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Critique de Unhomosapiens


Je me souviens de l'adaptation cinéma de "37°2 le matin" qui, à l'époque m'avais enthousiasmé. J'avais particulièrement aimé ce glissement de la passion vers la folie. Mais peut-être que cet enthousiasme tenait plus à l'interprétation de Béatrice Dalle et jean-Hugues Anglade et la mise en scène de Jean-jacques Beinex. Je n'ai jamais lu le livre. D'ailleurs, je ne m'étais jamais vraiment intéressé à cet auteur. Je dois la lecture de ce livre à une personne qui me l'a prêté, me disant que Djian était pour lui un des plus grands auteurs français actuels. Alors, allons-y.
Je dois dire que je m'attendais à autre chose. Je reste passablement déçu. OK pour ce prof de français qui a atteint la cinquantaine, qui vit avec sa soeur, qui ont tous deux subit des maltraitances dans l'enfance, ce prof donc, très émoustillé par ses jeunes étudiantes, qui d'ailleurs le lui rendent bien, puisqu'il est décrit comme un tombeur. le roman s'ouvre sur la découverte du cadavre de sa jeune maîtresse, au petit matin d'une nuit d'amour. Encore OK. Que le principal souci de ce monsieur soit de faire disparaître le corps sans plus d'émotion que de repenser au gâchis de cette fraîche beauté qui ne servira plus, met déjà assez mal à l'aise le lecteur, qui se serait attendu à un peu plus de considération pour cette jeune fille. Mais, pourquoi pas ? Encore OK. Là, en revanche, où ça ne va plus, c'est que ce personnage est de plus en plus improbable et donc aussi l'histoire qui va avec. Car le procédé se reproduira de la même manière avec un policier sur le bord d'une autoroute, subitement, atteint d'un infarctus. Et je passe sur l'incongruité de sa relation avec son supérieur, de sa relation amoureuse avec la belle-mère de la première jeune fille décédée, de l'insistance d'une autre jeune fille carrément érotomane... etc. Bon, Je sais que la vie réserve parfois de nombreuses surprises, mais il y a un moment où tout cela n'est plus crédible. Une intrigue romancée doit pouvoir avoir un semblant de réalité. Pourtant, de temps à autre, on peut croire au personnage de Marc. Pas à ses aventures, mais plutôt à son existence. Un homme de 53 ans qui se remet en question sur sa vie. Ça me parle. Et le fait d'être attiré par des jeunes filles, ou de mener une relation incestueuse avec sa soeur ne me choque pas plus que ça, dans la mesure où on en comprend les causes. C'est la vie ! Rien de glauque à cela. J'ai aussi bien aimé les petites réflexions négatives sur notre société, qui me semblent assez justes. Non, c'est l'ensemble, la construction du récit qui, à mon sens, ne tient pas.
Et puis, cette manie de dénigrer à ce point les auteurs français est assez désagréable. Comme si Monsieur Djian relevait le niveau ! Un peu d'humilité ne peut pas nuire. Heureusement que, contrairement aux assertions de son personnage, il y a beaucoup d'écrivains de qualité actuellement.
Enfin, je termine par le style. Ou plutôt l'absence de style. J'ai vu ça et là dans d'autres critiques qu'on parlait de style "ciselé". Pour ma part j'y ai vu beaucoup de vacuité, de "remplissage", de répétitions... Rien de très engageant. Si j'ai tenu jusqu'au bout, c'est, d'une part, pour éventuellement avoir la suite de la disparition de Barbara, la pauvre fille disparue, et là je reste sur ma faim, et d'autre part, pour pouvoir donner mon avis à la personne qui m'a prêté ce livre. En fait, je préfère rester sur le souvenir du film de Beneix, même si l'intrigue n'a rien à voir.
Allez, on passe vite à autre chose.
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