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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Avril 1917, Chemin des Dames, ils s'appellent le Boeuf, La Tiff, La Science ou Larzac. Partis la fleur au fusil, ils sont désormais confrontés à l'horreur quotidienne, à la peur, à la mort. Sans-grades, ils sont contraints d'exécuter des ordres à la pertinence souvent contestable, pauvres pantins envoyés à l'équarrissage de manière répétée, systématique, inéluctable.

Forcément, le point de vue n'est pas le même quand c'est sa propre peau qui risque de se prendre une balle et quand on se contente d'envoyer d'autres peaux se faire trouer à sa place. Imperceptiblement, la révolte gronde dans les rangs. Obéir ou désobéir, vivre ou mourir, mais tout ça pour qui et surtout pour quoi ?

La pétition de la côte 108 qui circule dans les tranchées depuis un moment leur arrive entre les mains à point nommé. La dite pétition est destinée à alerter le gouvernement des décisions ineptes et répétés de certains gradés. Déjà signée par plusieurs milliers de soldats du rang, elle semble leur ultime espoir de ne pas terminer bêtement comme de la chair à canon.

Leur unique objectif désormais, rejoindre la capitale et remettre cette pétition à qui de droit ; que leur voix soit enfin entendue, quel que soit le prix à payer pour cet acte de rébellion.

La route risque d'être longue est semée d'embuches, tout pourrait bien ne pas se passer comme prévu…


Encore une belle découverte de la collection Signé des Éditions le Lombard. J'ai beaucoup aimé le travail de Cédric Babouche, dessinateur dont on n'a pas fini d'entendre parler. le contraste entre le trait vif, qui donne réalisme, humanité et expressivité à chacun des personnages, et le travail sur les couleurs, aux camaïeux splendides, et la lumière est particulièrement réussi. L'aquarelle apporte un vrai plus, tantôt en accentuant la noirceur du récit tantôt en y adjoignant une douceur nécessaire et salvatrice. Quant au scénario, intelligent, accrocheur et touchant, on ne peut que saluer le travail de Xavier Dorison et Emmanuel Herzet, dont il me tarde de découvrir la suite.

Un grand merci à Babelio et aux Éditions le Lombard pour cette découverte.
Lien : http://bouquins-de-poches-en..
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Pluie de balles, sur le front de l'Aisne, accompagnée d'orages d'obus en fin de soirée. Evelyne Dhéliat avait encore raison, printemps pourri que celui de 1917 !
Et c'est pas Larzac, la Tiff', Bouvier dit " le Boeuf " ou bien encore la Science qui me contrediront. Même leur charismatique sergent Pat' commence à se demander si l'entêtement jusqu'au-boutiste de Nivelle à vouloir reprendre le Chemin des Dames aux allemands n'est pas purement suicidaire.
Nouvel assaut. Nouvel enfer.
Un court moment de repos et c'est l'occasion pour l'un des gars de sortir de sa capote, modèle 1877, la mythique pétition de la côte 108 censée infléchir le haut-commandement. Rien à perdre...
Déjà 3000 signataires au compteur. Exclusivement des sans-grades, comme de par hasard.
En parler au lieutenant Katzinski ? Autant se porter volontaire direct pour le poteau!
Choix cornélien que celui-ci. Ajouter son nom, grade et matricule au risque d'encourir le peloton d'exécution ou bien prendre le parti définitif de n'être que chair à canon et finir à très court terme entre quatre planches.
La colère gronde au sein de la section. La sédition se profile à l'horizon. Les gars sont au bout du rouleau...qu'ils n'ont même pas pour se torcher d'ailleurs...

Abouti, didactique, scénarisé et colorisé de main de maître, la gauche crois-je, c'est bien simple, dans ce premier opus, rien à jeter si ce n'est ses deux mirettes bien grandes ouvertes !

C'est un réel bonheur d'accompagner ces mutins qui, finalement, ne revendiquent que le droit de mourir honorablement à celui d'être sacrifiés.

De vraies gueules auxquelles l'on s'attache d'emblée. le sergent Pat', véritable colosse vociférant, est en première ligne, encore.
Que serait une histoire sans salopard digne de ce nom ? Vous venez de tirer la carte chance en la personne du délicieux Commandant Morvan dit " le Puzzle " , rapport à sa gueule rapiécée. Pour les amateurs de Captain America, visualisez Crâne Rouge et vous tapez dans le mille !

Un premier volet original, focalisant sur un conflit larvé au sein de l'armée française plutôt que sur l'ennemi allemand. Soixante planches de très très haut niveau susceptibles de faire languir tout lecteur normalement constitué.
Le Chant du Cygne est funeste, le plaisir pris à l'écouter monstrueux. Étonnant, non?

Merci à Babelio et aux éditions LE LOMBARD collection SIGNÉ pour ce premier et dévastateur coup de semonce!
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Nous sommes en 1917. Une troupe de soldats dont le cauchemar a commencé il y a bien longtemps,se retrouve face à une pétition déjà signée par des centaines de poilus ,afin qu'elle soit remise à un certain Morvan et qu'elle arrive à l'Assemblée nationale pour dénoncer la boucherie inutile dont sont victimes tous ces hommes dans les tranchées. Après des mésententes,des trahisons,des hésitations,une poignée d'hommes et un lieutenant la signent mais surtout désertent pour aller la porter eux même à Paris. Cette bd ne ménage pas le lecteur. Les textes mais surtout les dessins,les couleurs,les onomatopées explosent au regard et provoquent un sentiment d'horreur qui nous rend solidaires de ces poilus. Dire qu'elle est magnifique serait déplacée vu le sujet. Pourtant c'est l'adjectif qui me reste en tête après cette lecture. Il y a aussi les termes de " révoltante" ," accablante" et ...engageante malgré tout à résister autant qu'on le peut lorsqu'un ordre absurde et cruel est imposé. La seule façon véritable de vivre même si cette vie doit être écourtée.
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Une excellent surprise. Captivant d'un bout à l'autre. Une fois commencée l'histoire ne m'a plus lâché. Elle coule avec beaucoup de fluidité et d'efficacité. Les différents moments de l'intrigue s'enchainent avec un rythme soutenu. de l'humour, de l'action et des personnages bien "caractérisés" (plusieurs pages montrent les recherches dans le cahier technique en fin de volume) dont les réactions sont parfaitement ajustées à leur type humain, lient l'ensemble sans temps mort - un comble quand on pense à l'époque qui en est le décor. le thème principal du scénario repose sur des faits de guerre qui restent un peu obscur quand on n'est pas un spécialiste de la Grande Guerre, celle de 14-18. La préparation de la bataille du Chemin des Dames - ou ses suites -, honnêtement, ça ne fait pas partie de mes principales préoccupations historiques. En dehors des Sentiers de la Gloire et des Croix de Bois - le film -, des aventures de Brindavoine - époque Pilote - et d'un Long Dimanche de Fiançailles, ma culture guerrière est assez limitée mais j'ai retrouvé dans cette bande dessinée un peu de l'ambiance de toutes ces références. Soit dans la narration, soit dans la transparence et les superpositions de couleurs qui donnent aux pages un effet "aquarellé" et les baignent dans une lumière particulière qui ressemble beaucoup à celle du film de jean-Pierre Jeunet. La bande dessinée tout entière repose sur ce traitement très spécial de la couleur qui donne le ton à chaque planche. Je me demande si les auteurs n'ont pas cherché à restituer les qualités (ou défauts) des cartes postales chromos de la belle époque. On utilisait en ce temps-là de la trichromie pour imprimer les images en couleurs. le noir était obtenu par superposition des trois primaires et ce noir trichrome donnait aux dessins et aux photos une irisation et une chaleur inimitables depuis qu'on est passé en quadrichromie où un noir pur est séparé puis ajouté au dessus des trois couleurs de base.

La couleur, encore, définit les limites de chaque case. Cette absence de cadre gras et noir donne à l'ensemble une grande légèreté alors que la nature des faits racontés pourrait, au contraire, apparaître pesante : le quotidien malodorant des tranchées, la violence inouïe des assauts, l'arrogance des officiers et leur meurtre par des hommes de troupe excédés par un manque total d'humanité alors qu'ils se donnent corps et âme pour la patrie, les profiteurs de guerre qui s'engraissent à l'arrière. L'idée que ça pourrait être traité avec un peu trop de légèreté justement, m'a traversé l'esprit. Mais à peine traversé car, finalement, tout cela est très dense et très enlevé en même temps comme les meilleurs mangas que j'ai pu lire ces derniers temps.

Ceci dit, c'est bien trop viril et ça manque cruellement de femme ! Dites, les auteurs, où est-ce que vous avez planqué la Madelon, Hein ? Comment ça "c'est pas le sujet" ?
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Un bien beau cadeau que m'a apporté le facteur il y a quelques jours. Sans mail annonciateur ni bandeau sur la page babelio j'ai eu la surprise de recevoir cette BD, je remercie chaleureusement le Lombard pour leur envoi. Parce que ça a été un beau coup de coeur.

Avril 1917. Sur le front les poilus sont exténués... ou bien morts. Charges suicidaires, supérieurs incompréhensifs, et même pas le temps d'aller au petit coin pénard... Alors quand les soldats de la section de Katzinski se voient confier une pétition qui vise à renverser le gouvernement et mettre fin à leur calvaire, évidemment ça les tente. Mais faut signer, donner son matricule en risquant le peloton d'execution, l'apporter en secret à Paris en bafouant les ordres, éviter les méchants couvert de cicatrices...

Les auteurs nous intégrent à cette charmante équipe. Les personnages ont tous les personnalités bien à eux et sont extraordinairement attachants. Il y a de l'amitié, de la fidélité et même une certaine naïveté.
Jamais on ne s'ennuie, il y a tout ce qu'il faut dans cet ouvrage. Action, coup d'éclat, des personnages à la psychologie bien travaillée.
Le dessin est un mariage entre aquarelles et traits enfantins qui comporte une poésie dont la guerre est pourtant totalement dépourvue.
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Première chose, c'est beau. Alors, oui, c'est subjectif, d'autant plus subjectif qu'un membre de l'équipe du dealer trouve les dessins fondamentalement moches. Si effectivement, les personnages ont par moments des expressions un peu caricaturales et les traits un peu exagérés, il n'en demeure pas moins que les dessins, réalisés à l'aquarelle sont à mes yeux vraiment très chouettes. Les couleurs collent à l'ambiance et à la scène et les paysages sont plutôt chouettes. Donc oui, pour moi, le dessin est un atout de cette histoire.

En revanche, le scénario... Ben c'est un scénario signé Dorison. du coup, ben voilà, quoi.. C'est forcément vachement bien. Précisons tout de suite qu'il co-signe "seulement" le scénario mais je me permets de vous rappeler, mes fidèles ouailles, que Dorison a en particulier signé un formidable récit d'aventures et un one-shot épique pendant la deuxième guerre mondiale. du coup, peu de chances de voir un truc pourri. Et le fait est que, effectivement, c'est vraiment bien.

On retrouve tous les codes de l'aventure adaptés au contexte de la première guerre mondiale, à savoir, les gentils, les méchants, ceux qui hésitent, ceux qui trahissent, etc. C'est sans doute très classique sur la forme mais c'est un tour de force que d'arriver à jongler avec tous ces éléments pour faire quelque chose de construit et de cohérent et, au final, quelque chose de vraiment plaisant. Voici donc peut-être l'une des premiers coups de coeur de cette année 2016 dans lequel vous pouvez vous jeter sans trop de risques.
Lien : http://croqlivres.canalblog...
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En 1917, la pétition de la côte 108 parvient aux hommes du lieutenant Katzinski. le document, signé par des milliers de poilus, dénonce les erreurs stratégiques de certains officiers menant parfois sciemment leurs soldats à la mort. Prêts à tout pour que la pétition arrive à Paris et déstabilise le gouvernement, quelques hommes vont se lancer dans une course contre la montre au péril de leur vie.

Une belle histoire d'amitié et de solidarité qui évoque les mutins de la Grande Guerre. On est véritablement emportés par cette aventure trépidante, espérant avec ces personnages haut en couleurs et attachants que la pétition arrive à destination.
Le traitement graphique, avec un dessin proche de l'aquarelle et des bouilles lorgnant parfois du côté du manga, fait aussi l'originalité de cette BD sur 14-18.
On attend avec impatience de retrouver le sergent Pat, Bouvier et les autres !

Lien : https://bibliotheque.brest-m..
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1914, une compagnie de poilus récupère une pétition mettant en cause la compétence de leurs supérieurs. Ils décident de déserter pour ramener ce document sur Paris.

Ce récit, fort et poignant, bénéficie d'un beau travail de couleur à l'aquarelle et d'un dessin très inspiré par le style manga. Une légèreté graphique qui pourrait nuire à la gravité du propos, mais qui paradoxalement la renforce.
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C'est la première fois que je lis une BD de Cedric Babouche, contre toute attente son style m'a captivé autant pour l'aspect graphique que sur sa dimension historique.
Remerciements à Babelio pour la bonne découverte de cette période intéressante et pourtant méconnue des jeunes générations. Je pense également que les fans de BD relatant l'époque de la der des der seront ravis par cette retranscription pleine de sincérité.
L'oeuvre nous plonge au Printemps 1917, une date à laquelle la guerre s'enlise dans une tragique boucherie dans le front de l'Aisne. Les pertes sont énormes, et le désespoir envahit l'esprit de tous les hommes. Ils ont perdu toutes leurs illusions, écoeurés de tous ces massacres inutiles qui les poussent à la fatigue, des soldats de la côte 108 vont commencer à signer une pétition dénonçant les assauts meurtriers qui conduisent sur des échecs. de là, va naitre un dilemme qui les scindera; devront-ils ou non signer cette pétition ?

Un premier tome d'un récit qui est profondément humain et sincère sur le message qu'il tente de faire passer. Je trouve le dilemme sur la vision de la lâcheté et de l'honneur parfaitement louables avec ces mouvements de colères d'hommes qui refusent d'aller en première ligne pour alimenter le carnage. A cet égard, le jeune lieutenant fait figure d'exemple. Il va souder ses hommes, jusqu'à devenir le meneur du groupe de leur rébellion.

Xavier Dorison et Emmanuel Herzet, les deux scénaristes qui ont écrit cette intrigue, se sont surpassés pour donne une profondeur à la mise en scène historique malgré tout l'aspect tragique qui en ressort.

Je finirai par le graphisme de Cedric Babouche m'a beaucoup rappelé celui des mangas. J'en lis beaucoup trop, et j'ai senti cette influence, pour une fois mise en couleur, ce qui n'a pas manqué de me surprendre et d'apprécier ma lecture. A cet égard, l'oeuvre prend une dimension beaucoup plus vive et pêchue contrairement aux BD classiques. Les cases sont très imprégnées de rouge, ce qui rappelle le sang et donne une dimmension tragique. Les expressions retranscrivent toute la violence physique du monde dans lequel évolue les soldats. le talent du dessinateur donne un vrai panache aux scènes de combat. L'équilibre est très bien trouvé le scénario et le dessin, comme toujours chez Signé. C'est une raison pour laquelle j'adore cet éditeur et que j'ai hâte de lire la suite !
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Encore une série sur la Première Guerre Mondiale allez vous me dire…certes, répondrai-je, mais celle-ci, tout comme Notre Mère La Guerre (un ou deux crans en dessous cependant) est avant tout une histoire d'hommes, de fraternité de relations humaines. Exaspérés par les décisions irresponsables et dangereuses de leur hiérarchie, une petite troupe de soldats décide de déserter et de monter à Paris afin de rendre publique une pétition incriminant des personnages hauts placés impliqués dans une opération militaire suicide et ses répercussions désastreuses. Mais ils vont vite se retrouver dépassés par les évènements et en cavale. Belle galerie de protagonistes aux fortes personnalités, action soutenue et scènes fortes, ce premier tome du Chant du Cygne est une réussite. Petit bémol perso niveau graphismes, les visages des personnages sont très axés manga, ce qui jure un peu avec le reste d'un trait réaliste superbe et de couleurs fort bien choisies. Rien néanmoins qui ne gâche le plaisir de lecture. Pour le conseil musical c'est par là: http://bobd.over-blog.com/
Lien : http://bobd.over-blog.com/
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