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Citations sur Crime et Châtiment (610)

La souffrance et la douleur sont toujours indispensables pour une conscience large et pour un coeur profond. Les hommes qui sont vraiment grands, me semblent-il, ils doivent ressentir dans le monde une grande tristesse, (...).

Troisième partie
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Il n'y a rien au monde de plus difficile que la franchise et rien de plus facile que la flatterie. Si la franchise comporte seulement une centième partie de note fausse, il y a aussitôt dissonance et, par suite, scandale. Au contraire, la flatterie, même si tout y est faux jusqu'à la dernière note, elle reste encore agréable et elle est écoutée non sans plaisir; ce plaisir peut être grossier, il n'en est pas moins plaisir….
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Vois-tu, en ce temps-là, je me demandais toujours: "Puisque tu vois la bêtise des autres, pourquoi ne cherches-tu pas à te montrer plus intelligent qu'eux?Plus tard j'ai compris, Sonia, qu'à vouloir attendre que tout le monde devienne intelligent, on risque de perdre du temps... Ensuite, j'ai pu me convaincre que ce moment n'arriverait jamais, que les hommes ne pouvaient changer, qu'il n'était au pouvoir de personne de les modifier. L'essayer n'eût été qu'une perte de temps inutile. Oui, tout cela est vrai... C'est la loi humaine... Et maintenant, je sais, Sonia, que celui qui est doué d'une volonté, d'un esprit puissants, n'a pas de peine à devenir leur maître.
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Il n'y avait plus un instant à perdre. Il tira la hache complètement, la brandit des deux mains, en se sentant à peine agir, et presque sans effort, presque machinalement, il la laissa retomber sur la tête, du côté opposé au tranchant. À ce moment toute force chez lui semblait absente. Mais, dès qu'il eut laissé retomber la hache, la force naquit en lui.
La vieille, comme toujours, était tête nue. Ses rares cheveux châtain clair avec des fils blancs, comme d'habitude abondamment graissés, étaient tressés en queues de rat et ramenés sous un morceau de peigne de corne qui pointait sur sa nuque. Le coup avait porté justement sur cette nuque, ce qui venait de sa faible taille. Elle poussa un cri, mais très faiblement, et soudain elle pencha tout entière vers le plancher, bien qu'elle eût encore pu lever les deux bras vers sa tête. Dans une main, elle continuait à tenir " le gage ". Alors, de toute sa force, il frappa encore une fois, puis une troisième, toujours avec le dos de la hache et toujours sur la nuque. Le sang jaillit comme d'un verre renversé, et le corps s'écroula sur le dos. Il recula, le laissa tomber, et aussitôt se pencha sur son visage : elle était déjà morte.

Première partie, Chapitre VII.
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Il était si las de ce mois de repliement désolé sur lui-même et d'excitation morose qu'il avait envie, ne fût-ce qu'un instant, de respirer dans un autre monde, quel que fût ce monde.

Première partie, Chapitre II.
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Il alluma la bougie et inspecta la chambre plus en détail. C'était une cage à ce point exiguë qu'un homme de la taille de Svidrigaïlov pouvait à peine s'y tenir debout, avec une seule fenêtre ; le lit était très sale, une table de bois peint et une chaise occupait presque tout l'espace disponible. Les murs semblaient faits de planches plus ou moins bien jointes, avec des papiers peints déchirés et poussiéreux à un tel point que leur couleur (jaune) se laissait encore deviner avec peine, mais qu'on n'y pouvait plus distinguer aucun dessin. Une partie de la cloison et du plafond était coupée de biais, comme d'habitude dans les mansardes, mais ici au-dessus de ce plan coupé était l'escalier.

Sixième partie, Chapitre VI.
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Raskolnikov était assis à regarder fixement, sans se détacher du spectacle ; sa pensée se perdait en songes, en contemplation ; il ne pensait à rien, mais une sorte de regret le troublait et le faisait souffrir.
Soudain, à son côté se trouva Sonia. Elle s'était approchée sans bruit et s'était assise près de lui. Il était encore très tôt, la fraîcheur matinale ne s'était pas encore adoucie. Elle avait son pauvre vieux burnous et son fichu vert. Son visage portait encore des marques de maladie, amaigri, pâli, affaissé. Elle lui adressa un sourire affable et joyeux, mais, comme à l'habitude, ce fut timidement qu'elle lui tendit la main.
C'était toujours ainsi qu'elle lui tendait la main, timidement, parfois même elle ne la lui tendait pas du tout, comme si elle avait craint qu'il ne la refusât. Il avait toujours une sorte de répulsion à prendre sa main, une sorte de dépit à l'accueillir, et parfois, il gardait un silence opiniâtre pendant toute l'entrevue. Il lui arrivait, à elle, de trembler devant lui et de se réfugier dans une tristesse profonde. Mais cette fois-ci leurs mains ne se séparaient point ; il la regarda à la dérobée et rapidement, ne dit rien et baissa les yeux jusqu'à terre. Ils étaient seuls, personne ne les voyait. Le soldat de garde s'était justement détourné.
Comment cela s'était-il fait, il n'en savait rien lui-même, mais soudain quelque chose sembla le soulever et le jeter à ses pieds. Il pleurait, il lui embrassait les genoux. Au premier instant, elle eut une peur terrible et tout son visage se glaça. Elle bondit et toute tremblante le regarda. Mais au même instant, tout de suite, elle comprit tout. Un bonheur infini brilla dans ses yeux ; elle avait compris, il ne pouvait plus y avoir de doute pour elle : il l'aimait, il l'aimait sans bornes, enfin était arrivée cette minute...
Ils auraient voulu parler, mais ne le pouvaient point. Des larmes brillaient dans leurs yeux. Ils étaient tous deux pâles et maigres ; mais dans ces visages pâles et malades rayonnait déjà l'aube d'un avenir rénové, d'une résurrection totale à une nouvelle vie. L'amour les avait ressuscités. Le cœur de l'un renfermait des sources infinies de vie pour le cœur de l'autre.

Épilogue, Chapitre II.
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Les locataires, l'un après l'autre, reculèrent vers la porte, avec cette bizarre sensation intime de contentement qu'on remarque toujours, même chez les personnes les plus proches, en cas de malheur subit, et dont aucun homme n'est exempt, sans exception, en dépit des sentiments les plus sincères de regret et de compassion.

Deuxième partie, Chapitre VII.
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- Fainéante, lui crie-t-elle, tu habites chez nous, tu manges, tu bois, tu profites de la chaleur. Tu bois et tu manges, alors que depuis trois jours les enfants n'ont pas vu un croûton !
[...]
- Alors, Catherine Ivanovna, je dois vraiment consentir à cette chose ?
En effet Daria Frantzovna, une mauvaise femme et qui a eu maintes fois affaire à la police, lui avait fait des propositions déjà à trois reprises par l'entremise de la logeuse.
- Eh bien, quoi, répond Catherine Ivanovna avec moquerie, qu'est-ce que tu as à ménager ? Voyez-moi ce trésor !
[...]
Alors je vois, comme ça, entre cinq heures et six heures, ma Sonia qui se lève, se coiffe de son fichu, met son burnous, et quitte la maison. Elle est revenue à huit heures passées. Elle est revenue, et la voilà qui va droit à Catherine Ivanovna et qui pose devant elle sur la table trente pièces d'un rouble, sans dire un mot. Elle n'a pas prononcé une seule parole, elle n'a pas jeté un regard, seulement elle a pris notre grand fichu vert en drap de dames (nous n'en avons qu'un, qui est commun à tous, en drap de dames), elle y a caché complètement sa tête et son visage et elle s'est couchée sur le lit, tournée vars le mur, il n'y avait que ses petites épaules et tout son corps qui tremblait tout le temps... Et moi, j'étais toujours étendu dans le même état qu'avant... Et je vis alors [...] un moment plus tard Catherine Ivanovna, sans prononcer un mot elle non plus, s'approcher du lit de ma Sonia, et toute la soirée elle resta à genoux à ses pieds, elle lui baisait les pieds, elle ne voulait pas se relever, et ensuite elles s'endormirent ainsi toutes les deux en se tenant embrassées... toutes les deux... oui... toutes les deux... Et moi... j'étais ivre mort.

Première partie, Chapitre II.
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L'atmosphère était lourde, de sorte qu'on avait de la peine à rester en place, et tout était tellement imprégné d'une odeur d'alcool qu'on avait l'impression que cet air à lui seul vous rendrait ivre en cinq minutes.

Première partie, Chapitre II.
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