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Critique de collectifpolar


Le billet de Chantal pour Collectif Polar
La Cour des Mirages, Benjamin Dierstein
Je l'avoue, ce titre m'a attirée quand j'ai lu à propos de l'auteur, sous la plume de Caryl Ferey : « du DOA sous amphètes, précis, nerveux, sans fioritures. »Je ne connaissais pas du tout B. Dierstein, et , comme ça m'arrive parfois, j'ai acheté immédiatement ce roman, « La cour des mirages », sans savoir que c'était le 3è tome d'une trilogie, ni que cette lecture allait être un vrai choc. C'est un récit de plus de 800 pages, ce qui se fait rare en la matière, mais la longueur ne me dérange pas, à partir du moment où l'on n'a plus qu'une envie: poursuivre coûte que coûte la lecture !
Le fait d'être pris dans une trilogie ne m'a pas gênée non plus, car l'auteur va reprendre, au début, ses personnages principaux et les restituer en quelque sorte, dans son intrigue. D'un côté, le capitaine Gabriel Prigent, de l'autre, Laurence Veraeghen, qui vient d'intégrer le service de la Police Judiciaire. Tous deux ont un passé plus que lourd. Prigent a quasiment vu sous ses yeux sa petite fille de 8 ans se faire enlever dans le métro, et elle n'a jamais été retrouvée. de l'autre, Veraeghen a tiré une balle dans la tête de son ex-chef de service, qui a menacé sa fille, Veraeghen n'étant pas tout à fait dans les clous malgré son efficacité à la Brigade criminelle. Ces deux personnages vont se retrouver collègues sous les ordres de la commissaire Chatel et vont devoir coopérer tant bien que mal entre eux deux mais aussi avec leurs nouveaux collègues.
L'assassinat de toute une famille va lancer Prigent et Veraeghen dans une quête effrénée : trouver les coupables de ce massacre mais surtout, retrouver la petite fille de la famille, qui, elle, n'a pas été tuée mais a disparu.
Prigent est hanté par la disparition de sa propre fille et c'est à coups d'anti-dépresseurs qu'il arrive à travailler. Sa collègue, dont la vie aussi bien au travail que privées est proche du désastre, va suivre une piste pédophile.
Le récit avance, dans une langue parfois chaotique quand il s'agit de Prigent, car on est dans sa tête, on suit ses obsessions et délires, mais qui ne sont jamais vains. Certains chapitres sont durs et laissent le lecteur un peu pantois et haletant. Un des thèmes principaux est la pédophilie, ses réseaux, la manipulation des enfants, voire des adultes . C'est un monde parfois difficilement soutenable dans lequel nous sommes plongés. Et encore plus quand on sent que, même si l'auteur dit avoir tout inventé, il y a bien un fond de vérité . Il est question aussi de politique, de « magouilles » diverses pour garder le pouvoir, ou sa place …
C'est un roman que je ne conseillerais pas aux amateurs d'Agatha Christie, encore moins d'Agatha Raisin ! Mais si on a lu Selby , Ellroy …, on peut se plonger dans ce roman étonnant, détonnant et aux personnages si attachants dans leurs révoltes devant l'injustice et leurs douleurs de ne pas toujours arriver à faire apparaître la vérité. Un style percutant, une intrigue qui avance sans cesse, c'est vraiment à découvrir !


NDLR :
La cours des mirages paraitra en poche chez Point policier le 3 février 2023 prochain
Lien : https://collectifpolar.fr/20..
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