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Citations sur Les Rois maudits, tome 7 : Quand un roi perd la France (47)

Gardez bien ceci en mémoire : dès lors qu'un prince est médiocre de nature, ou bien affaibli par l'âge ou par la maladie, il ne peut plus maintenir l'unité de ses conseillers. Son entourage se partage, se divise, car chacun en vient à s'approprier les morceaux d'une autorité qui ne s'exerce plus, ou qui s'exerce mal; chacun parle au nom d'un maître qui ne commande plus ; chacun échafaude pour soi, l’œil sur l'avenir. Alors les coteries se forment, selon les affinités d'ambition ou de tempérament. Les rivalités s'exaspèrent. Les loyaux se groupent d'un côté, et de l'autre les traîtres qui se croient loyaux à leur manières.
Moi j'appelle traître ceux qui trahissent l'intérêt supérieur du royaume. Souvent, c'est qu'ils sont incapables de l'apercevoir; ils ne voient que l'intérêt des personnes , or, ce sont eux, hélas, qui généralement l'emportent.
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L'étrange créature que l'homme ! Quand tout lui sourit, qu'il jouit d'une santé florissante, que ses affaires sont prospères, son épouse féconde et sa province en paix, n'est-ce pas là qu'il devrait élever sans cesse son âme vers le Seigneur pour lui rendre grâces de tant de bienfaits ? Point du tout ; il est oublieux de son créateur, fait la tête fière et s'emploie à braver tous les commandements. Mais dès que le malheur le frappe et que survient la calamité, alors il se rue à Dieu. Et il prie, et il s'accuse, et il promet de s'amender...Dieu a donc raison de l'accabler, puisque c'est la seule manière, semble-t-il, de faire que l'homme lui revienne..
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Le malheur du temps veut que les plus grands trônes ne sont point occupés par des hommes aussi grands que leur charge.
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Tout en faisant partie d'une série de livre que j'ai adoré, j'ai eu du mal avec ce tome dont le style de narration change et dont l'histoire devient moins captivante.
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Le dauphin, au milieu de la table d'honneur, avait Charles de Navarre à sa droite et Jean d'Harcourt à sa gauche. Il était vêtu d'un drap bleu marbré de Bruxelles et coiffé d'un chaperon de même étoffe, orné de broderies de perles disposées en forme de feuillage. Je ne vous ai jamais décrit Monseigneur le Dauphin.. Le corps étiré, les épaules larges et maigres, il a le visage allongé, un grand nez un peu bossué en son milieu, un regard dont on ne sait s'il est attentif ou songeur, la lèvre supérieure mince, l'autre plus charnue, le menton effacé.
On dit qu'il ressemble assez, pour autant qu'on ait moyen de savoir, à son ancêtre Saint Louis, qui était cimme lui très long et un peu voûté. Cette tournure-là, à côté d'hommes très sanguins et redressés, apparaît de temps à autre dans la famille de France.
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urais dû être pape. Comment ne pas penser et repenser que, par trois fois, j’ai tenu la tiare entre mes mains ; trois fois ! Tant pour Benoît XII que pour Clément VI, ou que pour notre actuel pontife, c’est moi, en fin de lutte, qui ai décidé de la tête sur laquelle la tiare serait posée. Mon ami Pétrarque m’appelle le faiseur de papes… Pas si bon faiseur que cela, puisque ce ne put jamais être sur la mienne. Enfin, la volonté de Dieu… Ah ! l’étrange chose qu’un conclave ! Je crois bien que je suis le seul des cardinaux vivants à en avoir vu trois. Et peut-être en verrai-je un quatrième, si notre Innocent VI est aussi malade qu’il se plaint de l’être.
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En faisant suffisamment chuchoter aux Italiens que jamais, jamais, les cardinaux français ne voteraient pour Jacques Fournier, j’ai réussi à précipiter leurs votes sur lui, et à le faire élire à l’unanimité. « Vous avez élu un âne ! » C’est le remerciement qu’il nous a crié sitôt son nom proclamé. Il connaissait ses insuffisances. Non, pas un âne ; pas un lion non plus. Un bon général d’Ordre, qui avait assez bien su se faire obéir, à la tête des chartreux. Mais diriger l’entière chrétienté… trop minutieux, trop tatillon, trop inquisiteur. Ses réformations, finalement, ont fait plus de mal que de bien. Seulement, avec lui, on était absolument certain que le Saint-Siège ne retournerait pas à Rome. Sur ce point-là, un mur, un roc… et c’était l’essentiel.
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D’ailleurs Pierre Roger a été un grand pape, le meilleur à coup sûr de ceux que j’ai servis. Il suffit de voir ce qu’est devenue Avignon avec lui, le palais qu’il a fait construire, et ce grand afflux de lettrés, de savants et d’artistes… Et puis, il a réussi à acheter Avignon. Cette négociation-là, c’est moi qui l’ai faite, avec la reine de Naples ; je peux bien dire que c’est mon œuvre. Quatre-vingt mille florins, ce n’était rien, une aumône. La reine Jeanne avait moins besoin d’argent que d’indulgences pour tous ses mariages successifs, sans parler de ses amants.
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oi, qui ne suis pas grand théologien, comme ceux qui nous pleuvent de partout ces temps-ci, mais qui ai charge de tenir en ordre et propreté la maison du bon Dieu sur la terre, je me refuse à réduire mon train et mon hôtel ; et le pape lui-même, qui sait trop ce qu’il me doit, ne s’est pas avisé de m’y contraindre. S’il lui plaît de s’apetisser sur son trône, c’est affaire qui le regarde. Mais moi qui suis son nonce, je veille à préserver la gloire de son sacerdoce.
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J’ai eu assez d’éloquence pour représenter à mes frères conclavistes combien il y aurait péril, dans l’état où se trouvait l’Europe, à commettre l’erreur de nous donner un autre Célestin V. Ah ! je ne l’ai pas ménagé le Birel ! J’ai fait de lui un tel éloge, en montrant combien ses vertus admirables le rendaient impropre à gouverner l’Église, qu’il en est resté tout écrasé. Et je suis parvenu à faire proclamer Étienne Aubert qui était né assez pauvrement, du côté de Pompadour, et dont la carrière manquait assez d’éclat pour qu’il pût rallier tout le monde à son nom. On nous assure que le Saint-Esprit nous éclaire afin de nous faire désigner le meilleur ; en fait, nous votons le plus souvent pour éloigner le pire.
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