La Cour des mirages

Un roman pour dire l'indicible, dans un contexte politique et social en plein bouleversement.
👀 Nous sommes en 2002, François Hollande vient d'être élu président et c'est le temps de la "purge" pour tous les sarkosystes, que ce soit en politique, dans le monde des affaires ou dans celui de la police. Tout au long du roman nous aurons des flash radio qui nous parleront des multiples scandales qui ont émaillé cette période. Il y aura aussi des références à l'affaire Dutroux, Fourniret, DSK et, avec le recul, je me dis que nous avons vu bien des choses passées sans vraiment nous apesantir dessus.
🚨Au vu des noms cités, ce roman aborde un sujet très difficile : les agressions sur les enfants. Attention âmes sensibles s'abstenir, c'est très dur par moment car nous sommes dans la tête des policiers et nous voyons ce qu'ils voient. L'auteur a parfois une écriture à la mitraillette, où l'on voit les policiers continuaient leurs vies tout en étant obsédés par ce qu'ils ont vu. Ces images les hantent à jamais.
🚓 Gabriel Prigent sera le flic qui ne laissera jamais tomber, ayant lui même perdu une de ses filles. Un homme démoli, qui sort de l'hôpital psychiatrique, gavé de médicaments. Laurence Verhaegen, prise dans des compromis politiques qui lui ont permis de grimper les échelons, est plus ambiguë. C'est toute une équipe que nous allons suivre sur cette enquête aux multiples imbrications. Mais aussi des personnages secondaires très importants et marquants.
💥 J'ai été happée par ce roman à l'écriture nerveuse, au sujet difficile mais qui ne fait jamais dans le voyeurisme et à son côté très réaliste. Un roman qui m'a profondément marquée, m'a bouleversée. Une plongée très intense dans le monde dans ce qui est, pour moi, la plus terrible et la plus odieuse des criminalités.
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Reçu dans le cadre de ma participation au jury du meilleur polar des éditions Points, je n'avais pas encore eu l'occasion de faire mon retour sur ce roman.

Les votes ont parlé et il termine 1er de la sélection.
Félicitations à @benjamindierstein et merci aux @editionspoints de m'avoir fait vivre cette belle expérience.

Mais revenons en au roman. Celui-ci ne m'a pas laissé indemne : il est dur, très dur.
Il nous conduit dans un monde où le pouvoir et la corruption n'ont aucune limite.

Imaginez un monde où les plus grands dirigeants n'ont aucune pitié, aucune morale et bien dans cette histoire, c'est pareil mais en bien pire.

Certains scènes décritent ont été à la limite du supportables et pourtant, j'en lis des romans glauques.

J'invite donc les plus téméraires d'entre vous (ou les plus fous...) à lire ce roman.

En revanche, le côté politique est présent. Je préfère prévenir. Personnellement, ça m'a un peu dérangé car c'est un domaine qui ne m'intéresse absolument pas. Mais malgré tout, ici ça passe relativement bien.

L'auteur sait trouver le bon équilibre entre fiction et réalité, politique et cruauté. Bravo à lui pour ce titre de meilleur polar 2024.

Pour leur retour au 36, deux flics, désabusés par leurs erreurs, écopent d'une enquête : un ancien cadre politique a tué sa femme et son fils avant de se suicider. Enquête sur les réseaux des puissants où pédophilie, prostitution de luxe et évasion fiscale s'entremêlent. Un voyage sans retour vers la barbarie moderne.

Deux flics, antihéros, fracassés par la vie que seule la colère anime. Difficile de s'y attacher et pourtant impossible de les quitter. A eux 2 ils ramènent l'humanité dans cette barbarie sans fin comme une lumière que l'on ne quitte pas des yeux.

On découvre, une police corrompue par les intérêts personnels des uns, les intérêts politiques des autres. Des flics mutés au gré des scandales, des flics indics des politiciens, de la presse, des syndicats, pour se placer ou pour l'argent. Une justice à double vitesse, une France vermoulue, rongée jusqu'à la moelle au détriment de la vérité, des victimes. Un système qui est même prêt à violer et enterrer des enfants, les murer dans le silence de leur folie, à laisser faire. Combien de scandales étouffés ? Combien d'enquêtes avortées ? Pourquoi ? Pour protéger les puissants ? Pour toujours plus d'argent ?

« Alors les innocents, c'est comme d'habitude, c'est ceux qui ont de bons avocats, parce qu'ils ont de l'argent, qu'ils s'en sortent bien et qu'ils sont suffisamment manipulateurs pour arriver à donner une bonne image à tout le monde. »

Un roman addictif. J'ai dévoré ses 850 pages en 2 jours malgré des thématiques violentes et sensibles. le style immersif de l'auteur, avec les extraits de radio sur l'actualité, les pensées folles des protagonistes au bord de la rupture, les phrases déconstruites rythment l'action, nous entraînant dans un tourbillon de mots qui nous empêchent de réfléchir, malgré la nausée qui vient vous chatouiller l'estomac par la dureté de certaines scènes.

Une claque magistrale ! Non un coup de poing. de ceux qui vous coupent le souffle !

Le petit plus : Un polar ! un vrai ! Que je verrai parfaitement adapté au cinéma par Olivier Marchal !

BOOOMM ! un gros pavé dans la marre, au sens propre et figuré (livre de 840 pages) !

Premier coup de coeur de l'année !! Parler de la pédophilie est très dur. Ce livre provoque une boule au ventre, des hauts le coeur, un dégoût...
une intrigue politico-policière addictive !