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Critique de KRYSALINE555


Offert pour mon anniversaire, j'étais impatiente de découvrir cet auteur que je ne connaissais pas encore. D'autant que la superbe couverture rouge carmin, vermillon, écarlate, rouge Dior ?..... Non, Cinabre : un pigment de couleur rouge à base de sulfure de mercure qui sert généralement en imprimerie mais aussi pour bien d'autres usages. Voilà, ça c'est la partie « petite histoire », là où j'apprends quelque chose de nouveau ! Ça me plait bien…

Bref, je me jette avidement dans l'histoire en grillant les pages comme on grille des feux rouges !... 12 pages et voilà, j'ai plus de permis !... Blague dans le coin, ça commence bougrement bien : Une histoire, une enquête et un lieu.

L'histoire c'est celle d'Elliot, infirmier en Cabinet libéral créé avec six de ses anciens potes de promo, Elliot est un peu bizarre, un peu trop gentil, un rien trop empathique. Il est attachant mais aussi un peu agaçant parce qu'il se sent toujours obligé de « plaire à tout le monde ». Ça donne le sentiment d'un manque de caractère et rend le personnage un peu fade mais aussi plein de contradictions. Il s'essaye aussi à l'écriture à ses heures perdues. Très prolifique en thrillers qu'il ne parvient pas à faire éditer, il n'a qu'une seule bêta-lectrice, sa meilleure amie Alice.

En parallèle s'ouvre une enquête menée par le Capitaine Aubert. Celle où un tueur dégomme à tout va au hasard dans la ville de Toulouse à coup de katana à une vitesse ahurissante (Le katana est le symbole de la caste des samouraïs, c'est un sabre courbe à un seul tranchant – et hop, j'ai appris un autre truc !!). Et, Antoine, notre brave flic, peine à comprendre le mobile de ces massacres…

Le lieu, enfin, celui qui tient le haut du pavé, « The place to Be »: l'hôtel Ferdinand ! Outrageusement luxueux tout de rouge décoré du sol au plafond. Pas n'importe quel rouge, non, celle du titre, celle qui rappelle la couleur du sang versé par le premier propriétaire de l'établissement. Un massacre. Celui de toute sa famille. Tous excepté Richard, le petit dernier, sauvé in-extremis par la police.

Même après sa réouverture trente ans plus tard par le fameux rescapé de la tuerie l'hôtel traine toujours cette maudite réputation. Beaucoup de mystère entoure ce lieu et autant de rumeurs qui en font sa publicité.

Les ragots parlent de clients suicidés, de folie suite au séjour dans l'une des ailes de cet hôtel, l'aile Nord, strictement privée où l'on n'entre que sur carton d'invitation du directeur lui-même, dûment livré en main propre par l'émissaire de ce dernier. Nul ne connait les critères de sélection. Tout n'est que fantasmes et suppositions…. C'est une légende urbaine. Là où planent les plus folles rumeurs. Mais qui attire malgré tout et attise les convoitises et les curiosités (malsaines ?).

Ici, le bâtiment est carrément personnifié, il tient le rôle entral. le reste n'est que fioriture. Ou on veut nous le faire croire ? Qui est réellement qui en fait ? Dans quelle mesure l'hôtel agit sur la vie des personnages, leurs actes, leurs travers ? Ne sont-ils que des pantins, des marionnettes ? de qui ? Ne serait-l finalement qu'un outil qui dessert des desseins bien plus sombres et fous qu'on ne peut le penser?

Donc, disons-le clairement : ce roman est une réussite et coche sans exception toutes les cases du thriller.

Alors pourquoi me reste-t-il une réticence sourde ? Mon ressenti reste bizarre, une impression diffuse mais tenace de malaise. Ça m'a fait le même effet en lisant « Hell.com » de Patrick Senecal (pas du tout sur le même sujet, quoique…). Surement dû à l'atmosphère pesante, poisseuse et glauque. Claustrophobique (nouveau mot inventé je crois – par moi ??). Gaspard le majordome, m'aurait-il filé trop de sueurs froides ?

Je ne saurais pas dire exactement. Pourtant, j'en lis des thrillers bien « hard ». Des situations tordues à souhait, des cas psychologiques inimaginables, du sang, des larmes, de la violence, des meurtres en veux-tu en voilà. Alors quoi ??

Voilà, justement, c'est tellement bien décrit que des jours et des semaines après, je ressens encore ce profond malaise. Et je n'aime pas rester « sous emprise ». Être dans l'ambiance pendant la lecture es une chose. S'en extraire c'est bien aussi pour pouvoir passer à autre chose. Si c'est resté ancré, c'est que quelque chose m'a dérangée. Mais c'est du ressort de l'inconscient… et comme c'est un ressenti très « personnel », je ne me base par là-dessus pour noter la lecture puisque le but du livre est bel et bien atteint.

Le problème réside dans le fait, à mon sens, qu'un livre reste accrocheur quand on a de l'empathie pour un ou des personnages qui l'anime ou qu'on arrive à s'y identifier. Mon problème à moi, c'est que je ne pouvais pas ressentir d'empathie pour un lieu, encore moins m'y identifier. le malaise et le vertige perçus ont neutralisé ma curiosité.

Donc, petit récap. : 1 étoile pour la volonté (et la capacité) d'écrire ainsi que la fluidité du récit ; 1 autre pour le suspense savamment mené, 1 autre pour Elliot et son histoire qui m'a touchée, ½ de plus pour l'ambiance que l'auteur a su créer (même si c'est ce qui m'a gênée) et enfin une autre ½ pour le final qui est intéressant, un peu grandiloquent à mon goût mais surprenant. On arrive donc à un total de 4/5, ce qui signifie que c'est un excellent thriller ! Bravo !

D'ailleurs je n'hésiterai pas à lire un autre titre de ce même auteur pour voir….

Et.... merci à ceux qui auront eu le courage de lire jusqu'au bout (à moins qu('ils n'aient sauté du premier au dernier paragraphe :-)). Je ne sais pas faire court....
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