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Citations sur La couleur de la peau (17)

L’hysope, qu’est-ce que ça peut bien être ? me suis-je demandé et je suis allé consulter le glossaire inclus à la fin du livre. “Plante très aromatique de la famille des labia­cées.” Je n’étais pas beaucoup plus avancé et, pour en avoir le cœur net, j’ai eu recours au Petit Larousse posé sur mon bureau. Les labiacées étaient une “famille de plantes dicotylédones dont la corolle présente deux pétales en forme de lèvres”. J’ai pensé refermer le dictionnaire mais, au dernier moment, j’ai décidé de lui donner une deuxième chance. J’ai donc appris qu’on appelait dicotylédones les plantes “dont les graines possèdent deux cotylédons” et qu’un cotylédon est “le lobe séminal entourant l’embryon”. Des mots, encore et toujours des mots. Arriver à savoir ce qu’était l’hysope pouvait se révéler aussi compliqué qu’essayer de découvrir l’assassin de Coiro. J’ai éprouvé une soudaine allergie aux mots et jeté le dictionnaire au pied du bureau.
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J’ai demandé au barman des nouvelles de l’écrivain auquel je racontais mes histoires mais il ne l’avait pas vu depuis plusieurs semaines. D’après lui, mon ami devait être en vacances ou peut-être malade car il avait de fré­quentes attaques de goutte pendant lesquelles il maudissait la viande et les crustacés et se bourrait de pilules d’allo­purinol et de colchicine pour soulager ses orteils douloureux. Savoir que Flaubert et Dickens avaient supporté les mêmes épreuves était sa seule consolation. Il se vantait alors d’avoir la plus littéraire des maladies et le prouvait en brandissant un carnet où il avait noté toutes les citations relatives à la goutte trouvées dans les romans de Charles Dickens, Georges Simenon, Graham Greene, Jane Austen, Stendhal et quelques autres.
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Aux premières heures d'une paisible nuit d'été, le quartier vivait sans broncher la routine de ses vieilles constructions et de ses rues plongées dans la pénombre. Une frange bleue se reflétait sur les courbes lointaines de la Cordillère des Andes , refusant de suivre le soleil dans sa mort quotidienne.
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- Tu as son numéro de portable?
- Vous voulez vraiment acheter de la poudre de perlimpinpin?
- Les liquides sont mes seuls vices, tu le sais bien.
- Et aussi les courses de chevaux.
- Ça, c'est plutôt du sport.
- Et les femmes?
- Des clins d'oeil du destin.
- Sans oublier les citations piochées dans vos bouquins.
- Un moyen de m'expliquer la vie.
- Si je ne vous connaissais pas aussi bien , je dirais que vous êtes un saint.
- Tu as le numéro de Centella, oui ou non?
- Ne vous mettez pas en colère, don, ce n'est pas bon pour votre côlon.
p 178
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[…] En revenant vers mon bureau je me suis arrêté devant un mur sur lequel quelqu’un avait écrit : “Dehors, les Péruviens.”
J’avais déjà lu ce genre de graffiti, ils accusaient les Péruviens de faire entrer la tuberculose au Chili, d’augmenter la délinquance ou de priver les Chiliens de leur travail.
Certains étaient anonymes, d’autres signés par des groupes néonazis qui exprimaient tous les jours leur nationalisme odieux sur les murs du quartier dans l’indifférence générale.
Rien de nouveau sinon la stupidité vieille comme le monde de croire qu’un nom, la grosseur d’un porte feuille ou la race fait de vous un être supérieur.
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Le verbe "avoir" était conjugué à tous les temps et , en son nom, on était prêt à mettre en gage son âme et ses illusions.
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le chat attendait que mon corps fatigué par une nuit blanche revienne à la vie par ses propres moyens. Il a gentiment passé sa patte sur mes cheveux. Le soleil maussade de l’après-midi entrait par la fenêtre et j’ai senti dans mon estomac un furieux besoin de café et de tartines.
– Tu as vu l’heure ? La Péruvienne t’a ramolli le cerveau. Qu’est-ce que tu espères ?
– Rien. Je n’espère rien. J’étais seul et elle est arrivée en rêvant d’être ailleurs. C’était juste un petit moment de tendresse, une autre manière de passer le cap de la nuit.
– Ta naïveté est touchante. Hier, deux hommes sont venus pendant ton absence, je les ai entendus marmonner devant l’entrée. Ils ont glissé des lettres sous la porte. Tu as dû perdre deux clients.
– Les notes que j’ai trouvées ce matin le confirment. Il y avait aussi quelques grossièretés mais je ne les répèterai pas pour ne pas blesser tes oreilles, fouille merde de chat.
– Que penses-tu faire ?
– J’ai gagné assez d’argent aux courses pour payer mes vices et les tiens.
– Je faisais allusion au Péruvien et non pas à tes maigres revenus.
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[…] – Les liquides sont mes seuls vices, tu le sais bien.
– Et aussi les courses de chevaux.
– Ça, c’est plutôt du sport.
– Et les femmes.
– Des clins d’œil du destin.
– Sans oublier les citations pêchées dans vos bouquins.
– Un moyen de m’expliquer la vie.
– Si je ne vous connaissais pas aussi bien, je dirais que vous êtes un saint.
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Chiliens, péruviens, argentins, boliviens, on est tous dans la même galère. La misère a partout le même visage.
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La serveuse avait le charme d'un cafard aux lèvres peintes.
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