Les Chemins de la haine

Zigic remarqua quelques hommes en costume parmi les habitués, des anglais sans doute, qui s’arrêtaient un instant boire un verre et se faire tailler une pipe avant de rentrer à la maison. Mais dans le brouhaha des conversations dominait un mélange de polonais, de lituanien et de letton, et les autochtones semblaient savoir qu’ici, ils n’étaient pas vraiment chez eux.

Zigic regarda les portraits d'Anna et des garçons, tout sourire. C'était du mensonge. Comme toutes les photos de famille.
Il aurait fallu mettre à la place une photo d'Anna dans la cuisine avec un verre de vin, Milan plongé dans son livre et Stefan, au coin, feignant de pleurer.

Zigic remarqua quelques hommes en costume parmi les habitués, des anglais sans doute, qui s’arrêtaient un instant boire un verre et se faire tailler une pipe avant de rentrer à la maison. Mais dans le brouhaha des conversations dominait un mélange de polonais, de lituanien et de letton, et les autochtones semblaient savoir qu’ici, ils n’étaient pas vraiment chez eux.

Carr, l'agent de police...frottait nerveusement ses mains contre son jean et tirait sans cesse sur l'encolure de son gilet pare-balles...
- Ces trucs sont débiles, dit Carr. Si on me tire une balle dans la tête, ça sert à quoi ?
- ça sera fini plus vite et tu sera enterré en héros, dit Adams. Et maintenant, la ferme.

Adams fit le signe de croix et regarda Ferreira d'un air interrogateur lorsqu'il vit qu'elle n'en faisait pas autant.
- T'es pas catholique?
- Je l'étais, dit-elle en commençant à traverser le parking. Et puis j'ai grandi.

Il y avait des milliers d'Andrus Tombak qui faisaient vivre les immigrés dans des conditions que ne tolèreraient jamais jamais ceux qui déversaient leur haine sur eux.

Maloney vint à la rencontre de Zigic et Ferreira en remontant la ceinture de son jean sous son énorme bedaine. L'alcool faisait rougeoyer son nez et il se déplaçait avec la raideur d'un homme qui sait qu'il s'en est jeté quelques-uns de trop. ( p 145 )

La direction voulait d’un nom étranger à la tête des crimes de haine, et elle tenait à ce que l’intéressé soit un « immigré » de troisième génération. Quelqu’un juste ce qu’il faut de différent.

S’il y a une chose qui réussit toujours à susciter la générosité des capitalistes, c’est bien la crainte d’une mauvaise presse.

Les gens nous mentent une première fois, on les prend en faute, ils s’excusent, ils essaient d’arrondir les angles. Puis on les reprend en faute encore une ou deux fois, et en un rien de temps ils se retrouvent à perpétuité derrière les barreaux.