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Citations sur Mokhtar et le figuier (20)

Dans la rumeur bourdonnante du port et la brise rafraîchissante qui, ce matin-là, venait du large, l’horizon, derrière la longue jetée de pierre, se présentait à lui telle la ligne de chance de la paume d’une main fertile. Il était une invitation au voyage, une porte ouverte à l’aventure. C’était comme si ce paysage d’eau, de ciel et de soleil ressemblait à la couverture d’un livre, un livre nouveau qu’il lui faudrait un jour ouvrir.
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À partir de ce jour-là, une sorte de pacte silencieux s’établit entre eux. C’était comme si ces huit lettres semées, graine après graine, par la main de sa mère le mettaient dans l’obligation d’ajouter, pour elle, d’autres lettres, d’autres mots, d’autres phrases qu’elle ne pouvait pas écrire, elle qui ne s’exprimait qu’en darija, l’arabe populaire. Comme si elle lui demandait de continuer à bien apprendre à lire et à écrire à l’école pour, qui sait, plus tard, raconter ce livre invisible écrit par les petites gens, les analphabètes, les pauvres et les sans-voix. Un livre auquel, comme ses voisines et tous les siens, elle appartenait modestement.
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Tôt, chaque matin, son père se rendait sur les chantiers de terrassement ou de construction. Sa mère lui servait du café moulu qu’elle avait, pour la première fois acheté en paquet. Jusque-là, elle faisait griller les grains dans une poêle à frire avant de les écraser dans le mortier à l’aide du pilon en fonte.
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Pour les fellahs,le plus dur, c’était l’hiver, qui les trouvait encore plus démunis, encore plus vulnérables. Il leur fallait affronter l’air glacial qui brûlait leurs visages et leurs mains, résister aux pluies qui s’abattaient en trombes en ruinant souvent leurs gourbis. Dans cette lutte inégale, ils devaient surtout faire face à la boue épaisse et grasse qui clapotait sous leurs pieds mal chaussés. Parfois, ils les enveloppaient de chiffons ou d’herbe desséchée.
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Dans le pays tout entier, il n’y avait pas de fleuves et les oueds n’étaient pas nombreux, mais le vent ne se faisait jamais oublier. Violent et invincible, il menaçait les masures, soulevait, dans la plaine et sur les coteaux, des nappes de poussière jaune ou rouge.
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Nous ne pouvons pas dire avoir totalement oublié ce que nous nous souvenons d'avoir oublié

Saint Augustin, les confessions
Exergue du roman
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À son réveil, il retrouva une partie du décor qu'il avait quitté la veille: le kanoun, le soufflet en cuir, le mortier, les seaux, les bassines et les marmites. Mais il n'y avait pas le four d'Aïchouche, le poulailler grillagé et le petit enclos aux moutonx. Le puits à la margelle en pierres grises était, quant à lui, remplacé par une fontaine à la bouche étroite qui donnait, près des toilettes communes à la turque, une eau saumâtre. Mais surtout, il manquait le figuier et son ombre verte.
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Il avait alors, comme les oiseaux et les insectes qui l’entouraient depuis son enfance, commencé à cueillir des brindilles de mots, des graines d’images et des grains de sons d’une langue qui n’était pas celle de sa mère. Une langue devenue son nid d’écriture.
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Tout le long du trajet, en découvrant de nouveaux villages, d’autres édifices, Mokhtar ressentit peu à peu une sorte d’ivresse l’envahir. Ce matin-là, il était, entre ciel et terre, en train de vivre un exaltant voyage, celui qui l’emmenait pour longtemps dans un monde qu’il ne connaissait pas.
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Le lendemain, Aïchouche enveloppa le prépuce dans un morceau de tissu blanc et l'enterra, en murmurant une prière, près du tronc qui avait lui aussi ses cicatrices et ses traces de sève coagulée.
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