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Bertille Hausberg (Traducteur)
EAN : 9782864246558
227 pages
Editions Métailié (30/04/2008)
3.68/5   37 notes
Résumé :

Comme beaucoup de jeunes Péruviens, Alberto Coiro est venu chercher du travail à Santiago du Chili, et lorsqu'il disparaît brutalement, Heredia, le détective privé mélancolique et désabusé, se laisse persuader de partir à sa recherche.

Il explore, sous la conduite d'un vieil homme, l'univers des vagabonds et des chiffonniers qui, la nuit, envahissent la ville. Il découvre les réseaux de jeux clandestins, les salles de billard, le trafic d... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (15) Voir plus Ajouter une critique
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Une découverte pour moi que ce Ramon Diaz-Eterovic et une belle découverte. J'ai assez aimé son style, ses atmosphères que l'on ressent tout de suite en commençant la lecture. Santiago, Chili. Une ville de tous les possibles et de tous les échecs. Ici, un sans papier péruvien est retrouvé mort et Heredia ,détective privé qui en arrache, à la demande du frère de la victime, enquêtera sur ce meurtre. On découvre la mise au ban, le rejet des immigrants péruviens au Chili, leurs misères, leur acharnement à vouloir s'en sortir. On découvre une ville pas si accueillante pour ses voisins qui ne leur fait pas la vie facile. Une ville de truands aussi petits ou grands, de clandestinité et de vie nocturne intense. Si l'histoire n'est pas nouvelle, oui bien sûr c'est du déjà vu, si les personnages sont assez communs, c'est le ton de ce récit m'a plu, le rythme de la narration et les ambiances. Sans parler des discussions avec Simenonle chat de notre héros qui sont des plus charmantes. Un polar sud-américain qui m'a transportée ailleurs avec plaisir.
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Heredia, « fouineur à temps complet naviguant sur une mer de questions le plus souvent sans réponse.», comme il se définit lui-même, est un détective privé avec lequel j'ai aimé déambuler dans la ville de Santiago du Chili dont il nous fait découvrir la vie aussi bien dans les quartiers centraux que dans les zones où squattent les oubliés de la société, marginaux et exilés tels les péruviens en butte au racisme des chiliens.

« Une partie du quartier s'appelle “la petite Lima”. Les Péruviens viennent au Chili en croyant que c'est le paradis, mais c'est une erreur. Il y a beaucoup de monde autour de la table et, aujourd'hui, plus personne ne multiplie les pains. »

Mais « Il y a toujours les crépus­cules de Santiago, le Parque Forestal et ses couples d'amoureux, les fruits du Marché Central, les petites places et encore quelques petits bistrots où on peut boire tranquillement un verre de vin. »

Entre son chat Simenon plein de sagesse, son vieux copain Anselmo, ancien jockey qui tient le kiosque en bas de son immeuble et lui fournit à l'occasion des tuyaux pour les courses, sa vieille Chevy poussive plus souvent immobilisée qu'en état de marche, l'aide complice de l'inspecteur Cardosa, il nous mène au gré de son enquête de restaurants en gargottes, bistrot ou salles de billard douteuses sur la trace du péruvien Alberto Coiro disparu au dire de son frère Roberto depuis deux semaines. 
Ce qu'il pense être une disparition passagère, pour retrouver une liaison dans un hôtel de passe ou dans un hôtel de la côte, va se révéler plus complexe et le mener beaucoup plus loin.

Heredia va toujours au bout de ses enquêtes quelles qu'en soient les difficultés. Une fois lancé, il oublie même de réclamer ses honoraires à ses clients, plus démunis que lui. Ce que lui fait souvent remarqué son chat Simenon, plein de bon sens, avec lequel il dialogue quand il retrouve le chemin de son appartement.

« Simenon s'est installé sur mes jambes et je l'ai caressé en me remémorant des vers de Fernando Pessoa : “Tu es seul. Personne ne le sait. Tais-toi et simule mais simule sans feindre.” »

Heredia et tous les êtres qui l'entourent et le croisent sont attachants et si la mélancolie et la détresse sont au rendez-vous ce roman est aussi plein d'humour et de tendresse doublé d'une belle réflexion sur le racisme et sur la vieillesse qui pointe le bout de son nez et amène un certain désabusement.

Quant à l'enquête elle tient en haleine jusqu'au bout.
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Le chat de la première de couverture m'avait attirée. Je ne connaissais pas cet auteur de romans noirs chilien, qui met en scène dans plusieurs de ses livres le détective privé Heredia.

J'ai tout de suite aimé ce personnage qui promène sa mélancolie et son mal-être, avec une certaine bonhomie, au hasard des rues de Santiago.Il est ici à la recherche d'un immigré péruvien qui a disparu.Il est entravé dans son enquête par le racisme ambiant envers la communauté péruvienne, les magouilles en tous genres aussi.

L'atmosphère des quartiers pauvres est bien rendue, les petits boulots miteux pour survivre , la nuit qui couvre les méfaits, l'univers sordide qu'elle révèle, entre drogue et jeux truqués.

J'ai adoré les conversations savoureuses qu'Heredia a avec son chat Simenon, dont je vous donne un aperçu :" Tu te rappelles de Seron?, ai- je demandé à Simenon, qui ,installé à mes côtés, se faisait les griffes sur une revue.
- le flic à la retraite? La dernière fois qu'il est venu,il est arrivé avec deux bouteilles de whisky et n'est pas reparti avant d'être sûr qu'elles étaient vides"....

J'ai trouvé dans ce livre un univers attachant et singulier, original.Je poursuivrai volontiers mes promenades chiliennes en compagnie d' Heredia...
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Certains auteurs vous vont mieux que d'autres, Ramon Diaz-Eterovic me va comme un gant. Chaque lecture est un plaisir.
Santiago du Chili, un détective privé Heredia, son ami Anselmo le kiosquier, Seron le flic à la retraite formeraient une équipe incomplète sans la présence charismatique de Simenon... un magnifique chat blanc qui a élu domicile chez Heredia. Heredia et son chat tout un programme, conseils en tous genres, échanges non dénués d'humour et considérations sur la marche du monde, sur les fléaux qui frappent l"humanité entre autres le racisme. Au Chili comme ailleurs, ne pas être natif, et ne pas avoir la même couleur de peau est un crime de lèse-majesté aux yeux de certains.
Les péruviens , souvent en situation irrégulière, sont les premières victimes de ce racisme , alors quand l'un d'eux disparait et qu'Heredia est chargé de le retrouver qui peut penser que cette quête le conduira sur les traces d'un réseau de mafieux spécialisés dans le trafic de drogue et les tripots clandestins .
Sur les pas d'heredia nous arpentons les rues de Santiago, il fait chaud, très chaud, seules les nuits sont respirables; Les bas quartiers, les bars, les coins sombres, les SDF, les sans-papiers, les combines petites ou grandes pour gagner quelques pesos se cachent derrière une ville en pleine lumière. Un roman noir même parfois très noir mais la plume de Diaz-Eterovic passe allègrement d'un registre à l'autre. Tristesse, empathie, humour, philosophie , société, sans oublier les sentiments amoureux..
Un roman à savourer même si vous n'avez ni cigarette ni verre d'alcool à la main.
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Quel plaisir de retrouver le détective privé Heredia que j'avais découvert en 2014 dans Les sept fils de Simenon.

Comme dans le premier roman lu, l'enquête en elle-même n'est pas l'intérêt principal du livre, quoique les recherches d'Heredia touchent toujours à un problème politique ou social du Chili de l'après Pinochet. Ici il s'agit de l'immigration péruvienne, des centaines de travailleurs pauvres qui s'exilent au Chili, sans papiers la plupart du temps et qui trouvent notamment des emplois dans les bars, les restaurants de Santiago. La nuit ils s'entassent dans des « boîtes à sommeil » et rêvent de rentrer chez eux un peu plus riches qu'avant. Heredia doit donc enquêter sur la disparition de l'un d'entre eux, Alberto Coiro. Son enquête, qui va longtemps errer sans piste véritable, finira par mettre au jour des trafics bien sombres ourdis autour d'une salle de billard.

L'intérêt de ces romans noirs, c'est de rouler ou de marcher dans Santiago du Chili avec Heredia, de suivre cet homme nostalgique et désabusé dans les bars, les restaurants, les rues de la ville tentaculaire et de fréquenter une faune hétéroclite et plus ou moins honnête qui ne parviendra jamais à faire renoncer Heredia à trouver le ou les coupables et à faire justice (dans la mesure du possible). Quand il rentre à la maison, il retrouve son chat blanc Simenon et ils se parlent ; Simenon porte ce nom car, quand il est entré par hasard chez Heredia, tout maigre, affamé, perdu, il s'est couché sur quatre romans de Simenon. Car oui, autre plaisir de cette série, c'est que le privé est cultivé, il aime lire, les citations des grands auteurs lui coulent aisément des lèvres. Et bien sûr, pas de roman noir sans personnage féminin, ici la belle et intelligente Violeta qui offrira quelques moments de douceur et de douleur mêlées à notre détective.

Hasta luego, Heredia, je serai heureuse de te retrouver dans d'autres investigations.
Lien : https://desmotsetdesnotes.wo..
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Citations et extraits (17) Voir plus Ajouter une citation
L’hysope, qu’est-ce que ça peut bien être ? me suis-je demandé et je suis allé consulter le glossaire inclus à la fin du livre. “Plante très aromatique de la famille des labia­cées.” Je n’étais pas beaucoup plus avancé et, pour en avoir le cœur net, j’ai eu recours au Petit Larousse posé sur mon bureau. Les labiacées étaient une “famille de plantes dicotylédones dont la corolle présente deux pétales en forme de lèvres”. J’ai pensé refermer le dictionnaire mais, au dernier moment, j’ai décidé de lui donner une deuxième chance. J’ai donc appris qu’on appelait dicotylédones les plantes “dont les graines possèdent deux cotylédons” et qu’un cotylédon est “le lobe séminal entourant l’embryon”. Des mots, encore et toujours des mots. Arriver à savoir ce qu’était l’hysope pouvait se révéler aussi compliqué qu’essayer de découvrir l’assassin de Coiro. J’ai éprouvé une soudaine allergie aux mots et jeté le dictionnaire au pied du bureau.
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J’ai demandé au barman des nouvelles de l’écrivain auquel je racontais mes histoires mais il ne l’avait pas vu depuis plusieurs semaines. D’après lui, mon ami devait être en vacances ou peut-être malade car il avait de fré­quentes attaques de goutte pendant lesquelles il maudissait la viande et les crustacés et se bourrait de pilules d’allo­purinol et de colchicine pour soulager ses orteils douloureux. Savoir que Flaubert et Dickens avaient supporté les mêmes épreuves était sa seule consolation. Il se vantait alors d’avoir la plus littéraire des maladies et le prouvait en brandissant un carnet où il avait noté toutes les citations relatives à la goutte trouvées dans les romans de Charles Dickens, Georges Simenon, Graham Greene, Jane Austen, Stendhal et quelques autres.
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le chat attendait que mon corps fatigué par une nuit blanche revienne à la vie par ses propres moyens. Il a gentiment passé sa patte sur mes cheveux. Le soleil maussade de l’après-midi entrait par la fenêtre et j’ai senti dans mon estomac un furieux besoin de café et de tartines.
– Tu as vu l’heure ? La Péruvienne t’a ramolli le cerveau. Qu’est-ce que tu espères ?
– Rien. Je n’espère rien. J’étais seul et elle est arrivée en rêvant d’être ailleurs. C’était juste un petit moment de tendresse, une autre manière de passer le cap de la nuit.
– Ta naïveté est touchante. Hier, deux hommes sont venus pendant ton absence, je les ai entendus marmonner devant l’entrée. Ils ont glissé des lettres sous la porte. Tu as dû perdre deux clients.
– Les notes que j’ai trouvées ce matin le confirment. Il y avait aussi quelques grossièretés mais je ne les répèterai pas pour ne pas blesser tes oreilles, fouille merde de chat.
– Que penses-tu faire ?
– J’ai gagné assez d’argent aux courses pour payer mes vices et les tiens.
– Je faisais allusion au Péruvien et non pas à tes maigres revenus.
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[…] En revenant vers mon bureau je me suis arrêté devant un mur sur lequel quelqu’un avait écrit : “Dehors, les Péruviens.”
J’avais déjà lu ce genre de graffiti, ils accusaient les Péruviens de faire entrer la tuberculose au Chili, d’augmenter la délinquance ou de priver les Chiliens de leur travail.
Certains étaient anonymes, d’autres signés par des groupes néonazis qui exprimaient tous les jours leur nationalisme odieux sur les murs du quartier dans l’indifférence générale.
Rien de nouveau sinon la stupidité vieille comme le monde de croire qu’un nom, la grosseur d’un porte feuille ou la race fait de vous un être supérieur.
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- Tu as son numéro de portable?
- Vous voulez vraiment acheter de la poudre de perlimpinpin?
- Les liquides sont mes seuls vices, tu le sais bien.
- Et aussi les courses de chevaux.
- Ça, c'est plutôt du sport.
- Et les femmes?
- Des clins d'oeil du destin.
- Sans oublier les citations piochées dans vos bouquins.
- Un moyen de m'expliquer la vie.
- Si je ne vous connaissais pas aussi bien , je dirais que vous êtes un saint.
- Tu as le numéro de Centella, oui ou non?
- Ne vous mettez pas en colère, don, ce n'est pas bon pour votre côlon.
p 178
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