Blacksad décide de rester à la Nouvelle-Orléans et son pote Weekly le quitte à regret.
Moi aussi j'ai regardé partir Weekly avec regrets, car c'est un personnage que j'apprécie beaucoup.
Heureusement, les auteurs vont m'en sortir un nouveau de leur poche : Neal, un avocat éditeur avec une belle tête d'hyène et une gueule sympathique.
Dommage que sa collaboration avec notre chat détective s'arrêtera à ce tome…
Ce récit commence comme des vacances pour notre Blacksad, un peu à la manière du Corniaud, le voici chargé de reconduire la Cadillac d'un riche Texan à Tulsa. Voilà un boulot pépère et bien payé. Notre chat roule, la pédale douce.
Oui mais, tel un Hercule Poirot sur lequel pleuvent les meurtres lorsqu'il prend des vacances, les emmerdes, volant en escadrille (et non en espadrilles), lui tombent dessus sans qu'il sache vraiment comment faire pour gérer tout ça.
Plusieurs choses resteront sans réponses dans ce cinquième tome : comment le riche texan réagira-t-il en découvrant sa superbe bagnole cabossée de partout et puant le macchabée ?
Pourquoi Chad, le beau lion et écrivain talentueux sur le retour et son pote le Bison, poète qui se prend pas pour de la merde, ont-ils volé une moto et ensuite la bagnole de Blacksad ?
La villa vue au départ leur appartenait-elle ou l'avaient-ils squattée ? Que deviendra le rouleau aux chiottes ? Mystères…
Si ce tome n'est pas mou du genou, si les dessins sont toujours magnifiquement exécutés, si les expressions faciales sont toujours superbes et d'une finesse que j'apprécie, si les couleurs sont chatoyantes, j'ai tout de même eu l'impression que notre détective félin se laisse emmener plutôt que de mener la danse.
Les personnages, même secondaires, ont une importance capitale et ceux de Neal l'avocat gouailleur et de Chad, l'auteur à succès qui doute, sont des portraits magnifiques et plein de profondeur.
Notre incursion dans le monde impitoyable du cirque ne nous donnera pas envie d'aller acheter un billet, mais cela permettra à Blacksad de nous montrer qu'il a encore de la ressource et de faire connaissance avec sa frangine.
Road movie les poils au vent, ce cinquième tome n'a pas la force des trois premiers, même s'il reste d'excellente facture et supérieur à bien d'autres bédés. Malgré tout, ces avalanches de situations alambiquées semblent n'être là que pour meubler un peu.
Pourtant, j'ai passé un bon moment avec mon Blacksad, un peu comme si nous étions en vacances et qu'il nous arrivait des bricoles amusantes, avant qu'elles ne deviennent franchement dangereuse pour notre santé.
À noter que le final est très beau… Il fallait avoir des couilles, Chad, et tu les as eues.
Maintenant, sans attendre des années, je vais passer au nouveau tome qui vient de sortir. Parfois, découvrir des séries sur le tard, ça a du bon.
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