laisse présager bien des aventures. Les premiers chapitres sont un peu laborieux. En effet, comme l'auteur parle à la place du héros et que celui-ci ne parle pas la langue, il ne comprend rien à ce qui se passe (et donc le lecteur non plus) et il se laisse guider par les évènements. Une phase initiatique et une prise de conscience divisent ce roman un peu trop fade et peu crédible à mon goût. Je ne me suis pas du tout attaché au personnage. Des erreurs d'impression (page 271, 275 et 281) sont venues gâcher un peu plus ce récit. Dommage !
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Quel bonheur d'avoir été le lecteur de cette quête fabuleuse d'une prodigieuse amplitude, oscillant entre immensité de la nature et l'infiniment petit du for interieur. C'est une quête migratoire à la poursuite du lien mais pourtant profondément axée sur la liberté.

Je viens de refermer un livre que je n'oublierai pas, secoué deux fois : une première fois par la qualité indéniable de ce premier roman puis une seconde, en le découvrant sous-côté par notre communauté de lecteurs.

Les mots me manquent pour qualifier cet hybride délicat, les curseurs s'affolent pour essayer de cerner ce roman protéiforme à la croisée du western, du road-trip nature writing, du roman initiatique ou de celui d'aventure.

La qualité de la traduction y est pour beaucoup, le vocabulaire est riche, fouillé, sensoriel et d'une grande habileté et nous sert un roman magnifique d'une grande sensibilité.

Mené avec brio et une adresse certaine, je me suis surpris à vraiment prendre le temps de profiter de cette lecture si savoureuse et immersive, dégustant avec parcimonie ce que j'ai ressenti dès les premières pages comme un grand roman, expérience rare dont je sors plutôt coi.

L'auteur qui maitrise très bien les codes du western se permet d'en jouer et de nous servir une narration extrêmement immersive sur les tableaux micro et macro, les personnages croisés sur la route m'ont envoutés chacun à leur façon et puis ce cheminement du héros est… raah…vous jugerez par vous-même.

Une lecture qui rejoint les quelques ouvrages qui ont le droit à une place spéciale sur mon île déserte.

Si ce livre traine dans votre PAL (forcément depuis trop longtemps) faites vous plaisir et sautez dessus, vous ne serez pas déçu du voyage ;)

S'il existe une formule magique pour pousser quelqu'un à lire un livre j'espère que je l'ai formulée pendant que vous étiez tout-ouïe !

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Désirant mieux pour ses fils que la vie d'asservissement à laquelle il est contraint, le père d'Håkan et Linus Söderström parvient par un habile subterfuge à obtenir de quoi faire émigrer ses jeunes fils à New-York.
Ces petits suédois, des rêves plein la tête comme pour mieux dissiper leurs angoisses, se retrouvent alors au sud de l'Angleterre, prêt à embarquer pour le Nouveau Monde. Les yeux grands ouverts sur l'agitation de la ville, ils finissent dans un instant d'inattention par se perdre de vue. Nous allons par la suite suivre le plus jeune, Håkan qui, à défaut de retrouver son frère, se met au moyen de son anglais approximatif, à la recherche du bâteau qui le mènera en Amérique. Mais celle-ci est une vaste terre et malheureusement le vaisseau dans lequel il embarque l'amènera très loin de New-York, sur la côte ouest et bien évidemment sans Linus.
C'est donc avec un long périple face à lui qu'Håkan débarque en terre promise. Alors que tous les colons se dirigent vers l'Ouest, galvanisés par la fièvre de l'or, lui n'a pour seule ligne de mire que le visage de son frère. Mais pour survivre sur cette terre inconnue dont il ne connait pas le langage il va devoir accepter de faire route commune avec toutes sortes d'individus.
Trajet fou aux allures d'errance éternelle, ce roman de western, d'apprentissage, d'aventure, malmène son héro en permanence. Il nous emporte dans une vie qui se déroule au jour le jour, parfois dans un épouvantable chaos, d'autres fois dans une ankylosante inertie. Un lot d'épreuves qui sculptent Håkan et feront de lui une véritable légende mi-homme, mi bête, qui semble se fondre progressivement dans une nature des plus hostile.
J'ai particulièrement aimé le fait que, bien qu'écrit à la 3ème personne, nous soyons sur un pied d'égalité avec le héros. Nous comprenons ce qu'il comprend, pas davantage. Aussi les paroles échangées en anglais ne nous serons accessible que dans la mesure exacte où Håkan peut les comprendre ou à défaut, les interpréter. Il en découle une sensation de brouillard qui se dissipe progressivement tandis que sa maîtrise de la langue progresse. de même pour sa perception de l'environnement qui, peu à peu, semble revêtir plus de richesse car son oeil s'est aiguisé à les percevoir.
Enfin, et bien que l'accent ne soit pas mis dessus, le fait que tout ceci se déroule en marge d'une Amérique qui, elle, commence sa course folle vers la modernité, donne à mon sens une puissance supplémentaire à l'histoire.
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Dans le cadre du Challenge globe-trotter, le mois de mars avait pour défi de lire un livre de nature writting, c'est à dire un roman où l'histoire se déroule dans la nature. C'est effectivement le cas ici, où le lecteur est embarqué dans les grands espaces d'Amérique en pleine ruée vers l'or. Hakan, dit Hawk, jeune suédois émigrant en Amérique se retrouve à San Francisco et décide alors de traverser les Etats Unis où il espère rejoindre son frère à NewYork. Il va alors faire de bonnes et mauvaises rencontres, mais aussi expérimenter l'isolement, la solitude, tout en étant devenu une légende.
J'ai à la fois apprécié l'histoire, me retrouver dans l'Amérique du XIXe siècle, dans ces immenses espaces et en même temps, cela manquait par moment de description des lieux, d'onirisme. Mais dans l'ensemble un premier roman intéressant.
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La plupart des romans racontent comment un individu affronte de nombreux défis, rencontre divers individus, bref comment il se nourrit et mûrit, comment il devient plus sage, même si c'est la désillusion qui lui tient lieu de sagesse.
« Au loin » bazarde toutes les conventions du roman traditionnel. le héros fait du surplace, il voyage et se transforme sans rien engranger.
L'essentiel de l'histoire est un long flash-back et si à la fin la boucle est bouclée, celui qui se raconte tourne effectivement en rond: parce que la Terre est ronde et que partir au loin revient à ne pas bouger, mais surtout parce qu'on n'est d'aucun pays sinon du pays où des gens vous aiment - encore faut-il en trouver. Hawk marche - beaucoup. Apprend - beaucoup. Et cela ne lui sert à rien. Venu de Suède, il parle l'anglais mais sans parvenir à se faire comprendre. S'Il se découvre un don pour soigner, ceux qu'il soigne ne guérissent que pour être tués en meilleure santé. Habile à tanner les peaux, il se fera un manteau d'arlequin qui l'éloignera plus encore du monde des humains. Tout ce qu'il sait et apprend ne le leste pas davantage qu'une valise vide.
Hawk se frotte parfois au monde des hommes et ne les comprend pas. Au rebours des romanciers qui mettent leur lecteur en surplomb, tel Stendhal se moquant d'un Fabrice tellement plus naïf que ceux qui le lisent, Diaz nous met au diapason de son héros, que nous suivons sans comprendre davantage le monde où il se meut ni ce que les gens qu'il rencontre lui veulent. Étranger radical, Hawk n'a pas même de nom ; lui, dont le corps est incapable de porter vêtements ou chaussures, se terre dans ses fourrures et ses tunnels et semble moins vieillir que remonter vers l'animal primordial.
D'où vient alors que cet ours grisonnant et mal léché nous donne une telle leçon d'humanité?
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Au nord du lac Tystnaden, Suède. La famille Söderström habite une ferme dont le père cultive les terres pour un autre. N'ayant que très peu d'argent, celui-ci, par une ruse, réussit à réunir quelques billets qu'il donne aussitôt à ses deux fils, Håkan et son grand frère, Linus, pour qu'ils rejoignent l'Amérique. Mais, dans la cohue de Portsmouth, Håkan perd son aîné. Remontant sur un bateau qu'il suppose prendre la direction de New-York, il fuit toute compagnie et s'enferme. Remarquant ce jeune, sûrement fiévreux et affamé, Eileen Brennan s'occupe de lui. C'est alors qu'il comprend, tant bien que mal de ce couple d'Irlandais, que le bateau fait route vers San Francisco. Arrivé là-bas, les Brennan, avec leurs deux enfants, convainquent Håkan de les suivre dans leur expédition de prospection d'or. le jeune garçon accepte, ayant besoin d'argent pour pouvoir rallier New-York et retrouver son frère qu'il espère installé là-bas...

Quel personnage que ce Håkan, surnommé le Hawk... de sa ferme suédoise au pont de l'Impeccable, du jeune homme naïf et timide ne parlant pas un mot d'anglais à l'homme grand et imposant, sauvage, redouté parfois, il aura connu bien des épreuves tout au long de sa vie. de San Francisco à New-York, c'est un très long voyage qui l'attend, semé d'embûches, d'événements inattendus et de rencontres aussi improbables que marquantes (de la maquerelle au naturaliste farfelu qui lui apprendra beaucoup de choses en passant par des Indiens ou des shérifs véreux). Planté dans des décors désertiques ou montagneux, parfois hostiles, ce roman dépeint avec force et intensité le voyage à rebours d'un homme qui se cherche et se perd au coeur de ce pays trop vaste qui l'éprouve et l'isole de ses hommes avides, violents. Un roman initiatique riche et éprouvant qui dresse un portrait doux-amer d'un homme en quête de lui-même...
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