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3,54

sur 67 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
ce livre est une véritable pépite ! malgré le sujet on ne peut plus triste, cette ambiance angoissante, ce huis-clos insoutenable.....l'écrivain nous emmène dans son univers. Elle nous projette dans un avenir qui nous fait sans cesse nous poser des questions toutes bête mais si importante : ai-je su apprécié le goût de ma dernière poire ? quand j'ouvre le robinet : l'eau coule, est-ce que je me rends compte de ma chance ?
pleins de petites choses du quotidien a laquelle nous n'accordons même plus d'importance puisque nous vivons avec depuis toujours....
les personnages sont attachant, l'écriture pleine de poésie, de colère, d'interrogations.
Bref j'ai adoré ce livre et le recommande vivement !
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Une jeune femme tente tant bien que mal de maintenir un semblant de normalité dans la vie de sa petite fille. Mais ce n'est pas facile quand on doit vivre cloîtrée dans sa maison suite à un événement non identifié. Une guerre ? Une catastrophe nucléaire ? Tout ce qu'elle sait, c'est qu'une grande lumière accompagnée de bruits d'explosions les a réveillées et que depuis c'est le chaos. L'électricité est coupée, il n'y a plus de chauffage, plus de téléphone et pas moyen de savoir ce qu'il est advenu de son compagnon parti travailler, ni de sa fille aînée en vacances chez son père sur un autre continent. Des chars sillonnent la rue, avec des soldats qui crient de ne pas sortir pour éviter toute contamination et qui déposent des vivres tous les trois jours.
La jeune femme surnomme l'événement Enola Game, en souvenir de cet avion qui avait largué la bombe atomique sur Hiroshima et parce qu'elle essaie d'en faire un jeu pour sa fille et pour s'empêcher de paniquer.

J'ai accepté de recevoir ce roman proposé par les éditions dialogues, car je n'avais encore jamais lu de roman post-apocalyptique et que le résumé, pour une fois, me tentait. Je ne le regrette pas car, en peu de pages, la romancière réussit à nous plonger dans une ambiance angoissante et terrible. Bien que la mère tente de maintenir une certaine stabilité au sein du foyer, la situation extérieure s'insinue avec tout ce qu'elle comporte d'incompréhensible et de stressant. le lecteur ignore ce qui s'est passé mais il voit par l'oeil de la jeune femme et l'angle limité de la fenêtre de l'étage les différentes étapes du chaos qui s'installe : les chars de l'armée qui vont viennent avant de faire place aux pillards pour finalement voir arriver des rafles. Et toujours, cette mère qui lutte pour le bonheur et la survie de son enfant.

Un roman poignant qui ne peut laisser indifférent en ces périodes où l'on parle beaucoup de fin du monde, de guerres et autres pénuries des ressources. Mais ce récit aborde aussi la surconsommation et les problèmes qui se posent à notre société sans cesse en train de vouloir plus et qui passe à côté des petits bonheurs. L'écriture de Christel Diehl est raffinée et érudite, rendant le récit plus intense encore.
Lien : http://www.chaplum.com/enola..
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Voici un court roman bouleversant. Un récit post apocalyptique sans artifice, sans recours à l'artillerie lourde, à la violence gratuite… Pas de héros en quête d'une deuxième chance ou en lutte contre les forces du mal. Juste une mère isolée et sa petite fille de 4 ans. Séparée de son mari et de sa fille aînée lors de « la grande lumière », elle luttera heure par heure pour résister – à l'engourdissement, la folie, la peur, la rage, le désespoir… - et proposer à la fillette un semblant de vie « normale », ponctuée de règles et d'habitudes. Recherche de stabilité et volonté de pouvoir retrouver ensuite la vraie vie en douceur.

Passant d'une vie de confort matériel, à un manque total de choses essentielles, comme l'électricité, le chauffage puis l'eau, cette mère trouvera la force de résister dans l'amour qu'elle éprouve pour les siens et dans l'écriture : les souvenirs heureux qu'elle couche sur le papier, au côté de ses pensées du moment. L'écriture comme rédemption, comme force vitale pour surmonter l'incompréhensible.

La force de ce récit est l'atmosphère de peur qui y règne du début à la fin ; cette tension permanente venant de l'inconnu : que s'est-il vraiment passé ? y a-t-il des survivants et où sont-ils ? quand cela finira-t-il ? Toutes ces questions sans réponse qui taraudent cette mère jour après jour. Quelques éléments extérieurs s'insinueront aussi au sein du foyer mais aucun ne sera de nature réconfortante.
L'intrigue est soutenue par une écriture raffinée et dense qui la rend encore plus intense. le rythme des phrases et les figures de style concourent à la beauté du texte. Tout ce que j'aime.

Christel Diehl est professeur à l'Université de Nancy. « Enola Game » est son premier roman, paru en février 2012 aux éditions Dialogues.


Lien : http://argali.eklablog.fr
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Une lecture très émouvante, un livre sur l'essentiel, celui qui nous reste quand le superflu n'est plus possible.

Une histoire avec une bonne part de mystère, que s'est-il passé ??? (un peu comme dans "La route" de Cormac Mac Carthy ). Mais finalement on ne s'en intéresse pas plus que cela, par contre l'on s'inquiète fortement en suivant cette mère et son enfant isolés dans la maison familiale.

La narratrice est la mère, la petite fille ne prend pas la parole dans ce livre elle est "la petite", celle de toutes les intentions, de toutes les précautions. L'enfant à protéger quoi qui l'en coûte.

Les chapitres sont en fait de très courts paragraphes qui s'enchaînent comme si l'on se trouvaient dans les pensées de cette femme, cette mère.

Devant cette catastrophe il y a comme un retour à l'essentiel, se nourrir, se laver, se vêtir, se chauffer. Mais aussi lire et écrire, véritable espace de liberté et aussi se souvenir, l'espace du rêve quand l'avenir est bouché.

" Les livres rescapés la nourrissent et l'enivrent. Quand elle n'a plus envie d'écrire, elle a encore faim de lire. Alors, elle lit passionnément, elle lit goulûment, jusqu'à l'épuisement. Et sa troupe de spectres familiers ne la quitte pas même dans le sommeil.
Dans les ténèbres de ses rêves, elle tombe amoureuse d'un lutteur rencontré dans un hôtel du New Hampshire, puis d'un privé du Montana, qu'elle quitte après un dernier baiser. Passagère du vent, elle décide ensuite de rallier l'Europe. Après une douce ballade de la mer salée, elle fait une escale idéalement épicurienne dans les bras d'un crétois qui la traite de souris papivore."


Quelle belle lecture, j'en ai aimé le style, la cadence, la poésie, la nostalgie, la longueur et le parti pris final.

Une lecture qui fait honneur aux mamans dont c'est la fête aujourd'hui et à qui je souhaite ne jamais se trouver dans cette terrible situation...

Bonne fête ma maman ! (petit message personnel)

Un lecture "éclair" comme une étoile filante, comme la vie qui s'enfuit parfois bien trop vite ...
Lien : http://imagimots.blogspot.fr..
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Une femme et sa petite fille sont cloîtrées dans leur maison. Dehors, c'est le chaos. On ne sait pas trop ce qui s'est passé : catastrophe nucléaire ? guerre chimique ? Toujours est-il qu'elles sont assignées à résidence, sans le papa et la grande soeur, tous deux à l'extérieur au moment de la catastrophe. Méthodiquement, la maman organise leur survie, ne négligeant ni l'économie des ressources dont elles disposent ni l'emploi du temps de la petite fille, qu'elle veut le plus « normal » possible.

Cette organisation du quotidien permet de donner un cadre à ces journées angoissantes. L'amour pour son enfant insuffle à la femme la force de ne pas se laisser aller au désespoir. Ses états d'âmes, elle les garde pour la nuit. Quand elle a un moment à elle, la jeune femme consigne ses pensées et ses souvenirs dans un cahier. Elle avait toujours rêvé d'écrire mais n'avait jamais eu le temps de s'y atteler, elle ne laisse pas passer l'occasion. Les moments qu'elle consacre à sa fille sont intenses, l'exploration de son monde intérieur l'est tout autant.

Ce livre m'a fait penser à « la route » de Mac Carthy en mois angoissant peut-être. L'homme et l'enfant de "la route" marchent au milieu de nulle part, confrontés sans cesse au danger tandis que la femme et son enfant sont en relative sécurité tant qu'elles ne quittent pas leur maison. On sent toutefois au fil des pages que l'étau se resserre et que le plus pénible est à venir...

Les phrases sont toutes aussi belles et profondes les unes que les autres. Il est notamment question de l'amour maternel et de la force qu'il donne pour affronter le pire. La jeune femme réfléchit à sa propre vie, aux valeurs qui étaient les siennes avant le chaos. Si elle sort vivante de ce cauchemar, elle ne sera plus la même. Plusieurs blogueuses ont souligné la beauté de l'ouvrage en tant qu'objet. Je le confirme. J'ai beaucoup aimé la pagination aérée qui permet au lecteur de s'accorder des pauses pour une réflexion personnelle qui s'impose, face à un texte aussi fort.

Un très bon premier roman...


Lien : http://sylire.over-blog.com/
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Dans ce roman, Christel Diehl met en scène une femme et sa fille, enfermées dans une maison après Enola Game. En choisissant ce nom pour désigner une tragédie dont on ne sait rien, la mère montre à la fois son amour des mots et son désespoir. Car Enola game est un jeu de mots avec Enola Gay, le nom de l'avion qui a largué la première bombe sur Hiroshima. C'est dire si l'atmosphère qui entoure ce roman est pesante. On peut voir dans ce livre un aspect futuriste. Pour moi, c'est une histoire universelle, malheureusement partagée par de nombreux peuples en guerre. D'ailleurs, cette mère, comme sa fille, n'a pas de prénom. Elle représente toutes les mères dans la tourmente de la guerre, qui doivent oublier leur angoisse pour protéger leur petit.

Christel Diehl a délibérément choisi de gommer tout repère si on excepte le nom du village de montagne, le Huttes, qui fait référence à un endroit où l'auteure a passé de merveilleuses vacances d'été lorsqu'elle était enfant.

C'est un très bon roman sur la maternité, d'autant que l'auteure a eu l'intelligence de faire partager à cette mère son quotidien avec sa benjamine mais d'avoir éloigné son aînée, ce qui provoque le manque et c'est dans les gestes que cette mère fait en pensant à son aînée qu'elle m'a émue, tout comme m'a émue le magnifique épilogue. Parmi ses influences littéraires concernant le thème du déchirement et du choix qui sont liés à la maternité, Christel Diehl cite les sublimes Maus de Spiegelman et le Choix de Sophie de Styron.

Mais cette histoire est aussi l'occasion de réfléchir à la sur-consommation. C'est quand on n'a plus rien qu'on réapprend le goût des aliments mais aussi celui de la musique.

Confrontée au choix étourdissant que lui offrait cette discothèque quasi-infinie, elle écoutait presque moins de musique que jadis, lorsqu'elle s'offrait de temps à autre un disque convoité, se hâtait de rentrer à la maison, déchirait son emballage plastique avec fébrilité et se calait dans un fauteuil pour jouir ad libitum de la mélodie.
Christel Diehl écrit là son premier roman dans une langue qui m'a charmée à chaque page, avec des comparaisons toujours justes.


Elle a aussi un don pour camper les décors, si bien que je me suis à la fois senti au théâtre pour le huis-clos mais aussi au cinéma tant j'avais l'impression de visualider les scènes d'extérieur. D'ailleurs, maintenant que son roman est publié, Christel Diehl songe à une adaptation cinématographique, tout en étant consciente de la difficulté de trouver un enfant qui joue juste.
Lien : http://vallit.canalblog.com/..
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Enola game, c'est le nom que donne la narratrice de ce roman à la catastrophe qui les a contraintes, sa fille et elle, à vivre recluses dans leur maison. Un jeu de mot en référence à Enola Gay, pour une catastrophe mystérieuse survenue sans crier gare, sous forme d'une grande lumière. Depuis, les communications sont coupées, l'eau est d'une couleur douteuse et il n'y a plus d'électricité. Alors cette mère et sa fille vivent un quotidien précaire, puisant jour après jour dans leurs réserves de nourriture, et instaurant des petits rituels pour chasser l'angoisse et donner à cette survie des aspects de normalité. Comme si elles attendaient simplement que leur vie d'avant reprenne son cours.

Ce petit roman, le premier de Christel Diehl, est un huis clos angoissant dans lequel on plonge sans pouvoir le lâcher. On pense à d'autres livres tels « La route » ou « Je suis une légende », mais l'auteur a son propre style pour décrire cette vie qui bascule dans le vide d'une seconde à l'autre, pour une raison que l'on ignore. le vide de jours où il n'y a plus aucune contrainte, et où on peut à la fois goûter et avoir peur de tout ce temps retrouvé. Un temps que cette mère met à profit pour lire, écrire, jouer avec son enfant. Et se souvenir des moments passés qu'elle n'a peut-être pas apprécié à leur juste valeur puisqu'ils étaient supposés durer.

Cette histoire effrayante est, au-delà de l'intrigue, une réflexion sur le sens de nos vies dominées par une course contre le temps, et par une société de consommation qui nous fait croire que l'essentiel est de posséder toujours plus, au risque de nous éloigner de l'essentiel. Je suis ravie d'avoir eu la chance de découvrir ce premier roman prometteur, et remercie vivement Babelio pour son opération Masse critique, ainsi que les éditions Dialogues, jeune maison d'édition brestoise que je vous invite à découvrir plus avant ici.
Lien : http://tassedethe.unblog.fr
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Un livre très court mais très intense. Christel Diehl nous entraine dans un huis-clos terrifiant, angoissant mais tout à fait passionnant. Je l'ai dévoré en quelques heures à peine tant j'étais captivée. le décor est planté dès le début et très vite on en sait autant que la narratrice, c'est-à-dire presque rien. Après une catastrophe dont on ne sait absolument rien, une mère et sa petite fille doivent rester enfermées chez elles. Elles tentent tant bien que mal de garder certains repères et habitudes. Cependant, il est difficile de garder le même style de vie lorsque la nourriture et l'eau doivent être rationnées, qu'il n'y a plus d'électricité et qu'il est formellement interdit de sortir.

La suite sur le blog :)
Lien : http://antredeslivres.blogsp..
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Ma réaction à la lecture de ce livre a été de me dire qu'il faut vraiment profiter de chaque instant de la vie. Cette maman se rappelle tous les bons moments qu'elle a eus avant d'être cloîtrée chez elle avec sa fille. On ne sait pas très bien pourquoi elles ne peuvent pas sortir, cela a l'air dangereux, il y a des meurtres, il y a des pillages dans les maisons abandonnées.

Par certains côtés, cette histoire m'a fait penser à Room d'Emma Donoghue que j'avais beaucoup aimé. Les causes de l'enfermement ne sont pas les mêmes mais les efforts des mamans pour leurs enfants sont similaires. Elles sont fortes et courageuses.
"Finalement, la mère ne regrette pas d'avoir organisé cette fête de fortune. Elle jurerait même que l'année précédent à la même date, le gâteau aux fraises acheté à prix d'or à la pâtisserie, impeccablement glacé de sucre multicolore, n'avait pas aussi bon goût. le goût incomparable des choses comptées". p. 75

Je me demandais jusqu'où allait m'emmener l'auteur, la fin m'a surprise, émue et je n'avais osé l'imaginer ainsi.
Lien : http://pages.de.lecture.de.s..
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Avec la petite, elle se sent vulnérable. Elle est obsédée par la volonté de protéger son enfant du mieux qu'elle peut.
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