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Une découverte pour moi que ce Ramon Diaz-Eterovic et une belle découverte. J'ai assez aimé son style, ses atmosphères que l'on ressent tout de suite en commençant la lecture. Santiago, Chili. Une ville de tous les possibles et de tous les échecs. Ici, un sans papier péruvien est retrouvé mort et Heredia ,détective privé qui en arrache, à la demande du frère de la victime, enquêtera sur ce meurtre. On découvre la mise au ban, le rejet des immigrants péruviens au Chili, leurs misères, leur acharnement à vouloir s'en sortir. On découvre une ville pas si accueillante pour ses voisins qui ne leur fait pas la vie facile. Une ville de truands aussi petits ou grands, de clandestinité et de vie nocturne intense. Si l'histoire n'est pas nouvelle, oui bien sûr c'est du déjà vu, si les personnages sont assez communs, c'est le ton de ce récit m'a plu, le rythme de la narration et les ambiances. Sans parler des discussions avec Simenonle chat de notre héros qui sont des plus charmantes. Un polar sud-américain qui m'a transportée ailleurs avec plaisir.
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Heredia, « fouineur à temps complet naviguant sur une mer de questions le plus souvent sans réponse.», comme il se définit lui-même, est un détective privé avec lequel j'ai aimé déambuler dans la ville de Santiago du Chili dont il nous fait découvrir la vie aussi bien dans les quartiers centraux que dans les zones où squattent les oubliés de la société, marginaux et exilés tels les péruviens en butte au racisme des chiliens.

« Une partie du quartier s'appelle “la petite Lima”. Les Péruviens viennent au Chili en croyant que c'est le paradis, mais c'est une erreur. Il y a beaucoup de monde autour de la table et, aujourd'hui, plus personne ne multiplie les pains. »

Mais « Il y a toujours les crépus­cules de Santiago, le Parque Forestal et ses couples d'amoureux, les fruits du Marché Central, les petites places et encore quelques petits bistrots où on peut boire tranquillement un verre de vin. »

Entre son chat Simenon plein de sagesse, son vieux copain Anselmo, ancien jockey qui tient le kiosque en bas de son immeuble et lui fournit à l'occasion des tuyaux pour les courses, sa vieille Chevy poussive plus souvent immobilisée qu'en état de marche, l'aide complice de l'inspecteur Cardosa, il nous mène au gré de son enquête de restaurants en gargottes, bistrot ou salles de billard douteuses sur la trace du péruvien Alberto Coiro disparu au dire de son frère Roberto depuis deux semaines. 
Ce qu'il pense être une disparition passagère, pour retrouver une liaison dans un hôtel de passe ou dans un hôtel de la côte, va se révéler plus complexe et le mener beaucoup plus loin.

Heredia va toujours au bout de ses enquêtes quelles qu'en soient les difficultés. Une fois lancé, il oublie même de réclamer ses honoraires à ses clients, plus démunis que lui. Ce que lui fait souvent remarqué son chat Simenon, plein de bon sens, avec lequel il dialogue quand il retrouve le chemin de son appartement.

« Simenon s'est installé sur mes jambes et je l'ai caressé en me remémorant des vers de Fernando Pessoa : “Tu es seul. Personne ne le sait. Tais-toi et simule mais simule sans feindre.” »

Heredia et tous les êtres qui l'entourent et le croisent sont attachants et si la mélancolie et la détresse sont au rendez-vous ce roman est aussi plein d'humour et de tendresse doublé d'une belle réflexion sur le racisme et sur la vieillesse qui pointe le bout de son nez et amène un certain désabusement.

Quant à l'enquête elle tient en haleine jusqu'au bout.
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Le chat de la première de couverture m'avait attirée. Je ne connaissais pas cet auteur de romans noirs chilien, qui met en scène dans plusieurs de ses livres le détective privé Heredia.

J'ai tout de suite aimé ce personnage qui promène sa mélancolie et son mal-être, avec une certaine bonhomie, au hasard des rues de Santiago.Il est ici à la recherche d'un immigré péruvien qui a disparu.Il est entravé dans son enquête par le racisme ambiant envers la communauté péruvienne, les magouilles en tous genres aussi.

L'atmosphère des quartiers pauvres est bien rendue, les petits boulots miteux pour survivre , la nuit qui couvre les méfaits, l'univers sordide qu'elle révèle, entre drogue et jeux truqués.

J'ai adoré les conversations savoureuses qu'Heredia a avec son chat Simenon, dont je vous donne un aperçu :" Tu te rappelles de Seron?, ai- je demandé à Simenon, qui ,installé à mes côtés, se faisait les griffes sur une revue.
- le flic à la retraite? La dernière fois qu'il est venu,il est arrivé avec deux bouteilles de whisky et n'est pas reparti avant d'être sûr qu'elles étaient vides"....

J'ai trouvé dans ce livre un univers attachant et singulier, original.Je poursuivrai volontiers mes promenades chiliennes en compagnie d' Heredia...
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Certains auteurs vous vont mieux que d'autres, Ramon Diaz-Eterovic me va comme un gant. Chaque lecture est un plaisir.
Santiago du Chili, un détective privé Heredia, son ami Anselmo le kiosquier, Seron le flic à la retraite formeraient une équipe incomplète sans la présence charismatique de Simenon... un magnifique chat blanc qui a élu domicile chez Heredia. Heredia et son chat tout un programme, conseils en tous genres, échanges non dénués d'humour et considérations sur la marche du monde, sur les fléaux qui frappent l"humanité entre autres le racisme. Au Chili comme ailleurs, ne pas être natif, et ne pas avoir la même couleur de peau est un crime de lèse-majesté aux yeux de certains.
Les péruviens , souvent en situation irrégulière, sont les premières victimes de ce racisme , alors quand l'un d'eux disparait et qu'Heredia est chargé de le retrouver qui peut penser que cette quête le conduira sur les traces d'un réseau de mafieux spécialisés dans le trafic de drogue et les tripots clandestins .
Sur les pas d'heredia nous arpentons les rues de Santiago, il fait chaud, très chaud, seules les nuits sont respirables; Les bas quartiers, les bars, les coins sombres, les SDF, les sans-papiers, les combines petites ou grandes pour gagner quelques pesos se cachent derrière une ville en pleine lumière. Un roman noir même parfois très noir mais la plume de Diaz-Eterovic passe allègrement d'un registre à l'autre. Tristesse, empathie, humour, philosophie , société, sans oublier les sentiments amoureux..
Un roman à savourer même si vous n'avez ni cigarette ni verre d'alcool à la main.
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Quel plaisir de retrouver le détective privé Heredia que j'avais découvert en 2014 dans Les sept fils de Simenon.

Comme dans le premier roman lu, l'enquête en elle-même n'est pas l'intérêt principal du livre, quoique les recherches d'Heredia touchent toujours à un problème politique ou social du Chili de l'après Pinochet. Ici il s'agit de l'immigration péruvienne, des centaines de travailleurs pauvres qui s'exilent au Chili, sans papiers la plupart du temps et qui trouvent notamment des emplois dans les bars, les restaurants de Santiago. La nuit ils s'entassent dans des « boîtes à sommeil » et rêvent de rentrer chez eux un peu plus riches qu'avant. Heredia doit donc enquêter sur la disparition de l'un d'entre eux, Alberto Coiro. Son enquête, qui va longtemps errer sans piste véritable, finira par mettre au jour des trafics bien sombres ourdis autour d'une salle de billard.

L'intérêt de ces romans noirs, c'est de rouler ou de marcher dans Santiago du Chili avec Heredia, de suivre cet homme nostalgique et désabusé dans les bars, les restaurants, les rues de la ville tentaculaire et de fréquenter une faune hétéroclite et plus ou moins honnête qui ne parviendra jamais à faire renoncer Heredia à trouver le ou les coupables et à faire justice (dans la mesure du possible). Quand il rentre à la maison, il retrouve son chat blanc Simenon et ils se parlent ; Simenon porte ce nom car, quand il est entré par hasard chez Heredia, tout maigre, affamé, perdu, il s'est couché sur quatre romans de Simenon. Car oui, autre plaisir de cette série, c'est que le privé est cultivé, il aime lire, les citations des grands auteurs lui coulent aisément des lèvres. Et bien sûr, pas de roman noir sans personnage féminin, ici la belle et intelligente Violeta qui offrira quelques moments de douceur et de douleur mêlées à notre détective.

Hasta luego, Heredia, je serai heureuse de te retrouver dans d'autres investigations.
Lien : https://desmotsetdesnotes.wo..
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Un bon polar, qui nous entraîne dans les bas-fonds de Santiago du Chili. Des personnages bien campés qui se débattent dans une pauvreté sans fin, et, comme si cela ne suffisait pas, rajoutent à leur misère un racisme très minutieux, étayer par toutes les nuances de couleur de la peau. C'est glauque, mais le talent de l'auteur, tout en subtilité, nous livre une enquête bien menée, avec un détective un peu blasé, les meilleurs apparemment !
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Un polar chilien ! Belle occasion de compléter le tour du monde en classe polar …
D'autant que l'affiche nous promet un détective privé (Heredia) amateur de littérature et un chat nommé Simenon. Un chat qui parle en plus.
Le voyage est effectivement très sympa et l'auteur, Ramón Díaz-Eterovic, sait nous plonger dans l'ambiance des quartiers de Santiago.
L'auteur est annoncé comme le Maigret chilien (d'où le chatSimenon) mais on pense plutôt à Montalban, un autre hispanique.
Un polar bien sympathique dans les pas d'un privé cool et pas prise de tête.
Et les dialogues imaginaires avec le chat sont assez savoureux et fournissent un second degré plein d'autodérision.
Mais le bouquin s'appelle La couleur de la peau et l'histoire est donc bien moins sympathique : une plongée dans un Santiago où les immigrés péruviens n'ont rien à envier à nos africains … et où le racisme des chiliens peut rivaliser avec le notre.
Et il existe d'autres enquêtes du privé Heredia comme le deuxième voeu.


Lien : http://bmr-mam.blogspot.fr/2..
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La couleur de la peau est le 9ème opus avec le détective Heredia et nous le retrouvons plus solitaire et désabusé que jamais.
De plus, les années passent et le privé se sent vieillir et a du mal à joindre les deux bouts. A tel point que dans cette aventure, il sera obligé de déposer sa montre au clou.
Mais quelques aspects positifs tout de même égayent ce polar : par exemple le retour à Santiago d'Anselmo, son pote tutélaire qui tient un kiosque de journaux sous les fenêtres d'Heredia. Anselmo revient échaudé après quelques années matrimoniales avec une pythonisse, vrai python étouffant qui l'avait entraîné à Vina del Mar, balnéaire chic de la côte centrale chilienne. Anselmo est plus qu'un vrai pote car ancien jockey, il lui refile des tuyaux pour le tiercé, parfois pour Heredia le seul moyen d'avoir à manger, lui et son chat Simenon.
Un autre point positif est la nouvelle collaboration avec l'inspecteur de Police Cardoza, car Heredia nécessite un contact au sein de la police pour progresser dans ses enquêtes.
Puis, cerise sur le gâteau, Heredia fera la connaissance de Violeta, une belle péruvienne qui travaille dans un bar et sait préparer à la perfection le pisco-sour, le cocktail préféré des chiliens.

Et justement, l'enquête dans ce livre est en rapport avec la disparition d'un jeune péruvien sans papiers, en situation illégale donc. C'est son frère aîné qui va contacter Heredia.
Ceci est prétexte pour développer un sujet sensible au Chili: les milliers de péruviens qui arrivent clandestinement à la recherche de n'importe quel job car ils n'ont aucune qualification. Ils décrochent des emplois mal payés et vivent dans des conditions infra humaines. Les chiliens les accusent de majorer la délinquance et l'insécurité, surtout dans le noyau historique de Santiago, la zone autour de la Gare Mapocho où vit et travaille Heredia. C'est un secteur connu par la profusion de bars et restaurants mal fréquentés.
La légende dit que Diaz Eterovic est un habitué du bar "La piojera" rue Aillavillú justement où l'auteur situe le bureau du detective privé.
Heredia va progresser dans la recherche, mais s'apercevoir que le jeune péruvien avait de mauvaises fréquentations...

Il y a dans la prose de l'auteur une véritable poésie urbaine qui rend une vrai atmosphère des lieux.
Dans La couleur de la peau Diaz Eterovic s'auto fictionne sous les traits d'un écrivain que Heredia retrouve dans les bars et qui s'intéresse à ses histoires pour les coucher, parfois, sur le papier.
Un polar où la mélancolie solitaire et désabusée d'Heredia, le plus souvent imbibée d'alcool, atteint un sommet, il trouve une compensation avec les conversations, parfois philosophiques, avec son chat Simenon.
Lien : https://pasiondelalectura.wo..
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Il n'y a pas meilleur guide pour découvrir un pays que sa littérature policière.
Après Boris Quercia et son flic Santiago dans les rues éponymes, c'est Ramon Diaz-Eterovic qui va me promener dans les rues sombres et glauques de Santiago via un personnage avec lequel j'aurai vite fait de me familiariser.

Heredia est un détective privé qui traine son ennui et sa misère dans un Santiago plutôt mal famé et peuplé de péruviens venus cherchez là du travail et de quoi les faire vivre eux et leurs familles restées au pays.

Heredia m'a tout suite été familier ; un type sans aucun doute cabossé, mais dont on ne sait pas grand-chose ; un type qui fait rentrer ses honoraires quand la faim le tiraille et qu'il lui faut payer ses dettes, mais surtout quand il faut remplir la gamelle de Simenon. Ah ! Simenon ! le chat philosophe ; ce bon gros matou blanc qui parle à son maître, qui lui fait la morale, et qui meuble sa grande solitude.

Je prends la série consacrée à Heredia en cours de route ; le mystère plane pour moi à son sujet. Mais, pas d'inquiétude !

Cette fois, Heredia est contacté par un péruvien dont le frère a mystérieusement disparu. Pour lui commence une immersion dans ce monde des invisibles, et des sans- grade ; celui des vagabonds, des tripots et d'une ville qui ne veut plus de ses travailleurs de l'ombre (Quercia avait d'ailleurs déjà abordé ce thème).

Voilà un polar efficace, d'un rythme raisonnable, très actuel dans sa problématique, et dont l'univers est à la fois familier (par son personnage récurent et son chat) et dépaysant. C'est avec un immense plaisir que je repartirai en ballade avec Heredia et Simenon !

Lien : https://leblogdemimipinson.b..
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Un privé comme on les aime cet Heredia et son chat philosophe,Simenon. Une ville, dont on découvre les quartiers les moins recommandables, Santiago du Chili. Des personnages plus ou moins paumés, hauts en couleur. Ce roman noir est bien un anti poison contre l'ostracisme.
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