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Critique de jeranjou


Behmslake, tu es démasqué ! Sors de ce corps maintenant !

Après m'être gavé de la trilogie Lemaitre, je décide de traverser l'Atlantique et de débarquer à Tampa dans le sud est des Etats-Unis.

Souvenez-vous, j'avais déjà fait connaissance avec cette ville de Floride, dans l'excellent roman de d'Harry Crews « La malédiction du gitan » où les riches de retraités (surnommés « dorés-sur-tranche » pour leur gout du bronzage) viennent s'établir dans cette région.

Aussi, la famille Davenport a sauté sur l'occasion pour venir s'installer à Tampa quand Jim Davenport y a décroché un nouveau poste pour sa société de consulting.

888 Triggerfish Lane, le déménagement sitôt terminé, Jim et Martha Davenport sont envahis aussitôt par leurs voisins, pouvant être charmant comme Gladys ou au contraire largement horripilant comme Jack Terrier, un maniaque de la pelouse verte.

Malheureusement pour les propriétaires de la rue Triggerfish Lane, l'agent immobilier Lance Doyle rachète les maisons un par une pour y placer des locataires les plus calamiteux possible afin d'exaspérer et de faire fuir les autres occupants de la rue.

Numéro par numéro (au sens propre et au figuré), Tim Dorsey va nous brosser le portrait d'une multitude de voisins des Davenport qui vont se croiser de jour comme nuit, parfois même dans des endroits complètement invraisemblables.

Et si certains personnages n'habitent pas la rue (ou pas encore), leurs destins, parfois tragiques, vont se télescoper, un jour ou l'autre, avec la charmante famille Davenport.

Parmi ces personnages particulièrement dérangés, un trio détonnant, formé par le surdoué mais fort instable Serge Storms, le délirant et shooté Coleman et la déjantée et torride Sharon, va véritablement semer la panique dans toute la ville jusqu'à ce qu'ils rencontrent Jim et sa famille, notamment durant un dîner chic qui va virer au cauchemar !

Démarrant de manière somme toute classique, le roman va peu à peu se transformer en délire total, dont le nombre impressionnant de personnages et de scénettes désopilantes vous fait tourner la tête dans tous les sens.

A mi-chemin entre le génial Donald Westlake et le fou furieux Marc Behm (peu de connotations sexuelles en revanche dans ce livre), Tim Dorsey dépeint au vitriol la société américaine, fustigeant au passage la connivence entre sociétés de consulting et les grandes sociétés qui veulent par tous les moyens dégraisser leurs effectifs tout en faisant grimper dans la hiérarchie les plus incompétents , ou bien encore en dénonçant les arnaqueurs de vendeurs en tout genre qu'ils soient conseillers immobiliers, automobiles ou bancaires.

Pour conclure, j'ai découvert avec grand plaisir Tim Dorsey grâce à Encoredunoir et sa photo de la nana en voiture décapotable qui m'a toujours intriguée ! Un roman totalement déjanté et assurément drôle auquel j'aurai attribué la note maximale si l'auteur avait concentré son récit sur un nombre de moins important de personnages qui m'a parfois dérouté à la longue.

Après cet essai fort concluant, « Florida Roadkill » sera très certainement ma prochaine proie au pays des« dorés-sur-tranche » !
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