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Critique de nadejda


Heredia, « fouineur à temps complet naviguant sur une mer de questions le plus souvent sans réponse.», comme il se définit lui-même, est un détective privé avec lequel j'ai aimé déambuler dans la ville de Santiago du Chili dont il nous fait découvrir la vie aussi bien dans les quartiers centraux que dans les zones où squattent les oubliés de la société, marginaux et exilés tels les péruviens en butte au racisme des chiliens.

« Une partie du quartier s'appelle “la petite Lima”. Les Péruviens viennent au Chili en croyant que c'est le paradis, mais c'est une erreur. Il y a beaucoup de monde autour de la table et, aujourd'hui, plus personne ne multiplie les pains. »

Mais « Il y a toujours les crépus­cules de Santiago, le Parque Forestal et ses couples d'amoureux, les fruits du Marché Central, les petites places et encore quelques petits bistrots où on peut boire tranquillement un verre de vin. »

Entre son chat Simenon plein de sagesse, son vieux copain Anselmo, ancien jockey qui tient le kiosque en bas de son immeuble et lui fournit à l'occasion des tuyaux pour les courses, sa vieille Chevy poussive plus souvent immobilisée qu'en état de marche, l'aide complice de l'inspecteur Cardosa, il nous mène au gré de son enquête de restaurants en gargottes, bistrot ou salles de billard douteuses sur la trace du péruvien Alberto Coiro disparu au dire de son frère Roberto depuis deux semaines. 
Ce qu'il pense être une disparition passagère, pour retrouver une liaison dans un hôtel de passe ou dans un hôtel de la côte, va se révéler plus complexe et le mener beaucoup plus loin.

Heredia va toujours au bout de ses enquêtes quelles qu'en soient les difficultés. Une fois lancé, il oublie même de réclamer ses honoraires à ses clients, plus démunis que lui. Ce que lui fait souvent remarqué son chat Simenon, plein de bon sens, avec lequel il dialogue quand il retrouve le chemin de son appartement.

« Simenon s'est installé sur mes jambes et je l'ai caressé en me remémorant des vers de Fernando Pessoa : “Tu es seul. Personne ne le sait. Tais-toi et simule mais simule sans feindre.” »

Heredia et tous les êtres qui l'entourent et le croisent sont attachants et si la mélancolie et la détresse sont au rendez-vous ce roman est aussi plein d'humour et de tendresse doublé d'une belle réflexion sur le racisme et sur la vieillesse qui pointe le bout de son nez et amène un certain désabusement.

Quant à l'enquête elle tient en haleine jusqu'au bout.
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