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Critique de valdemosa38


Comme souvent dans les romans de Jean Paul Dubois, tout commence par un drame...
Tout commence ou tout fini ? Car ce drame vient mettre un point d'orgue à une situation qui depuis longtemps n'était pas acceptable.
Paul ( Jean Paul ?) a eu d'un premier mariage Marie. Puis il se remarie avec Anna avec qui il a cette fois, des jumeaux. Anna exige de Paul qu'il n'amène jamais sa fille Marie chez eux. Elle a alors 7 ans et Paul cède. On ne saura jamais vraiment pourquoi Anna demande à Paul un tel sacrifice. Car Paul aime cette enfant et Anna ce jour là plantera en lui la plus terrible des graines, celle de la culpabilité et du dégout.
Ils vivent désormais à Toronto. Marie est une adulte, elle est de passage à Toronto pour un congrés dans le domaine dentaire. Ils se retrouvent autour d'un bon repas au restaurant. Ce sera le dernier.
Que devrait on dire ou ne pas dire qd on se voit pour la dernière fois ? le repas se passe très bien, Paul est toujours sous le charme de sa fille. Ils prennent l'ascenseur ensemble et l'ascenseur s'écrase. Il sera le seul survivant.
Le seul survivant de leur amour.
De cet amour qui n'a pas été suffisamment dit et vécu, de cet amour sans spectateur.
Et à partir de là, c'est la dégringolade vers le folie, la haine, le rejet de lui même et de sa famille.
Il cherche à comprendre comment un ascenceur comme celui là peut s'écraser ainsi et foutre toute sa vie en l'air alors que la véritable chose à comprendre n'est pas là, bien sur. Il devient un specialiste des ascenseurs , de l'histoire des ascenseurs, de la psychologie des ascenseurs, il maitrise le sujet de A à Z à défaut d'avoir maitrisé sa vie. Cette mort le renvoie à l'insoutenable lacheté de l'être humain et à sa propre insuffisance. Il ne lui reste de sa fille que ses cendres qu'il cajole comme un enfant.
Bien avant cet ascenseur, il a tué quelque chose en lui, quelque chose qui le rendait intègre, aimant, debout. Maintenant, il est couché avec les autres, en bas, ds la cabine d'ascenseur, avec sa fille et des inconnus. Ce n'est plus que l'ombre de lui même qui vit en haut, avec les autres.
Alors, comment ne pas voir un lien avec un autre roman de Jean Paul Dubois: Une année sous silence. Même construction, même problématique, même puissance d'écriture.
Jean Paul Dubois arrive, comme toujours, à nous faire sourire, dans ce déchirement qui n'en finit pas. Avec un tel style, je crois qu'il pourrait même me raconter l'élevage des kangourous, ça m'intéresserait tout autant. Je reste fascinée par la justesse des mots, l'articulation des phrases, le ryhtme. Je pars en exploration dans l'âme humaine et j'en ressors complètement secouée, j'ai fait un pas de plus dans le mystêre, j'attends le suivant.
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