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Je n'ai pas connu Djura lorsqu'elle était au fait de sa carrière de chanteuse, mais je l'ai découverte dans ce livre autobiographique. C'est ici le récit de la vie d'une petite fille kabyle qui arrive en France avant ses dix ans et qui se prend à rêver à une autre vie, bien loin de se qu'attendent d'elle ses parents : elle ne veut pas se soumettre, ne veut pas se marier, ne veut pas être une femme au foyer soumise. Djura, ce qu'elle veut, ce sont des paillettes, de la gloire et surtout, une certaine émancipation et de la liberté. Elle l'obtiendra oui, car elle a du talent, mais à quel prix ? Sa famille réclamera vengeance parce qu'ils estiment qu'elle les a humilié et qu'elle a piétiner son honneur et le leur. Cette vengeance prendra la forme d'une tentative de meurtre contre elle, son compagnon et son fils encore bébé. Ce livre est poignant et amène à beaucoup de réflexion. Et bien qu'il soit déjà ancien, il demeure terriblement actuel vu les thèmes qu'il traite : la liberté des femmes, l'immigration, le déracinement, le racisme.
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Livre très fort et encore d'actualité sur les violences faites aux femmes car femme.
Mais aussi sur les difficultés de sortir de codes dits ancestraux, d'insertion dans un pays différent tout en gardant son identité d'origine ...
Témoignage poignant.
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Il s'agit d'une autobiographie. L'autrice, kabyle née dans un petit village des montagnes en Algérie, est venue en France avec sa famille quand elle était petite.

Elle raconte l'obscurantisme de sa famille, et en particulier de son père et de son frère ainé, qui menacent de la tuer parce qu'elle ne veut pas se marier à un homme qu'elle ne connaît pas et veut être indépendante et fréquenter un homme français. Les hommes de sa famille vont bien au-delà des menaces et la frappent violemment, la menacent et la blessent avec un couteau, et plus tard des membres de sa famille essaient de tuer son compagnon et lui frappent le ventre alors qu'elle est enceinte.

Ça m'a fait un choc de découvrir ces faits qui se sont passés en France pendant les années 70-80. Un livre instructif. J'admire la force de l'autrice qui non seulement a réussi à tracer sa vie mais en plus n'est pas tombée dans la rancune et l'amertume.
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Le livre qui (30 ans après sa sortie) m'a peut-être le plus bouleversé de ma vie, tant dans l'horreur que dans l'admiration.
Avec une immense incompréhension sur les ressorts de l'âme humaine.
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Un livre fort sur un theme actuel:sans juger je vous conseille de lire ce livre tres bien ecrit et documenté sur le theme,sans prejuge ni cliche un vrai bel ouvrage à decouvrir !
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La lecture du Voile du silence m'a troublé. En effet, le titre annonçait une énième thèse sur l'aspect liberticide ou au contraire libérateur ou libertaire du voile islamique. Or, il n'en est rien…ou presque. Ce témoignage sincère d'une Algérienne désabusée démontre que le voile en tant qu'objet est loin d'être l'unique moyen d'enfermer et de soumettre le corps des femmes issues d'Etats théocratiques comme l'Algérie à la violence d'un système patriarcal qui n'a que trop duré et qui dure toujours.
Le père, le frère et la mère de Djura ne lui ont pas imposé uniquement un voile sur ses cheveux, mais un voile sur sa voix, son corps, son coeur, sa vie, ses désirs, son amour, sa passion pour l'art, le cinéma, la poésie, la philosophie et la chanson. Elle a malgré tout lutté pour faire entendre la voix des « femmes maghrébines » des années 60 (qu'elles soient en France ou en Algérie). Ce témoignage nécessaire démontre le destin des Algériennes oubliées, de ces éternelle colonisées, ces éternelles dangers à abattre, à battre jusqu'à la mort, au moindre doute sur leur chasteté.
A travers ce témoignage, l'auteure traite d'une question fondamentale dans la culture et le culte musulman : celle du statut de la femme dans une société (ici) algérienne connue pour son aspect révolutionnaire mais qui revendique l'émancipation des seuls hommes. Les femmes peuvent certes revendiquer des droits, mais seulement si ces droits (ex : le droit de porter le voile) coïncident avec leurs intérêts de mâles dominants.
Cette société algérienne post-indépendance que nous raconte Djura est une société où la naissance, le mariage, la descendance et la mort des femmes appartiennent à la seule volonté des hommes. Avant de devenir étrangère en France, la petite Djura avait déjà gouté au gout amer de l'étrangeté. Nourrisson, la petite fille a vécu ce que tout étranger vit dans son pays d'accueil : le rejet. Or, Djura n'a pas été rejetée par des étrangers mais par sa propre mère. Et sa propre mère ne l'a pas rejeté parce qu'elle ne voulait pas d'enfant, mais parce qu'elle ne voulait pas de fille. Sa mère ne voulait donc pas voir grandir un risque pour l'honneur de son époux et de son cher premier fils. Et elle avait raison d'avoir peur. Car cette petite fille a elle aussi rejeté le rejet de son corps et a réussi à briser la chaine de la reproduction de la soumission volontaire des femmes à la tyrannie des pères, des frères, des époux et même de fils qui n'ont que la violence comme mode d'expression avec les femmes insoumises.
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Native des montagnes arides de Kabylie, Djura fut élevée par sa grand-mère, remarquable femme qui lui transmit ses valeurs de force, d'honnêteté. Elle émigra en France avec ses parents, comme bon nombre de ses compatriotes à cette époque.
Dans une autobiographie courte mais puissante, l'auteure raconte la découverte d'une autre culture, le choc initial faisant vite place à une soif d'émancipation et de liberté.

La jeune femme décide de conquérir cette liberté par le chant, en fondant un groupe, Djurdjura. Elle permet ainsi la diffusion et le partage de la richesse du registre kabyle. Tombée amoureuse d'un Français avec qui elle a un enfant, elle se heurte à la colère et à la violence de sa communauté d'origine. Sa famille et ses proches refusent son envol et qu'elle puisse vouloir aimer librement, en dehors de ses racines et de ses traditions. A l'opprobre se joint une condamnation à mort. Coupable d'amour hors les sentiers prévus... Terrible intégrisme que celui des racines. Et de frapper la femme émancipée, trop belle et lumineuse pour ses sordides âmes enténébrées.

J'ai lu cette autobiographie il y a une vingtaine d'années, le livre étant à l'époque déjà relativement ancien. Je n'ai pu oublier le portrait de cette belle jeune femme chaleureuse, grande dans son désir d'allier ses origines à son pays d'accueil, et qui se retrouve en butte aux préjugés et un refus de se mêler. C'était bien avant la médiatisation sur le communautarisme islamiste. Pourtant l'opprobre était déjà présente pour toute femme velléitaire. Un ouvrage fort et instructif, qui sait transcender les difficultés pour partager la beauté.
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Excellent livre car l'auteur fait parler son coeur tout en ayant une attitude de remise en cause de soi. Son histoire et celle de sa famille montre que c'est la petite fille (et non point la femme qui est "l'avenir de l'homme. Djura aeu la chance d'être élevée par une femme merveilleuse: sa mère adoptive"Setsi" Fatma. D'où son courage, son honnêteté et sa générosité qui contrastent avec les caractères de ses soeurs (aussi de ses frères) et de sa mère biologique. Pour mieux comprendre comment la personnalité des adultes dépend de l'amour et de la compréhension qu'ils reçoivent quand ils sont de jeunes enfants, je vous conseille de lire les livres de la psychanalyste suisse dissidente Alice Miller.
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Le poids de la tradition dans certaines familles peut gâcher des vies... Nous avons ici le combat d'une femme qui veut vivre sa vie comme elle l'entend mais qui fera tout ce qu'elle peut pour aider sa famille et gagner leur amour... sans succès !
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Trés beau livres , plein d'émotions et une histoire hors du commun ,et surtout du respect pour cette kabyle qui a subie toute cette misere, je te passe un grand azul dun de tes frere kabyle .
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